Grâce au grand barde, nous voici devant une énigme qui va - j'en suis sûr - faire chauffer vos neurones !
L'histoire se passe au numéro 15 rue Emile Landrin, dans le vingtième arrondissement.
C'est là que le Grand barde a marqué l'arrêt, son instinct lui indiquant la présence d'un lieu digne de figurer dans Paris-Bise-Art...
M'étant moi-même rendu sur place, j'ai pu constater que la truffe du Grand barde ne l'avait pas trompé. Coincé entre deux maisons hideusement réhaussées, un petit jardin et deux réverbères typiquement parisiens...
Ça ressemble à un jardin public, pourtant la porte est fermée. C'est une propriété privée.
Mais il semble que sur la gauche, on voit une plaque de rue illisible; qu'est-ce ?
Vite, sortons notre gros zoom...
Square Eugène Lebègue, c'est ce qu'indique la plaque.
Des pavés, des réverbères, il y a même un petit bassin et... une seconde plaque tout au fond !
Deuxième coup de zoom pour lire cette plaque qui, en sus, nous indique la profession du monsieur - architecte - ainsi que ses dates d'existence (1864-1942).
Vous me voyez venir... Qui était ce monsieur Lebègue, qu'a-t-il construit, eut-il un rapport avec le vingtième ?
Vous avez quatre heures !
Bonne chance à tous et merci au Grand barde de nous avoir signalé ce mystère !
**
25 commentaires:
propriétaire passage des Rondonneaux
https://www.retronews.fr/journal/la-journee-industrielle/29-septembre-1933/1139/3952197/7?from=%2Fsearch%23allTerms%3D%2522eug%25C3%25A8ne%2520leb%25C3%25A8gue%2522%26sort%3Dscore%26publishedBounds%3Dfrom%26indexedBounds%3Dfrom%26page%3D1%26searchIn%3Dall%26total%3D71&index=12
Une cour commune aujourd'hui qui a du être publique ? cela me rappelle un autre "square" du 20è ouvert jour et nuit(accès aux habitations) fréquenté par les "dealers". Les riverains réclament en vain la fermeture la nuit.
Dans l'annuaire de l'Industrie et du Commerce de 1907 on trouve, page 595 :
Lebègue architecte, pass. des Rondonneaux, 17 - Téléph 933.85.
D'après cette page ainsi que l'article de Wikipédia Rue des Rondonneaux, le "passage des Rondonneaux" devait se trouver dans le presque prolongement de la rue des Rondonneaux, autrement dit dans l'actuel jardin estampillé "Square Eugène Lebègue", entre les n°13 et 15 de la rue Émile Landrin.
La photo Google de mai 2008 montre, sur le mur du n°13, outre la plaque de rue Square Eugène Lebègue, une petite plaque commémorative placée juste à côté, mais illisible pour moi, hélas !
Si cette plaque n'a pas disparu lors des travaux d'agrandissement du n°13 et de réfection de sa façade, il se peut qu'elle contienne des informations sur Eugène Lebègue, architecte qui demeurait à cet endroit en 1907...
Lebègue Eugène Martin né en 1865 décédé le 12/06/1942 inhumé au Père La chaise.
Avait-il construit le joli bâtiment que l'on devine dans le square (son jardin) qui a pu être donné ou racheté?
Eugène Martin Lebègue est né au 106 rue Ménilmontant le 24 octobre 1864 de François Lebègue teinturier et de Lucie Jacquet lingère.
Il a été adopté en 1887 par Martin Blanc , ferblantier, demeurant 43 rue des Trois Couronnes.
Eugène a demeuré 15 rue Emile Landrin
(informations issues des Archives de Paris)
Photo du Passage des Rondonneaux en 1905 par Emmanuel Pottier (1864-1921).
Sur le plan de Paris 1900 on voit le passage Randonneaux (angle rue Brun) qui sera renommé rue Landrin.
À propos de l'emplacement du passage des Rondonneaux.
D'après l'article de Wikipédia, la rue Émile Landrin a été formée par la réunion du passage des Rondonneaux et de la rue Malte-Brun :
" le passage des Rondonneaux, anciennement sentier de la Cloche ou sentier de traverse de la Cour-des-Noues, est indiqué sur le cadastre de 1812 de l'ancienne commune de Charonne ;
la rue Malte-Brun était précédemment une partie de la rue des Champs et du sentier du Centre de la Cour-des-Noues, puis une partie de la rue des Prairies.
En 1935, la rue s'étendait jusqu'à la rue du Cher et fut amputée de la partie située entre cette dernière et la rue des Pyrénées qui prit le nom de « rue de la Cour-des-Noues »."
Le passage Rondonneaux était traversé par la petite ceinture qui fut recouverte à cet endroit en ? Notre architecte a dû construire sa maison à cette occasion et bénéficier de la nouvelle adresse.
