lundi 20 mars 2023

Aimable comme une porte de prison...

 L'immeuble du 148 rue de Rennes est un bel immeuble bourgeois qui fait l'angle de la rue Littré.

Rien ne le signale à notre attention... Quoique...


Si l'on est invité à entrer et à descendre dans les caves, une surprise nous attend.


Regardez les portes des caves !


Portes solides munies d'un judas... Aucun doute, ce sont des portes de cellules de prison !



Alors la question: d'où proviennent ces portes de prison ?
Comme tout le monde, on pense à la proche prison du Cherche-midi détruite en 1966, mais ça ne colle pas, ces portes étant beaucoup plus anciennes...
Alors, vous avez une idée ?
À ceux qui pensent que c'est facile, considérez s'il vous plait que même Gilles Thomas ignore leur provenance ! 


Alors, si dans vos grimoires, vous trouvez la solution, je serais heureux de la connaître !

148 rue de Rennes, Paris VI°.


24 commentaires:

Klaus Building a dit…

Bravo, belle trouvaille.
Des prisons, il y en a eu des tas à Paris. Dans Gibets, Piloris et Cachots, Jacques Hillairet en répertorie beaucoup. Ça va être difficile d'identifier la bonne. Dans le quartier, il y avait la prison de l'Abbaye, démolie en 1857. "Elle occuperait, de nos jours, toute la chaussée du boulevard Saint-Germain, à hauteur des numéros 135 à 137." Mais ça fait quand même bien loin du 148 rue de Rennes.

marc a dit…

c'est bigrement curieux car il semble que toutes les portes des caves soient des portes cellules , on ne peut donc pas parler d'un achat d'une porte ou 2 par des copros dans une brocante.
Les résidents n'ont pas une idée (ou bien ils sont pas curieux...)

Nina a dit…

Avant 1832, on devine l'emplacement: une "propriété" (à rechercher); dans" la rue de Rennes,un siècle d'hésitation".

Tilia a dit…

Pour ma part, je dirais que ces portes sont d'origine.
Sinon, je ne vois pas par quel miracle des portes venues d'ailleurs auraient pu aussi parfaitement s'adapter aux ouvertures de ces caves...

Les caves d'un commissariat médiéval peut-être :D

Nina a dit…

Recherche 1/ un plan est dressé par la direction des Travaux publics de la Ville et annexé au décret du 9 mars 1853 pour l'ouverture du 1er tronçon de la rue de Rennes; le calque est dressé par A. Lazare géomètre le 13 janvier 1853. Le procés-verbal est dressé par le Préfet Berger. La décision dépend du Ministre des Travaux Publics.

Miranda la rongeuse a dit…

Les habitants de l'immeuble ont-ils vraiment besoin de ces caves ?

Car j'ai quelques noms de vandales municipaux parisiens à proposer pour un séjour à l'ombre à l'abri de ces portes...

Tilia a dit…

Question qui a peut-être son importance : est-il courant que des immeubles en pierre (haussmanniens, ou ultérieurs) reposent sur des caves en meulière ?
En fait, je n'arrive pas définir si les murs des caves en question sont en brique, ou en meulière...

JPD a dit…

N'ayant pas pris les photos moi-même, je ne peux pas vous en dire plus que ce que nous voyons sur les photos... Ceci dit, les murs en brique et les murs porteurs (voutes) en pierre sont un classique des immeubles de cette époque.

Tilia a dit…

Trouvaille : la rue de Rennes dans les années 1900,
avec au premier plan l'agence de la Société Générale 148 rue de Rennes (pas au 48, erreur de l'éditeur de la carte postale ancienne).

Les caves de la banque sécurisée par des portes de prison ??? !...

