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lundi 9 avril 2018

Après les pierres à bois, les pavés en bois !

Marc S. a eu la bonne idée de nous emmener rue du grand prieuré, dans le XI°.
Au numéro 25 de cette rue, se trouve l'hôtel Gabriel, mais nous l'ignorerons pour nous concentrer sur le porche bleu à gauche de la façade (ouvert aux heures ouvrables).


Sombre et encombré, il faut dire que ce passage n'a rien de très sexy:


Il donne accès à une minuscule cour où un bâtiment fortement rénové a dû naguère abriter des ateliers: 



Décidément, pas grand chose à voir... Revenons sur nos pas.


Mais regardez par terre...


Il faut toujours regarder où l'on met les pieds, car ce sont bien d'anciens pavés en bois ! 



Jolie trouvaille, merci Marc !


Pour voir d'autres pavée en bois, cliquez sur le libellé correspondant.

25 rue du grand prieur, Paris XI°.

mercredi 29 novembre 2017

Un immeuble de Charles Labro rue Sedaine

Notre lectrice Fati a décidé d'offrir pour ses neuf ans un cadeau à Paris-Bise-Art: cet article fort détaillé et les photos qui l'accompagnent.
C'est donc bien volontiers que je lui cède la parole.

***

La rue Sedaine (XIe arrondissement) est une artère dont le tracé tel qu'on le connaît aujourd'hui commence à voir le jour en 1844 dans sa partie centrale (entre les rues Saint-Sabin et Popincourt) pour atteindre sa longueur définitive en 1862. C’est en 1850 qu'on lui attribua le nom de l’auteur dramatique Michel Sedaine (1719-1797) voisin du quartier. Un médaillon à son effigie agrémente d’ailleurs la façade du n°2.


Cette artère a pour particularité de répondre parfaitement aux normes haussmanniennes régulant la hauteur et les saillies des bâtiments sur rue. Les immeubles y sont dépourvus d'aspérité et parfaitement alignés comme des articles dans un hypermarché (pour autant nulle intention de ma part de dénigrer le travail du célèbre préfet). Mais au niveau du n°52 un immeuble détonne au milieu de l’uniformité ambiante et se fait remarquer par sa façade admirablement travaillée, son association réussie de la pierre et de la brique qui ne se dévoile qu'aux deux étages supérieurs, et surtout ses nombreux encorbellements. 


Une fantaisie qui semble émaner d'un créateur longtemps brimé qui, à la faveur de deux nouveaux règlements urbanistiques plus permissifs (1882 et 1893)*, s’est donné à cœur joie dans une explosion de saillies en tout genre. Bow-windows (ou oriel si l'on veut éviter le recours à l'anglais) de diverses tailles et formes, à angle droit, à pan coupé, reposant sur consoles, de profondeurs plus ou moins prononcées. Des baies tout aussi variées incluses ou non dans les oriels, surmontées de linteaux simples ou ornés, de frontons triangulaires enserrant une énigmatique sphère dont l'arrondi ne fait qu'appuyer la géométrisation de la façade, voire dépourvues de décor pour certaines d'entre elles.  Un agencement parfaitement rectiligne mais néanmoins adouci çà et là par des courbes. 
L'immeuble qui date de 1898 (année de l’achèvement du Castel Béranger) est l’œuvre de Charles Labro (ingénieur diplômé de l’Ecole Centrale) qui finira par produire des constructions Art Nouveau sans toutefois faire concurrence à la créativité d'un Hector Guimard ou d'un Jules Lavirotte. 


La façade sur cour est tout aussi soignée et les saillies y sont aussi de rigueur. A pans coupés elles laissent deviner la présence d'une cage d'escalier ; plus travaillées elles encadrent sans doute un séjour. On peut admirer les pendentifs rattrapant le passage du pan coupé du troisième étage à l'angle droit du quatrième.



Dans la cour que l'immeuble partage avec son voisin du 54 en travaux (presque achevés), les vélos s’entassent dans un joli désordre. Certains semblent avoir servi jusqu’à l’épuisement.


