lundi 21 juin 2021

Grand Ménage par Clearing à l'Hôtel Chauvelin de Crisenoy

 En 1728, on l'appelait "hôtel de Guise", puis dix ans après "hôtel Chauvelin de Crisenoy"... Aujourd'hui, on ne sait pas. A-t-il encore un nom d'ailleurs, tant il semble avoir été abandonné depuis des années ?


Toujours est-il que c'est dans cet hôtel que la galerie belgo-newyorkaise Clearing s'est installée jusqu'au 20 juin 2021. Choix intéressant car outre une exposition de qualité (50 œuvres, 31 artistes), nous est offerte la possibilité de visiter un lieu jamais ouvert auparavant.
C'est à cette visite exceptionnelle que je vous convie aujourd'hui.
Il est 10 heures, poussons la porte !


Nous pénétrons dans une petite cour plutôt sombre où, malgré mes efforts, je ne trouverai pas la moindre pierre à bois !


Au fond de ce qui fut une écurie, l'inévitable écran led (ou laid)...


Comment sais-je que ce ce fut une écurie ?
Regardez les deux crochets doubles, ce sont des repose-selle (crochet du haut) avec le petit crochet du bas servant à suspendre les rênes.



Je vous l'avais dit: la cour est petite !


Entrons !


Première surprise: au pied du grand escalier, un amour d'ascenseur qui n'a pas été modernisé !


L'ascenseur étant en panne, nous prenons l'escalier...
Enfin, si madame Legrand veut bien !



Nous voici au premier étage, l'étage noble:




Mais que trouvé-je dans cette vitrine ?
Sécuritay !!!



On vous présentera cette pièce en surplomb de la cour comme une cuisine. Je n'en crois rien.
À mon avis, il s'agit d'une buanderie, la cuisine devant se trouver au sous-sol.




On imagine de somptueuses réceptions dans le grand salon donnant sur la rue.


Attention cependant à vos talons si vous dansez !


Je ne vous cacherai pas que l'électricité n'est pas aux normes !
Observez à droite les trois boutons destinés à "sonner" le personnel.


Nous montons maintenant vers le deuxième étage. Toujours pas d'ascenseur mais il y a un cochon volant au mur !



Vous noterez que la rampe en fer forgé ne monte que jusqu'au premier niveau; après, c'est beaucoup plus simple.


Pièces plus petites, moins hautes de plafond, on ne recevait pas à cet étage; ce devait être les chambres.



Témoignage précieux d'une maison de famille: entre deux portes, on a noté les étapes de la croissance des enfants. Vous n'avez jamais fait ça ?
En agrandissant, on voit que ça va des années vingt aux années soixante. 


On a dû recloisonner cet étage pour créer des chambres d'enfants; certaines portes sont si étroites qu'il m'a fallu renter mon abdominal pour passer !






L'escalier qui montait au troisième étage a été condamné sans preuve:


Rien qu'à cet étage, on a tout de même un sacré échantillon de papiers peints "vintage" !


Une surprise qui fait un peu peur:


Par la fenêtre, on voit l'hôtel de Soyécourt, occupé un temps par Karl Lagerfeld.


Bon, il faut redescendre maintenant. Et l'ascenseur ne marche toujours pas !




Voilà, vous savez tout. Malheureusement, quand vous lirez ces lignes l'exposition sera terminée.
J'ignore à quel sort est promis cet hôtel particulier mais étant rue de l'université, il est peu probable qu'il soit transformé en Hlm !  


72 rue de l'université, Paris VII°.


2 commentaires:

Anne a dit…

Merci pour la visite tant pour les salles de l'hôtel, leurs détails que pour les œuvres exposées.
Je suis de votre avis pour la buanderie, pour preuve le séchoir fixé au plafond et le nombre de fenêtres permettant une excellente ventilation de la pièce.

marc a dit…

La dame au bas de l'escalier me fait penser à Bernadette Chirac