Tilia a dit…

Autre vue de la SG 148 rue de Rennes

Nina a dit…

Notre immeuble est à l'angle de la rue Littré ouverte en 1881. Taper PARIS-oblates Saint François : Un pensionnat pour Jeunes Filles ouvre en 1873 sur une propriété, apportée par les soeurs de Notre Dame de Lorette aux Oblates, sise 74 rue de Vaugirard. Mais le pensionnat est vendu en 1903 "aux enchères à des spéculateurs qui, dans la suite, percèrent une rue (la rue Littré) dans la propriété" !
à

JPD a dit…

Et vous soupçonnez que nos portes proviennent de ces travaux de démolition. Mais je vois mal les portes de prison dans un pensionnat de jeunes filles... Quoique...

Nina a dit…

Nos Oblates s'emmêlent les pattes avec les dates de la rue Littré !!! A vérifier.

JPD a dit…

Tant qu'il n'y a pas de blattes !

Nina a dit…

Au 79 !! rue de Vaugirard (angle rue Littré).

Tilia a dit…

@ Nina :
depuis le début je soupçonnais que ces cachots avaient à voir avec la religion !
Mais, n'ayant rien trouvé en rapport avec l'ancienne église Notre-Dame des Champs, je n'ai pas persisté sur cette fausse piste.

L'article PARIS - Oblates Saint François mentionne : "Pour réaliser un désir de Mgr Mermillod qui souhaitait « ouvrir une maison d’éducation à Paris où les jeunes filles de la société seraient élevées d’après les principes salésiens » notre bon Père commença le Pensionnat St-François de Sales à Pâques 1873 avec Sœur Louise de Sales de Cambacérès et Sœur Marie de Gonzague."

Quant on pense à tous les abus des religieux sur la jeunesse, on peut supposer que ces cachots étaient destinés aux adolescentes réfractaires aux bons "principes salésiens", histoire de les mettre au pas...

Nina a dit…

@ Tilia: il faudrait trouver trace de la maison des soeurs de Notre Dame de Lorette qui s'occupaient des filles en perdition.

Tilia a dit…

Pour avoir une idée de ce qu'il pouvait se passer dans les institutions qui recevaient des adolescentes, il faut lire (ou écouter) ce qui revient à la surface depuis quelques années.
Par exemple, l'une des nombreuses vidéos concernant Le Bon Pasteur...

En 2018, il en a été longuement question sur le blog "Avignon" (ma ville natale).

Tilia a dit…

@ Nina
Pour l'instant j'ai seulement trouvé confirmation de l'adresse de l'établissement d'éducation Notre Dame de Lorette, 8 rue Choron, par François Truffaut (l'enfant des 400 coups).
Extrait de l'article de Wikipédia : "En septembre 1945, il est inscrit à l'école privée Notre Dame de Lorette, 8 rue Choron".

Nina a dit…

@ Tilia: Tape "1979 le 93 Bd Montparnasse" et lire la publication (page 43). Notre terrain appartenait à la maison de chasse du Duc de Laval. A suivre. Il est étonnant que la zone Vaugirard (côté pair de la rue) était dédiée aux couvents et congrégations qui se renouvelaient sans cesse. Du côté impair,rien sauf nos Lorettes et Oblates qui devaient occuper le long bâtiment que l'on voit sur le plan avant 1832 ( voir "rue de Rennes, un siècle d'hésitations").

Nina a dit…

Je pense que ces portes ont été rapportées pour fermer les caves à charbon. On collectionne bien les boites de camembert !

Nina a dit…

@ tilia : "Fichier: Plan Vaugirard 1805" En haut,à dr., le bâtiment en équerre (couvent?) sera traversé dans l' angle par la rue de Rennes qui passera au ras d'une minuscule édification. Comparer avec le plan avant 1832.

marc a dit…

Je suis bluffer par les recherches et les découvertes de Nina et Tilia
J'ai un problème de mur séparatiste entre mon immeuble parisien et l'immeuble d'à coté. Ce mur est 19e et je ne trouve rien indiquant à qui il appartient (il n'est pas mitoyen)
Si j'osais je confierais le dossier à nos deux exploratrices...humour

Nina a dit…

Il est étonnant que ces vieilles portes ne soient pas remplacées par la co-propriété, La ventilation est inexistante, ce qui n'est pas recommandé de nos jours.