1968 : La vie du quartier juif à Paris

Le pletzl:

Synagogue Nazareth

L'histoire de cette synagogue a été plutôt mouvementée: par autorisation de Louis XVIII, un premier bâtiment est édifié, qui sera inauguré en 1822. Mal construit, il sera détruit et remplacé par l'actuel en 1852 (architecte Sandrié de Jouy).

Cette synagogue était consacrée aux juifs de rite allemand (Ashkénazes) très nombreux dans le quartier à l'époque; beaucoup partiront lors de la guerre franco-prussienne de 1870.

On le sait peu mais, jusqu'à l'ouverture de la grande synagogue de la rue de la Victoire (1875), c'est ici que résidait le Grand Rabbin de France. 

Ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale que, devant l'afflux de juifs d'Afrique du nord, la synagogue passera au rite séfarade.

15 rue Notre Dame de Nazareth, Paris III°.

Moïse rue d'Auteuil

Nous sommes à l'emplacement de ce qui fut jadis l'Hôtel de Madame Hevétius. 

Hélas, nos modernes bétonneurs se sont fait une joie de bâtir des clapiers onéreux là où l'on croisait  Diderot, Chamfort ou André Chénier aussi bien que Buffon, Lavoisier ou Malesherbes... et même Napoléon ! 

Aujourd'hui, à cette adresse, nous trouvons le "Centre Alliance Edmond J. Safra" qui est une organisation confessionnelle apportant son concours à l'édification d'établissements d'enseignement juif.

C'est sans nul doute la raison qui justifie la présence en ces lieux de cette statue, copie du Moïse de Michel-Ange figurant sur le tombeau de Jules II à Rome

La porte est ouverte, nous entrons dans le jardin

 Je tiens à remercier Eric F. qui a eu la bonne idée de m'envoyer cette trouvaille.

Faites comme lui, envoyez-moi vos découvertes !

59 rue d'Auteuil, Paris XVI°.

Cimetière juif portugais

Vous pénetrerez dans cet immeuble hideusement contemporain et ferez comme si vous vous rendiez au cabinet médical. Après un couloir, vous ressortirez dans le jardin et vous chercherez la porte en bois (photo ci-dessus) cachée au fond à droite du cabinet médical. Ce petit terrain de 10 mètres sur 35 est une nécropole datant de l'ancien régime, quand les juifs n'étaient pas autorisés à être enterrés dans les cimetières chrétiens; elle sera utilisée jusqu'en 1810, quand Napoléon donnera les même droits à tous. Assiégé par les énormes immeubles alentour, ce petit lieu secret ne doit sa survie qu'à son classement "Monument historique" en 1966.

44 avenue de Flandres, XIX°.