Amphithéâtre anatomique...

 En 1691, la nouvelle profession de chirurgien s'organisa; une école de chirurgie fut alors créée et l'on demanda aux architectes Charles et Louis Joubert de construire un amphithéâtre "anatomique" - dit aussi amphithéâtre Saint-Cosme - destiné à la formation des futures élites.

Ne pas confondre cet amphithéâtre avec son quasi-jumeau rue de la Bûcherie.

Mais très vite, en 1774, on fit construire la "nouvelle" Faculté de Médecine au numéro 12 de la même rue.

Dès 1775, notre amphithéâtre sera affecté à l'école gratuite de Dessin, pour un siècle.

Depuis 1933, l'Institut des Langues modernes de la faculté de Lettres (Paris III Sorbonne), est dans la place.

Dernier avatar, toujours dans l'orbite de la Sorbonne, l'amphithéâtre est affecté à l'Institut du monde anglophone depuis 1970.

La rue est étroite, peu de monde, le porche est ouvert (et tout vert)... Je suis tenté !

D'une semelle timide, je me glisse dans la toute petite cour...

Nombre de bas-reliefs:

Mais c'est cette porte qui est l'objet de ma quête, et elle est fermée à clef !

Heureusement, le gardien des lieux, voyant mon désarroi, vint à mon secours et m'accorda l'autorisation exceptionnelle de pénétrer en ce lieu chargé d'histoire !

Mille mercis à lui !

Et me voilà seul dans cet amphithéâtre où jadis on disséqua des corps humains !

Point n'est besoin de vous présenter la coupole...

Et la cerise sur le McDo: mon bienfaiteur possède la clef qui permet de monter au ciel balcon, mais il me faut emprunter ce tout petit escalier de poupée...

Vu d'en haut, c'est tout de suite plus beau...

On y voit même Louis XV !

Voilà, vous savez tout sur ce petit amphi que personne ne remarque. Pensez-y quand vous irez chez Gibert, c'est juste à côté !

5 rue de l'Ecole de médecine, Paris VI°.

On a retrouvé le gros tout nu !

Vous souvient-il de cette sculpture posée en 2013 sur un trottoir de la rue Soufflot ?

photo Ahmed Ben Cheikh

Œuvre monumentale de Hong Biao Shen représentant un lutteur mongol, elle avait fait jaser...

Les étudiants l'avaient surnommée affectueusement "le gros tout nu".

Le sculpteur chinois, ex-étudiant à la Sorbonne, en avait fait don à son université.

Mais où est-elle partie ? A-t-elle rejoint les steppes de sa Mongolie natale ?

Une enquête s'imposait...

Après de longues recherches, c'est une annonce "Portes ouvertes à l'institut de géographie" qui nous a mis la puce à l'oreille. Allions-nous retrouver notre mongol fier ?

Direction la rue Saint-Jacques...

Il n'est pas dans le grand amphi...

Soudain, à travers une vitre, la silhouette familière apparaît dans le petit jardin !

Je ne voudrais pas être désagréable mais par ce temps, laisser le mongol tout nu sous la pluie confine aux mauvais traitements !

191 rue Saint-Jacques, Paris V°.

Passage de la Sorbonne

Si vous descendez la rue de la Sorbonne, l'immeuble portant le numéro 18 attirera votre attention.

Regardez l'inscription sous le balcon:

Dans leur dictionnaire historique des rues et monuments de Paris paru en 1855, les frères Lazare écrivent page 705: "Ce passage a été construit, en 1853, par M. Delavigne. Sa largeur est de 3,50 mètres. Il a été livré à la circulation en 1854. C'est une propriété particulière."

Sur ce plan de 1870, on voit notre passage reliant la rue de la Sorbonne à la rue Champollion

On le retrouve sur ce plan de 1910; il ne fermera qu'en 1965.

On retrouve une section du passage et de sa verrière dans les locaux universitaires (interdits au public):

Heureusement, l’irremplaçable Eugène Atget l'avait photographié:

et en meilleure définition grâce à Paris en Images:

On trouve d'autres gravures sur le site de la bnf

Ici, on reconnaît l'entrée du passage côté rue de la Sorbonne

Le passage débouchait rue Champollion, au numéro 15; en voici le portail dessiné:

puis photographié par E. Atget:

J'ai entouré de rouge l'emplacement de l'ancien débouché du passage: 

Le bloc d'immeubles reliant le 18 rue de la Sorbonne aux 13/15/17 rue Champollion appartient à l'université de Paris. Ces immeubles mal entretenus étaient devenus vétustes; ils étaient inhabités. En 2000, un projet de réhabilitation de "l'îlot Champollion" était initié mais tomba vite dans l'oubli des tiroirs ministériels...

Relancé en 2008, ce projet semble devoir devenir réalité puisqu'un permis de construire a été accordé en janvier 2017.

Le projet de réhabilitation prévoyant - je cite - "la remise en service du passage de la Sorbonne", on peut raisonnablement espérer pouvoir bientôt déambuler dans ce passage disparu.

Si vous voulez voir d'autres passages oubliés, cliquez sur le libellé "Passage disparu" ci-dessous.

18 rue de la Sorbonne / 15 rue Champollion, Paris V°.

La chapelle de la Sorbonne

Chef-d'oeuvre de l'architecture classique française dû à Jacques Lemercier, la chapelle de la Sorbonne est aussi le lieu de sépulture de nombreux membres de la famille Richelieu. On peut y voir le cénotaphe du cardinal fondateur de la Sorbonne.

Les armes du cardinal:

Exceptionnel: un orgue de Louis-Paul Dallery dans son état d'origine. Plus d'info: Clic !

Le tombeau du cardinal par Girardon:

Ce monument est habituellement fermé aux visiteurs; on peut cependant parfois y accéder lors de visites organisées par l'association "Paris Historique".

14 rue Cujas, Paris V°.