Concernant la demande "en autorisation de construire" un pavillon d'un étage, formulée par Eugène Lebègue (domicilié alors au 17 rue Malte Brun) et publiée dans La Journée industrielle (page mise en lien par Anonyme dans le tout 1er commentaire du jour) elle est datée du 29 septembre 1933
Un LEBEGUE E. architecte a construit en 1907 le 16 rue Chanzy et le 189 rue de Charonne, en 1913 le 42 rue Sorbier.
Sur le recensement de 1936 Eugène habite au 15 rue Landrin avec sa femme et ses deux filles, la famille est répertoriée "passage des Rondonneaux nouvelle rue Emile Landrin"
C'est franchement pitié que de voir ce que les nouveaux (ou les précédents) propriétaires ont fait de la villa....
vous me direz qu'on n'était pas obligé de leur accorder le permis de construire pour l'extension
je déclare tout le monde coupable !! l'acquéreur pour avoir eu cette idée de rehaussement, l'archi qui a défini le projet et la mairie qui a accordé le permis !
Notre square est répertorié passage Lebègue dans une nomenclature des rues par le ...Ministère de la culture.
Rectificaion : Le passage Lebègue est à St Germain des Prés (damned) !
Je ne m'avoue pas vaincue. Dans "l'ami du 20ème" numéro 708 octobre 2014: jeu concours date de création des squares et jardins. Réponse:square Lebègue jardin d'immeuble accessible depuis la rue aménagé par son promoteur comme un jardin public !
Concernant le square Eugène Lebègue, on peut lire dans L'Ami du 20e l'information suivante :
Le square Eugène Lebègue est situé rue Emile Landrin. Il s’agit en fait d’un jardin d’immeuble, accessible depuis la rue, qui a été aménagé par son promoteur comme un jardin public. C’est un clin d’œil !
Autrement dit, les plaques "Square Eugène Lebègue" sont fausses !
Par ailleurs, ce que je trouve très bizarre c'est le style du "pavillon" qui ne correspond pas à celui des années 1930 (demande d'autorisation de construire en 1933)...
Avec ses petites briques (alternant les teintes rouille et crème) et les ferronneries de ses ouvertures, on dirait plutôt une construction des années 1900-1910.
Quant à son "rehaussement" vu qu'il ne couvre pas toute la façade sur la rue Landrin, il se pourrait que ce soit une "réparation" après un incendie.
Mais le style de cette sorte de véranda soutenue par des colonnes me laisse à penser qu'il est possible que le dernier étage et la partie métallique de celui du dessous soient d'origine.
Quant on regarde la vue du ciel dans Google, on voit que la toiture à quatre pans est de la même facture que celle à deux pans couvrant l'autre partie de cette demeure...
Sur "Paris Bercail", le cadastre n'est pas convaincant (!).
Le joli petit pavillon serait d'origine et le grand immeuble rajouté?
Félicitations au lectorat le plus cultivé du web .N'ayant pas pu déchiffrer la plaque la plus éloignée de l'entrée j'étais parti sur un Eugène Lebègue fusillé en 1944 , ça m'allait bien c'était un collègue des PTT
Sinon si quelqu'un a quelque chose sur l'éléphanteau qui il y a plus de 50 ans a défoncé la devanture du bureau de poste de la Rue de Saintonge , croyant voir sa maman dans les baies vitrées , je suis preneur
Encore bravo à "toutezétatous " comme dirait Pido
Tilla a sans doute raison, il y a dû avoir plusieurs constructions successives sur la parcelle.
j'ai trouvé ceci en farfouillant sur le grand réseau
on voit également que notre Eugène a beaucoup travaillé sur le secteur (aller à passage des Rondonneaux)
https://alavrard.github.io/parisenconstruction/data/lettre-r-de-rue-de-rocroy-avenue.html
@ Anonyme
Merci pour le lien dans votre commentaire ci-dessus.
Actuellement j'explore ce site, afin de répertorier tous les bâtiments construits par Eugène Lebègue dans les années 1900-1930 et qui ont survécu jusqu'à nos jours. J'en ai pour un bon bout de temps !
Et apparemment les occupants actuels de cette parcelle sont des architectes lusitano clombiens ou l'inverse
Ils ont un site internet avec leurs réalisations architecturales. Pour les âmes sensibles il vaut mieux ne pas y aller surfer , c'est moche et en plus ils ont écrit Parc André MalrEaux au lieu de Malraux sur leur site ,
Bonjour à tous et @ Tilia! A propos de surélévation : la maison du 15 a bien fait l'objet d'une surélévation, vers 2007. Auparavant, il y avait une toiture en tuiles "en escalier" bizarre. Je n'ai pas de photo de cette époque, juste un lien listant les autorisations d'urbanisme. Cordialement.
Enregistrer un commentaire