Et ce n'est pas terminé, il faut revenir sur nos pas pour retraverser le hall d'entrée, car c'est là que résident les petites surprises que nous réserve cet immeuble où tous les recoins ont bénéficié d’un traitement soigné. Il est encadré côté rue par une belle entrée surmontée d'un arc en briques bicolores (un petit bémol néanmoins : l’hypertrophie de la clé de l’arche qui fusionne avec le corbeau de l'étage supérieur).


Comme s'il ne devait pas lui non plus être négligé, l’accès côté cour quoique simple est rehaussé par 3 discrètes rosaces ornementales uniformément blanches fixées sur le linteau métallique.




Une fois dans le hall l'on ne sait que regarder en premier :  le faux-plafond décoré de plaques de plâtre moulé, le sol pavé de bois, les murs habillés de briques et ornés de cabochons, les carreaux en relief émaillés où s'enroulent les rinceaux d'une belle frise végétale. 






On sent la proximité de l'Art Nouveau mais ce n'est pas de l'Art Nouveau...



Vous pouvez vous pencher, ils sont bien en bois ces pavés !


Un grand merci à Fati pour cet article riche et passionnant !

Addendum 20 novembre 2017

Quand je vous dis que le lectorat de Paris-Bise-Art est le plus cultivé du ouaibe, je le prouve !
Voici un envoi reçu sur Twitter de la part de supergreg‏ (@supergreg3), que je remercie:



54 rue Sedaine, Paris XI°.

vendredi 4 novembre 2016

Hôtel de la Salle

Cet hôtel aux noms multiples fut construit en 1639 pour Thomas de Bragelongne, d'où son premier nom: Hôtel de Bragelongne (parfois déformé en "Hôtel de Bragelonne").
En 1815, c'est un autre occupant - le duc de Cambacérès - qui lui laisse son deuxième nom: L'hôtel de Cambacérès.
Mais c'est la duchesse de la Salle de Rochemaure qui, en 1899,  lui donnera son appellation la plus courante aujourd'hui: L'hôtel de la Salle.
Plus récemment, le ministère des finances occupera l'hôtel jusqu'en 2005, date à laquelle il sera vendu à un fonds d'investissement.
Après un intermède houleux où la société Aristophil y réalisa quelques expositions, c'est à présent la foncière LFPI présidée par Gilles Etrillard qui possède les lieux.

L'hôtel de la Salle photographié par Eugène Atget:



C'est une exposition consacrée à Florence - Renaissances - qui nous fournit l'occasion de visiter cet hôtel


Sous le porche, prenez la porte à gauche; vous êtes dans le hall d'entrée de l'hôtel dont le plafond n'est qu'un aperçu de ce qui nous attend



Le marbre rouge du Languedoc est décidément bien beau !


Le palier du premier étage, l'étage noble:



Le plafond de ce palier est original: il liste les différents occupants des lieux



Adjacent au palier, un vestibule octogonal distribue les pièces de réception


La qualité de la restauration est bluffante: regardez comme la porte de l'ascenseur a été intégrée dans des boiseries XVII°.


Les boiseries brutes donnent à cette pièce un aspect un peu austère, même si la cheminée met une note de fantaisie:




Mes photographies tentent de vous montrer la splendeur de ces pièces sans enfreindre la règle qui interdit de montrer l'exposition !



Ce qui fut sans doute le grand salon est très clair, tout de boiseries blanches et or, ponctué de peintures champêtres



On hésite ici entre le style Renaissance et le style III° république...




Très (trop ?) dorée, cette pièce vaut surtout par son plafond



Voila, nous avons fait le tour de cet hôtel. Je ne saurais trop vous recommander d'aller y faire un tour, car nul ne sait quelle sera la destinée du lieu...


Regardez où vous mettez les pieds !
Oui, oui, ce sont des pavés en bois !


Exposition "Renaissances" ouverte jusqu'au 18 décembre 2016.
Entrée: 8,00 €

21 rue de l'université, Paris VII°.