Comme chaque année à pareille époque, une foule de gourmets se rue vers l'église Saint-Eustache. Depuis 210 ans, c'est là qu'est célébrée la messe du souvenir des Charcutiers-traiteurs.
18h30, l'église est comble, ce qui en est un (pardon).
Heureusement, eu égard à l'excellence de son lectorat, deux places avaient été réservées à Paris-Bise-Art au troisième rang d'orchestre (je ne suis pas sûr qu'on dise orchestre dans une église...)
À l'heure dite - parfaite organisation - la musique résonne et les personnalités pénètrent dans la nef.
En grande tenue, la Confrérie des Chevaliers de Saint-Antoine ouvre la marche, suivie des MOF (Meilleurs ouvriers de France) et des élèves et formateurs du CEPROC.
L'orgue de Saint-Eustache est l'une des plus belles orgues de France; on peut d'ailleurs l'entendre chaque dimanche (Clic !).
Tout le monde est en place. Je ne m'étendrai pas sur le curé et ses sermons, comme vous le savez je ne suis pas fou de la messe...
Ce qui m'intéresse diablement en revanche, c'est la statue de Saint-Antoine posée au pied de l'autel, et surtout le magnifique pâté de tête qui me regarde ! (c'est un vrai !).
Pour apprendre à connaître Saint-Antoine et son petit cochon: Clic !
Les Chanteurs de Saint-Eustache, sous la direction de Lionnel Cloarec, répondaient au grand orgue de manière somptueuse...
et soudain, traversant la nef, une trompette !
Croyez-moi, le grand orgue, le chœur et la trompette jouant de conserve sous les voûtes de pierre, ça vous fait dresser les poils des bras !
Le premier qui me dit que ce n'est pas une trompette mais une trompe d'Eustache sera puni.
Mettez le son à fond et écoutez cette petite compilation (6 minutes); vous y entendrez le majestueux Pomps and circumstances de Sir Edward Elgar, l'Ave Maria de Franz Schubert, et enfin "Auld lang syne", plus connu en France sous le nom de "Ce n'est qu'un au-revoir mes frères". Cette vieille chanson écossaise popularisée par Robert Burns me met à chaque fois les larmes aux yeux !
Les derniers discours de circonstance...
Il est temps de nous réfugier sous le vitrail de la charcuterie dont voici un détail.
Pour en savoir plus sur ce fameux vitrail: Clic !
Vous le savez, je suis beaucoup plus pratiquant en charcuterie qu'en religion, c'est pourquoi je vous invite à me suivre dans l'abside où une autre liturgie nous attendait...
Vous le voyez, il y avait de quoi se restaurer sur cet autel; c'était donc un autel restaurant !
Ce buffet magnifique était le fruit du travail des élèves du Ceproc; ces élèves sont sûrs de ne jamais être au chômage. Bravo à eux !
Et puis soudain, ce fut la curée...
(oui mais la curée dans une église...)
Arrêtez d'acheter de la charcuterie polyphosphatée en grandes surfaces. Faites l'effort d'aller chez votre charcutier, il le mérite et il paye ses impôts en France, lui !
Et si vous êtes un bon client, peut-être serez-vous invités l'an prochain à Saint-Eustache...
15 commentaires:
Si j'osais, je dirais que le chant de Robert Burns à "mis le feu" sous les voûtes de Saint-Eustache. Fantastique moment que cette messe et dans tous les sens du terme!
Il en est resté pour la "soupe St Eustache" qui est servie chaque soir aux nécessiteux au pied de l'église ? :)
@ Anne: Aussi, gare !
@ Nina: Nan ! On a tout bouffé et si j'avais osé, j'aurais emporté un doggy-bag!
Plus sérieusement, la "soupe" ne commence que le 4 décembre.
En grande forme JPD ! Il ne devait pas y avoir que du vin de messe !
Merci !
Il y avait en effet aussi du jus d'orange de Floride, mais par souci écologique, j'ai opté pour une boisson élaborée localement, du pinard !!!
Un des meilleurs reportages , extrait musical , commentaires, photos...La Chance d'en avoir été
le Grand barde végan et buveur d'eau n'a pas dans cet article retenu l'abus de jus de raisin fermenté et de charcuterie par le tenancier de ce blog
s'il n' y avait qu ' une seule chose à admirer dans cet article , cela serait la parfaite maitrise de la langue française par JPD
en effet n'est pas donné à tout le mode de savoir que orgue est un des trois mots français qui sont masculin au singulier mais féminin au pluriel
Magnifique
En effet, fallait le savoir pour les orgues
Je note quand même sur les photos que le vin semble caché, on ne voit que les jus de fruit.
Je note aussi qu'il n'y a pas eu de reportages photos ce jour....Sont-ce les effets secondaires des agapes sacerdotales....
@ Grand barde: Puisque nous sommes entre érudits, citez-moi un mot qui est féminin au singulier et masculin au pluriel.
@ Marc: J'arrive ! (je bosse aussi un peu de temps en temps) ;)
@ Grand Barde: La Pâque juive les Pâques fêtes chrétiennes.
Mille excuses pour première la majuscule de pâque.
Ceci va vous plaire même si un peu long, surtout la fin !
Ce n'est qu'après le XVe siècle, précise le CNRTL, que la distinction sémantique s'opérera entre Pasque (la fête juive) et Pasques (la fête chrétienne). Il faudra néanmoins attendre le XVIIIe siècle pour voir enfin poindre la graphie respective que l'on connaît des mots Pâque et Pâques.
Notons donc que Pâque, sans «s», au féminin désigne d'après le Petit Robert «la fête juive annuelle qui commémore l'exode d'Égypte». Pâques, au pluriel, représente «la fête chrétienne célébrée le premier dimanche suivant la pleine lune de l'équinoxe de printemps, pour commémorer la résurrection du Christ.» Prudence néanmoins! Le CNRTL nous rappelle en effet que la Pâque, peut également être employée dans l'Église catholique pour désigner le Christ ou «l'agneau pascal».
Rappelons enfin que de nos jours, la graphie du mot «Pâques» répond à des règles très strictes. Ainsi, le terme «Pâques» porte-t-il toujours la majuscule SAUF, lorsque celui-ci se retrouve précédé d'un article ou d'un pronom. Dans ces cas-là on écrira alors: «la pâque». À ne pas confondre, suivi d'une exclamation, avec la locution «par la pâque-Dieu»! Qui pour sa part nous renvoie à... un juron.
Merci, passionnant !
Anne et JPD , magnifique
est ce le seul mot qui soit féminin au singulier et masculin au pluriel ?
Non, il y a "mémoire" aussi.
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