C'est avec grand plaisir que nous accueillons un nouveau contributeur qui a pour nom OnTheRoadPhileas (je crois que c'est un pseudonyme).
Il nous fait découvrir aujourd'hui Magic City.
En plein cœur de Paris, presque au pied de la toute jeune tour Eiffel, figurez-vous qu'il y eut pendant des années un authentique parc d'attraction.
La parc était situé dans un quadrilatère compris entre le quai d'Orsay, la rue Malar, la rue de l'Université et l'avenue Bosquet, au débouché du pont de l'Alma (l'ancien).
Ces terrains avaient été rachetés à l'armée par un certain Ernest Cognacq, le fondateur avec sa femme Marie-Louise Jaÿ des grands magasins de la Samaritaine.
C'est à l'époque (1900) le premier parc d'attraction de France, et certainement le deuxième au monde (après le Pleasure Beach de Blackpool en Angleterre).
Réservé aux adultes, on y venait en costume. Il ne serait venu à l'idée de personne de sortir "en cheveux", hommes et femmes portaient chapeaux ! On savait se tenir !
Au menu : grande roue, pont mouvant, montagnes russes, cascades en bateau, chemin de fer panoramique, etc...
On exposait aussi des "indigènes" philippins, comme il était habituel à l'époque. Cette coutume qui aujourd'hui nous paraît détestable continua longtemps; l'Exposition Coloniale du bois de Vincennes en sera le point d'orgue en 1931.
Les attractions foraines disparurent au début des années trente mais le restaurant et la salle de bal perdureront.
La vaste salle de bal était réputée pour être un haut lieu du tango, cette nouvelle danse "immorale" ...
D'une danse scandaleuse aux déguisements de la mi-carême, le bal travesti était né, qui fit longtemps la réputation du lieu. Rappelons qu'à l'époque, les "invertis" et autres "sodomites" étaient des criminels, mais il y avait comme une sorte de tolérance dans certains lieux et dans certains milieux...
Hélas, cet esprit de tolérance sera effacé vers le milieu des années trente par la vague de pudibonderie qui sévit dans plusieurs pays d'Europe; c'est à cette époque que le Berlin de "Cabaret" disparut également...
Plus de danses entre hommes, plus de "décadanse", mais la grande salle fut encore occasionnellement utilisée pour des réceptions privées. Des projections de cinéma y furent organisées aussi.
La deuxième guerre mondiale vit les occupants prendre possession des lieux. Ils y installèrent les premiers studios de télévision de France, la "Fernsehsender Paris", "Paris-Télévision". Ces (rares) émissions en allemand étaient réservées aux troupes occupantes.
À la libération, la RTF, puis l'ORTF, puis TF1, utilisèrent ces locaux (les fameux studios Cognacq-Jay) jusqu'à leur déménagement à Boulogne en 1992.
Un grand merci à OnTheRoadPhileas (je crois vraiment que c'est un pseudonyme) pour ce travail de recherche !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire