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mercredi 22 septembre 2021

Église luthérienne Saint-Paul de Montmartre

 Au 90 boulevard Barbès, cette discrète petite église m'a toujours intrigué; porte toujours fermée, pas de passage apparent, mystère...


J'ai bien dit église alors qu'il s'agit de protestants !
Aurais-je dû dire temple ?
Non car si l'on parle de temple chez les réformés, les luthériens eux préfèrent parler d'église... Ne me demandez pas pourquoi, je n'y comprends rien !


Donc, notre église a été construite par l'architecte Augustin Rey, dit Rey-Spitzer, sur ordre du pasteur Charles Pfender en 1896.



C'est à l'occasion des Journées européennes du patrimoine que j'ai trouvé les portes ouvertes et que j'ai pu m'immiscer dans ce temple mystérieux, heu... pardon église.



De style romano-byzantin, l'intérieur est clair et, comme il est d'usage dans la religion protestante, assez dépouillé.



Au-dessus de l'entrée, trône un magnifique grand orgue de Joseph Merklin. 
Ce facteur d'orgue né en 1819, allemand d'origine, a été naturalisé français après le conflit de 1870.



Mettez le son et écoutez le grand orgue:





Comme quoi il n'y a pas que le Sacré-Cœur à Montmartre...


90 boulevard Barbès, Paris XVIII°.


mercredi 18 octobre 2017

Église Sainte-Anne de la butte aux Cailles

Édifiée entre 1894 et 1912 par l'architecte Prosper Bobin, cette église s'est d'abord appelée Sainte-Anne de la maison blanche. Ce n'est qu'en 2001 qu'elle prendra son nom actuel, Sainte-Anne de la butte aux Cailles.

Mais savez-vous d'où vient ce nom ?
En 1543, un certain Pierre Cailles achète des terrains agricoles sur une colline dominant la vallée de la Bièvre. Il y travaille le sol avec toute sa famille, les Cailles. C'est de ce patronyme - Cailles - que vient le nom de cette butte; rien à voir avec l'oiseau migrateur homonyme !
Et c'est pourquoi il convient de mettre une majuscule à "Cailles". 

De style romano-byzantin, cette église a encore fière allure:


L'intérieur est assez sombre; j'ai dû éclaircir les photos pour les rendre lisibles


Une belle série de vitraux des ateliers Mauméjean, très colorée mais qui n'aide pas a avoir de la clarté !




Les mosaïques sont également des frères Mauméjean


L'orgue de tribune est dû au facteur Abbey (1927)


A la croisée du transept, un dôme éclaire le chœur. On a dû recourir à un échafaudage pour soutenir la voûte




Hélas, cette cloison coupant l'église en deux signifie qu'ici encore, le patrimoine parisien tombe en quenouille.



Et c'est bien dommage car c'est au centre de cette zone interdite que se trouve ce qui fait l'originalité de cette église: un ciborium de fort belle facture, sorte de baldaquin de pierre abritant l'autel.


Gageons qu'un jour, Paris aura à sa tête des édiles plus soucieux du patrimoine que ceux qui sont en poste aujourd'hui !


188 rue de Tolbiac, Paris XIII°.

jeudi 30 juin 2016

Église Saint-Germain-de-Charonne - La renaissance

Pour les églises parisiennes, les bonnes nouvelles sont tellement rares qu'il nous faut savourer celle-ci: l'église Saint-Germain-de-Charonne est - enfin - sauvée. Six ans de travaux et neuf millions d'euros auront été nécessaires pour stabiliser l'ancienne église du village de Charonne qui avait tendance à glisser de son promontoire.
Il faut saluer la volonté de la municipalité de l'époque et son maire Bertrand Delanoë... Si seulement Madame Hidalgo pouvait s'en inspirer !


Après la carte postale obligatoire, grimpons les escaliers et pénétrons dans la petite église


L'intérieur est comme neuf, tout propre, presque trop


Si la verticalité des piliers vous semble relative, c'est normal !


Au sol, les vieilles dalles trop usées ont été remplacées, à l'exception de celle-ci, une ancienne pierre tombale:


Sur un pilier, une double dédicace en caractères gothiques vous apprendra - si vous la déchiffrez - que votre visite vous vaut "quarante jours de vrai pardon". J'en connais qui devraient venir tous les jours !


Les vitraux d'origine ont disparu. Ceux que nous voyons aujourd'hui datent des années cinquante. Ils ont été réalisés par Pauline Peugniez et Paul-Henri Bony.


Dans le fond de l'église, un tableau de Joseph-Benoist Suvée représente la rencontre de Saint-Germain et Sainte-Geneviève.


L'orgue construit par Suret en 1850-1860 est classé. Il a été rénové en 2005.


Le nouvel éclairage a été bien étudié; il procure une ambiance chaleureuse.


