lundi 1 novembre 2021

Les dames de la Poste

Lorsque Juliette Gréco reprend cette chanson coquine de Dominus, les dames de la Poste ont disparu depuis fort longtemps. Les quinze-cents jeunes filles qui, chaque soir, sortaient de la grande Poste de la rue du Louvre, et qui provoquaient des encombrements de voitures toutes occupées par de dignes messieurs, ne sont plus qu'un souvenir... Le téléphone est entré dans les mœurs.
Mais au début du vingtième siècle, qu'on pût mettre en cause la vertu des dames de la Poste était impensable, il fallait faire quelque-chose !


C'est ainsi que la Société Coopérative d’Habitations à Bon Marché "La Maison
des Dames des Postes, Télégraphe et Téléphones", est fondée
en 1905 afin de procurer un logement décent aux employées
célibataires des postes.
Avec l'aide de Gaston Menier (oui, oui, le chocolat), la société achète en 1906 un terrain rue de Lille où elle fait construire par l'architecte Emile Bliault un immeuble de six étages comprenant cent-dix chambres destinées aux demoiselles du téléphone.


On le voit, la décoration des parties communes (ici le rez-de-chaussée) était soignée, typiquement dans le style Art nouveau.



Faisons un saut en avant (en français flashforward) d'un siècle... L'immeuble des dames de la Poste est toujours là !






L'intérieur a l'air sympa...


Entrons !

Aujourd'hui, le lieu est un restaurant, et quel restaurant ! Les Climats est une ode au bien-manger et au bien boire. Il faut entendre le mot "Climat" dans l'acception viticole bourguignonne, c'est à dire une parcelle de vigne soigneusement délimitée... Vous dire que la cave est particulièrement riche en bourgognes serait un euphémisme !
Vous choisirez le menu "Initiation" avec un accord - parfait - mets et vins, et vous vous laisserez guider par la patronne Carole Colin...
Mais allez plutôt voir le site du restaurant !


Le décor respecte totalement l'esprit du lieu; on croirait que rien n'a changé.


Je ne suis pas sûr cependant que cette photo eût pu être prise du temps des demoiselles de la Poste...


Toujours inspecter les petits coins !


Un luxe dans le VII° arrondissement, ce petit jardin ouvert quand il fait beau !



Il va sans dire que cet article est libre de toute publicité; il ne fait que refléter la satisfaction de tous les convives et merci à Ingrid et à Matthieu !


41 rue de Lille, Paris VII°.

5 commentaires:

marc a dit…

le site a de plus des photos du magnifique sol en mosaiques

JPD a dit…

Je n'ai pas pu prendre autant de photos que je voulais dans le restaurant; je ne voulais pas gêner les clients...

Jean-Marie a dit…

Les prix des menus du restaurant ! Bouuuuh trop trop cher (pour moi) :-(

Miranda la souris facétieuse a dit…

Grâce à notre future présidente, la bien aimée maire de Paris, les serveurs informatiques faisant fonctionner fibre et téléphone seront fermés !
Halte aux machines qui déshumanisent la société !
Quinze-cents jeunes filles retrouveront leur emploi de standardiste, c'est le sens du progrès social !

Miranda la souris a dit…

@Jean-Marie : le menu déjeuner reste plutôt abordable pour un restaurant étoilé. Notre hôte l'a peut-être testé, j'y vois des plats à son goût !

Sinon, je ne vois qu'une solution pour y dîner agréablement sans angoisse pécuniaire, après des journées de travail très peu chargées : devenir adjoint à la mairie de Paris ! ;-)