Affichage des articles dont le libellé est Espagne. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Espagne. Afficher tous les articles

lundi 25 novembre 2019

Ambassade d'Espagne (Résidence de l'ambassadeur)


Précision liminaire: La résidence de l'ambassadeur d'Espagne que nous visitons aujourd'hui se trouve avenue George V ( n° 15), dans l'ancien hôtel Berthier de Wagram. Ses jardins communiquent avec les locaux modernes et fonctionnels de l'ambassade d'Espagne dont l'entrée se situe avenue Marceau (N° 22).

Cet hôtel fut construit en 1869 par l'architecte Delestrade pour Nathaniel Johnston, négociant en vin bordelais.
En 1891, Berthe de Rothschild rachète l'hôtel. Son mari Alexandre Berthier, troisième prince de Wagram, racheta les terrains courant jusqu'à l'avenue Marceau où se trouvait une section abandonnée de l'ancien aqueduc de ceinture.
Leur fils Alexandre, quatrième et dernier prince de Wagram, mourut au combat pendant la grande guerre,
En 1920, le royaume d'Espagne rachète l'hôtel pour en faire son ambassade; de gros travaux de rénovation sont alors entrepris.


C'est à l'occasion des Journées européennes du patrimoine que pour la première fois, cette visite était organisée.



Rappelons qu'une ambassade bénéficie de l'extra-territorialité; les lois du pays représenté s'y appliquent. Il n'est donc pas surprenant d'y voir des Gardes civils (équivalent de notre Gendarmerie). 


Au cours de cette visite, vous remarquerez la profusion de peintures remarquables (dont des Goya).


La salle à manger... plutôt spacieuse !


Les tapisseries proviennent de la "Real Fábrica de Tapices", les Gobelins espagnols. 



Toutes les pièces de réception (les seules que nous verrons) ont conservé leurs boiseries. Tout est dans un état impeccable.





Depuis Alphonse XIII, tous les souverains espagnols ont séjourné ici.




Passons au salon, voulez-vous ?


Absolument somptueux, le grand salon; effet waouh garanti !  



Les cartons de ces tapisseries sont (seraient) de Goya.


Saura-t-on un jour construire à nouveau de si belles choses ?




Un grand merci à Son Excellence monsieur Fernando Carderera Soler, ambassadeur d'Espagne à Paris, pour avoir autorisé cette visite. Souhaitons qu'elle puisse se renouveler l'année prochaine !

15 avenue George V, Paris VIII°.

vendredi 1 novembre 2019

Du château du roi d'Espagne à la mairie d’Épinay-sur-Seine

Hors Paris

Dans l'univers ultra-bétonné d’Épinay-sur-Seine, une vision surprenante:
D'abord ces deux chevaux cabrés qui semblent ne reposer que sur leurs deux jambes postérieures, et derrière cette sculpture de Charles Correia, la mairie... 



Devant l'entrée, cette seconde sculpture du même auteur est un véritable défi à la pesanteur. Regardez bien, elle n'a que trois points de contact avec le sol: 


La mairie à présent.
Au XVIIIe siècle, le marquis du Terrail acquiert un domaine en bord de Seine où il fait construire un petit château - on disait alors une maison - en forme de T, l'initiale de son nom.
Le château sera racheté en 1881 par François d'Assise de Bourbon, roi consort d'Espagne en exil.
Petite précision: ce roi aimait les garçons et dans l'Espagne très catholique du XIX° siècle, c'était mal vu, si bien qu'il dut pour des "raisons dynastiques" épouser sa cousine germaine la reine Isabelle II. Exilé, il vivra selon ses préférences à Épinay-sur-Seine jusqu'à sa mort, en 1902.
  En 1906, le château deviendra la mairie; on effacera alors sur la façade les armes du roi d'Espagne pour les remplacer par la devise de la république française.
Deuxième petite précision: le drapeau algérien apposé sur la façade de la mairie est dû à des cérémonies de jumelage avec la ville algérienne de Tichy. 


Dans l'entrée, soixante ans de cinquième république vous regardent.


Trésor de ce château, la salle du conseil est l'ancienne salle à manger du château:


Le plafond a conservé le semis de fleur de lys qui était et est toujours le symbole des Bourbons.


Cette salle du conseil municipal est classée MH. Elle est décoré par des toiles d’Abel Truchet représentant Épinay-sur-Seine aux quatre saisons: 





Le lustre vient de Murano, what else ?


L'actuelle salle des mariages fut jadis la salle de bal. 
Rareté: la cheminée placée sous une fenêtre !



Nous allons emprunter l'escalier d'honneur au pied duquel se trouve un joli présentoir art-déco:


Au premier étage, nous voici dans un vaste bureau; quelque-chose me dit que c'est celui du maire...



Les bureaux du premier étage sont d'une moderne sobriété mais c'est la vue sur la verdure et sur la Seine qui retiennent l'attention. En effet, les berges d’Épinay ont été épargnées par la bétonisation, de même que la rive opposée où se trouve le parc départemental de l’Île-saint-Denis. Nous sommes en pleine nature ! 
.

Quel flair ! Je pousse une porte et découvre un escalier de service en état de marche !


Mais compte tenu de notre qualité, c'est par l'escalier d'honneur que nous descendons...


N'oublions pas de mentionner les toiles qui ornent la mairie, comme "Les combats de 1870 à Épinay" de Raoul Arus ou "L'atelier" de  Boris Taslitzky: 


La façade est, où les fenêtres murées sont habituellement masquées par des contrevents, nous présente les quatre continents lointains sous forme de mascarons:


Du château, les jardins descendaient en pente douce jusqu'à la Seine; c'est aujourd'hui un jardin public.


On déplorera que les deux extensions modernes de la mairie (pierre plus claire) aient défiguré cette façade sur jardins.


Je vous ai dit que les armes du roi d'Espagne avaient été effacées sur la façade, mais pas de ce côté-ci ! Elle sont toujours là, gravées dans la pierre blonde... Viva España !  



Visite effectuée à l'occasion des Journées nationales de l'architecture, en octobre 2019, guidée par des bénévoles cultivés que je remercie.


Rue Quetigny, Épinay-sur-Seine (Seine Saint-Denis).