"Bougnat: contraction de charbonnier et d'auvergnat".
C'est l'histoire d'un petit bougnat pantinois installé rue Hoche depuis des décennies. Comme beaucoup de ses pairs, après la période du charbon, il se convertira en café-restaurant.
Les générations passent, la ville se transforme, les temps changent, le bougnat reste.
Aujourd'hui, la clientèle est un joyeux mélange: des jeunes, des vieux, des travailleurs, des chômeurs, des vieux gamins, des jeunes retraités...
A l'heure du déjeuner, c'est le coup de feu. Au comptoir, les kirs trinquent avec les jaunes et les mousses. La salle est pleine. De la cuisine ouverte sur la salle, une bonne odeur nous chatouille les naseaux... Bourguignon, tête de veau, entrecôte, blanquette... Un client donne un coup de main au bar, chaud devant je tache !
Dans le temps, on appelait ça "la vie de quartier" avant que des énarques boboïsants aient inventé le concept du "vivre ensemble".
Mais il est là le vivre ensemble, sous vos yeux !!!
Mais que peuvent des "petites gens" lorsqu'un promoteur s'allie (salit ?) à un maire dit de gauche pour bétonner encore plus une ville qui n'en peut déjà plus ?
Car la décision est prise: le bougnat fermera à la fin de la semaine pour laisser la place aux pelleteuses.
Vous avez gagné monsieur le Maire, vous pourrez couler encore plus de béton et avec un peu de chance, vous pourrez bientôt inaugurer un McDo à la place du petit bougnat que vous avez tué.
Il y aura des larmes ici la semaine prochaine, et ces larmes vous en serez comptable, monsieur le maire... Puissent les habitants de Pantin s'en souvenir !
39 rue Hoche, Pantin (Seine Saint-Denis).