mercredi 31 janvier 2018

Château des Bergeries - Cours Nadaud - Draveil

Hors Paris

C'est en 1480 que pour la première fois il est fait mention de la maison des Bergeries appartenant aux seigneurs de Rouvres. Cette première demeure passera de main en main jusqu'à son rachat par la Couronne en 1827. On démolit alors le premier château pour installer à sa place une magnanerie.
Un nouveau château est bâti, qui ne durera pas longtemps puisque, le domaine périclitant, il est vendu par adjudication en 1881 au comte Raphaël Cahen d'Anvers. Celui-ci fait reconstruire un château plus à son goût par l'architecte Eugène Ricard; c'est celui que nous voyons aujourd'hui.


À la mort du comte Cahen d'Anvers, le château des Bergeries est racheté par Ferdinand Goldschmidt. Ses héritiers le garderont jusqu'à la guerre où l'état-major allemand le réquisitionnera.
Dans les années cinquante-soixante, c'est une école privée - le cours Nadaud - qui y installe un "internat de plein-air".


Situé sur les hauteurs de Mainville, le château est alors en pleine campagne, à la lisière de la forêt de Sénart, dominant vers le nord une vaste plaine non bâtie.


Prise dans les années vingt, cette photographie nous montre l'étendue du domaine vers le nord, vue de la terrasse du château:

MC Médiathèque Architecture et Patrimoine RMN

Hélas en 1964 et 1966, le parc est vendu à une société d'HLM, la Seimaroise, qui y construit rien moins que 29 immeubles, la cité des bergeries.
Nouvelle destruction en 1970: la ferme du domaine disparaît au profit de pavillons...
Alors réduit à sa plus simple expression, le domaine abrite à partir de 1971 l'Ecole internationale de Paris.



Dernier avatar de notre château: en 1995, il devient propriété du ministère de l'Intérieur qui y installe une école de la Police nationale.


Mais pourquoi vous parler d'un lieu que vous ne visiterez pas, sauf bien sûr si vous postulez à un poste d'agent de police ?
Tout simplement parce qu'il y a longtemps*, un tout petit JPD y fut interne et y passa deux ans. 
* Que ceux qui ont dit "sous Gaston Doumergue" sortent ! 

J'avoue avoir eu du mal à reconnaître, au milieu d'une banlieue résidentielle, coincé entre des immeubles-clapiers et des pavillons sam'suffit, le château de ma mémoire planté en pleine campagne, entre forêt et prairies...

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C'est sans grand espoir que je sollicitai l'autorisation de visiter "mon" château et je dois dire que l'accueil chaleureux qui me fut réservé a été une très bonne surprise.
Vous me suivez ?

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Avant d'emprunter l'escalier d'honneur, nous faisons un tour de ce qui subsiste du domaine.
Quand je pense que j'ai dû grimper à cet arbre...



Le château a conservé sa silhouette élégante. En sous-sol, de nouvelles salles ont été construites


Nous entrons enfin dans le grand hall. En fait, c'est toute la partie centrale du château qui constitue un vaste atrium éclairé par une verrière.
La pièce maîtresse est bien sûr le splendide escalier double en chêne qui jadis dégageait une bonne odeur de cire... 




Au premier étage, une coursive distribue toutes les pièces


Dans le grand hall, une énorme cheminée en pierre surmontée par l'écusson de l'école:


Cette salle de classe était - si je me souviens bien - le réfectoire du temps du cours Nadaud.


Je ne suis pas sûr qu'à dix ans, on apprécie déjà les plafonds... 


Au temps jadis, bien avant que cette maison ne devienne une école, un ascenseur desservait les appartements privés.


Au premier étage, les anciens dortoirs sont devenus des salles de classe:


Cette salle quant à elle est aujourd'hui un dojo. Si elle a conservé ses boiseries et ses moulures, c'est sans nul doute parce que c'était mon dortoir ! Mon lit était dans le coin juste en face, près du radiateur (déjà).


Le grand escalier n'est plus en usage aujourd'hui, mais j'ai encore dans l'oreille le bruit des cavalcades d'une classe de CM2 remontant au dortoir...


Les combles jadis aménagés ne sont plus utilisés aujourd'hui.


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J'ai deux remerciements à formuler.

Je tiens tout d'abord à remercier le capitaine Laurent Marcheval qui m'a accompagné dans cette visite. Son accueil chaleureux et sa disponibilité font honneur à son uniforme.

