lundi 6 janvier 2020

Le Nègre joyeux banni par la mairie de Paris. (2)

Je reproduis ci-dessous un article paru dans Paris-Bise-Art le 29 mai 2019.
Cet article est, hélas, toujours d'actualité.
Une pétition a été lancée, que je vous encourage à signer: Clic !


Quand la bêtise vient à la rescousse de l'inculture, on est sûr que l'obscurantisme avance...

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Voici ce que le journal Le Parisien titrait ce matin:


La polémique ? L'ancienne enseigne serait apologétique de l'esclavage et du racisme.
Voyons d'abord ce que nous montrait l'excellentissime site Commerces Immarcescibles en septembre 2009:
Rappelons que cette enseigne était celle d'un marchand de café.



Que voyait-on sur cette enseigne ?

Deux personnes partageant une collation.

La femme est vêtue d'une robe élégante et d'une coiffe comme on en portait au XVIII° siècle.
Elle tient dans ses mains un plateau sur lequel on voit une cafetière en argent et des pâtisseries. Sur la table, deux tasses à café.

L'homme - tout sourire - tient à la main une carafe (le pousse-café ?).
Sa tenue vestimentaire - culotte, bas blancs, souliers de cuir - indique une position sociale élevée.


Toutes les interprétations ont été faites de ce tableau.
Certains ont cru voir une servante apportant le café à son maître; dans ce cas pourquoi deux tasses ?
D'autres ont vu un esclave au service de sa maîtresse. Un esclave en culottes et bas blancs qui prend le café avec sa maîtresse, je n'ai vu ça que chez lady Chatterley !
Toutes les hypothèses sont possibles, sauf une: il ne peut en aucun cas s'agir d'un esclave !

Et bien c'est précisément cette stupidité que certains esprits chagrins ont retenue pour réclamer la disparition de cette enseigne ! 

Cette enseigne avait déjà eu à souffrir de la bêtise humaine (jets de peinture, jets de pierres); elle devait être restaurée par la ville de Paris qui s'était engagée à la raccrocher au même endroit.
Il n'en sera donc rien, l'hôtel de ville ayant changé d'avis en se rangeant au côté de ceux qui ne supportent pas de voir deux êtres humains boire le café ensemble...

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Pour rappel, le lien vers la pétition: Clic !

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3 commentaires:

marc a dit…

C'est perdu d'avance et si par miracle l'enseigne était de nouveau posée, elle serait vraisemblablement détruite. Nous sommes en France.
Souvenez vous de la polémique lors de la réouverture du "bal Nègre", nom pourtant donné en 1925 à ce dancing par Robert Desnos pour glorifier la négritude dans une période raciste.
Et bien , face aux menaces, les propriétaires l'ont finalement appelé "bal Blomet" suite aux déchainements de violences sur leur site internet et sur la façade du bâtiment (tags, vitrine brisée...).
L'enseigne sera, espérons le, protégée au musée Carnavalet , avec peut-être la "grosse bouteille" de Richard-Lenoir. Sic transit gloria mundi

JPD a dit…

Tu as - hélas - sans doute raison...

Nina a dit…

Et, on ne pourra plus commander un 'petit blanc' au zinc d'à côté ???