En sortant de l'église, avant de descendre les escaliers, poussez la grille du presbytère (ouverte habituellement)


Juste à votre droite, un gros monstre vert vous regarde. Qu'est-ce ? Un alien en moon-boots ? Le père de monsieur Cetelem ?


Regardez bien à l'intérieur; c'est un puits ! On voit la chaîne.


Nous faisons un rapide tour de l'église en passant par le cimetière.
Rappelons que, contrairement à ce que disent beaucoup de guides, St-Germain de Charonne n'est pas la seule église parisienne ayant conservé son cimetière (cf St-Pierre de Montmartre ou Ste-Marguerite).
Nous reparlerons de ce petit cimetière ultérieurement.


Près de l'entrée du cimetière, nous constatons que le nouvel enduit montre des malfaçons. Gageons que ce sera réparé rapidement.


Un dernier coup d’œil à cette église de campagne en plein Paris...


Et n'oublions pas le cadran solaire en état de marche sur le clocher !


4 rue Saint-Blaise (rue de Charonne), Paris XX°.

mercredi 1 juin 2016

Lycée Jacques Decour (1)

Entre ces deux plans, que de changements !
Le premier nous montre Paris dans ses limites de 1839, ceinturé par le mur des fermiers généraux (le mur murant Paris rend Paris murmurant), et Montmartre est en banlieue.
Entre le chemin de ronde et la récente (1821) avenue Trudaine, se trouvent les abattoirs de Montmartre.
Le second plan (1878) nous montre un Paris qui a englobé tout ou partie des communes limitrophes. Le mur a été entièrement démoli par le préfet Haussmann en 1860; à sa place, un large boulevard planté d'arbres.
Les abattoirs ont disparu au profit du collège Rollin qui deviendra le lycée Jacques Decour à la Libération.


Le collège Rollin est un lointain héritier du collège Sainte-Barbe de la rue des postes (actuelle rue Lhomond). C'est l'architecte de la ville de Paris Napoléon Alexandre Roger qui construira entre 1876 et 1878  cet ensemble qui, à l'époque de son ouverture, était aussi un internat.


Typique des constructions de la troisième république, ce "palais du savoir" présente encore aujourd'hui une organisation dont les architectes actuels devraient bien s'inspirer...


Nous allons donc avoir le privilège d'effectuer une visite guidée du lycée-collège Jacques Decour. Notre guide sera Marc S.,  Président de l'Association des anciens élèves qui, comme toute personne de qualité, est un lecteur assidu de Paris-Bise-Art.

Les premières pièces auxquelles nous accédons sont les parloirs. Ils se préparent à recevoir des invités car la journée nationale de la résistance sera l'occasion pour le lycée d'inaugurer une sculpture de Peter Thomas représentant celui qui, depuis la Libération, a donné son nom au lycée.


Une grande fresque représente le sacrifice de Jacques Decour, fusillé au Mont-Valérien en 1942:


Sous la fresque, une plaque de marbre pour se souvenir du héros et de sa citation à l'ordre de la nation en 1949.


À côté, le grand parloir se prépare à accueillir ses invités sous une grande toile ainsi qu'une immense plaque célébrant les lauréats du concours général.


 Sortons à présent à l'air libre; nous nous trouvons dans la cour d'honneur.


Les arbres ont poussé mais l'aspect général est le même


Ce jardin a un charme fou


Dans l'axe de la cour, Charles Rollin trône en majesté; sa statue en bronze est signée Jean-Didier Debut.


Tout autour de la cour, des galeries permettent de circuler au sec... ou bien est-ce une réminiscence des cloîtres anciens ? Les décors en mosaïque sont magnifiques.


Je suis pour le retour du huit-reflets dans les lycées !


Vous connaissez mon amour des beaux escaliers; l'escalier d'honneur me comble !


Dans une cour annexe, la silhouette de la chapelle (à droite):


Utilisée aujourd'hui comme salle de réunion (ou d'examen), la chapelle n'a pas beaucoup changé:



Près de l'autel/écran, une rareté qui se remarque à peine: une plaque en marbre noir où l'on peut lire "À la mémoire des élèves du collège Sainte Barbe-Rollin morts pour la patrie en 1870-1871".
Les vitraux (d'origine) sont l'oeuvre du maître verrier Léon Lefèvre.


Un orgue de style néo-baroque allemand surplombe la chapelle. Il est de facture récente (1974/1982) et doit son existence à la volonté d'un professeur et de trois anciens élèves. Plus d'info. sur cet orgue: Clic !


Je ne pouvais pas quitter cette ancienne chapelle sans jeter un œil derrière le rideau de scène... Et regardez ce que j'y ai trouvé !


à suivre...

12 avenue Trudaine, Paris IX°.