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Mon second remerciement risque de ne pas être entendu par sa destinataire, mais j'y tiens.
Elle conduisait une Frégate Renault. Quand elle arrivait dans sa gabardine mastic, nous étions instantanément sous son autorité. Mais était-ce de l'autorité ? Du charisme serait sans doute le bon terme.
Pendant deux ans, cette maîtresse a élevé (au sens propre) les quarante élèves d'une classe de CM1 puis de CM2. Elle leur a tout appris pendant ces années où tout se joue: l'écriture (la belle, avec des pleins et des déliés), le français,  la grammaire (avec du subjonctif dedans) et l'orthographe (avec des dictées où cinq fautes égalent zéro), le calcul rapide (avec des ardoises) et les tables de multiplication (huit fois sept ?), les fractions (grrrr...), l'histoire-géo, mais aussi la discipline, la tenue, les bonnes manières, la politesse, etc...
Elle considérait qu'à notre âge, il fallait avoir de la culture; elle apportait parfois son électrophone pour nous faire écouter de l'opéra... et ça marchait ! Je connais encore (presque) par cœur le Barbier de Séville grâce à elle. Elle m'a appris à comparer Mado Robin et la Callas !
Songez qu'elle a emmené quarante mômes à l'Opéra, au pigeonnier certes, mais à l'Opéra ! 
Cette maîtresse d'école majuscule, cette sainte laïque, s'appelait madame Daniellot.
Merci madame.

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 ADDENDUM 3 juillet 2018

Notre lecteur Philippe G. a eu la gentillesse de nous envoyer cette photo. On y voit Madame Daniellot et sa classe de CM1 à Saint-Lary, dans les Pyrénées, durant l'hiver 59/60.


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 Château des Bergeries, 55 rue Waldeck Rousseau, Draveil (Essonne).

Pouce !

Rendons à César ce qui est à César, ce n'est pas moi mais Claude P, notre envoyé spécial, qui a eu l'idée de m'envoyer ces photographies.


Pourquoi me dit-il qu'il a mangé sur le pouce alors qu'il avait tout son temps ? Je ne sais pas.
Je vais peut-être le mettre à l'index !


Place Georges Pompidou, Paris IV°.

lundi 29 janvier 2018

La Petite Poste de Paris

Avant 1760, il était plus facile d'envoyer une lettre de Paris à Bordeaux ou à Rouen que de faire parvenir un pli de la rue Saint-Antoine à Saint-Germain-des-prés.
Les missives intra-muros étaient alors portées en main propre par des laquais, autant dire que ce n'était pas un service abordable par tous.
C'est Claude Humbert Piarron de Chamousset, maître de la chambre des comptes, qui inaugura en juin 1760 la "Poste à un sou" qui deviendra vite la "Poste à deux sous", exclusivement chargée du transport du courrier dans Paris. Il faudra attendre 1791 pour que ce service local soit amalgamé à la direction générale des Postes.



Le siège de la Petite Poste de Paris se trouvait au numéro 3 rue des déchargeurs, ce joli nom provenant de la proximité des halles...


 La présence d'un théâtre dans la cour permet d'entrer sans problème


Même si elle est classée, la cour ne présente rien de très original, quoique...


Vous voyez ce que je vois ?


Avouez qu'il est beau !


Grimpons !


Je suis content qu'il n'y ait pas d'ascenseur pour défigurer l"escalier, mais en même temps...


Y a-t-il plus beau que les toits de Paris ?


Il faut redescendre maintenant !



Vous ai-je dit que j'aimais les escaliers?



3 rue des déchargeurs, Paris I°.

Villages et faubourgs de l'ancien Paris

Un nouvel ouvrage vient d'arriver dans la bibliothèque de Paris-Bise-Art.
C'est par là: Clic !


Métro Bel-Air

Marc S. à qui nous devons ces photos a d'abord cru que la station de métro Bel Air avait été taguée... Erreur, il s'agit d'une "oeuvre d'art" !



C'est vrai qu'il est dommage de masquer le bel ordonnancement géométrique des briques polychromes de la station, mais en relisant cet article paru dans le blog Bel-Air Sud, j'ai compris la raison de cette débauche de gribouillis... Je préférais nettement la solution proposée par Bel-Air Sud:


Votre avis ?

Boulevard de Picpus, Paris XII°.

vendredi 26 janvier 2018

Aqueux le réverbère...

Merci à notre envoyé spécial Claude P. qui brave les éléments déchaînés pour nous faire parvenir cette superbe photographie:


Eduardo Chillida Belzunce

Très en forme notre envoyé spécial qui nous envoie ces photographies de sculptures en bronze réalisées par l'artiste basque Eduardo Chillida Belzunce.
Ces œuvres sont exposées sur le terre-plein situé devant la mairie du I° arrondissement.



 
 
 
Là, je ne sais pas ce que le sculpteur a voulu dire...



Place du Louvre, Paris I°.