mercredi 29 juillet 2020

Ratp - Le 48 Rapée

"48 Rapée", c'est ainsi que les habitués nommaient ce bâtiment à l'histoire oubliée.
Édifié en 1899 par l'architecte alsacien Paul Friesé, ce véritable château urbain avait une double fonction: le long de la Seine, se trouvait le siège de la CMP (Compagnie du Métropolitain Parisien), ancêtre de la Ratp, tandis qu'à l'arrière plan se trouvait la première centrale électrique alimentant le métro.  



En 1927, l'architecte Paul Marozeau réalise cette nouvelle aile, exactement dans le style de Paul Friesé, mort à la guerre en 1917.


La Ratp, lors de sa création en 1948, choisira d'installer son siège au 53 ter quai des Grands Augustins. L'ancien siège de la CMP se verra alors ravalé au rang de bâtiment administratif.

Et c'est dans ce bâtiment que notre lecteur Gilles Gayral travailla de 1984 à 1990. 
C'était à l'époque le CIT (Centre d’Information Téléphonique de la RATP), le fameux 346 14 14 en des temps où l'internet n’existait pas ! 
Je lui laisse la parole.

Voici tout d’abord une vue depuis la passerelle qui enjambait le quai de la Rapée, vue générale de ce magnifique ensemble construit pas Paul Friesé en 1899, siège de la direction de la CMP. Derrière, on aperçoit ce qui était l’usine génératrice électrique, même architecte:


L'entrée du "48 Rapée":


À peine moins célèbre que celui du 36 quai des orfèvres, l'escalier du 48 quai de la Rapée !


Une vue de la cour intérieure, avec les tours à mâchefer, subsistant malgré la transformation de l’usine en chaufferie de la CPCU, avec en arrière plan le bâtiment en béton abritant entre autres le service médical de la RATP.


Et, étant sur place (le CIT étant relogé provisoirement dans le bâtiment béton du 191 rue de Bercy), j’ai pu photographier toutes les phases de la démolition de cet ensemble hautement historique, témoignage de l’art de Paul Friesé, qui fut l’auteur de quelques unes des sous stations du métro, dont celle de Caumartin, où notre service fut relogé dès 1991.
Un des clochetons que l’on abat:


Travaillant dans le « pigeonnier » qui donnait sur le quai, nous avions une vue sur Paris exceptionnelle, et j’ai regretté de voir partir en gravats  cet ensemble à mes yeux magnifique. Aujourd’hui, le siège de la RATP occupe une partie du terrain libéré, du béton et du verre, et un certain manque de charme…




Pour vous faciliter le repérage, voici deux vues aériennes prises en 1985 et empruntées à Geoportail:


Notre bâtiment cerclé de rouge avec sa grande tour et ses deux clochetons. La flèche bleue indique la passerelle aujourd'hui disparue d'où la première photo a été prise.


Je tiens à remercier chaleureusement Gilles Gayral pour ce partage. Ses photos de grande qualité nous aident à nous rappeler un Paris, hélas, disparu.

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