lundi 31 août 2020

Du goupillon au glaive et aux logements sociaux.

Construit au début du XVII° siècle sur une partie des anciens jardins royaux de l'hôtel des Tournelles, le couvent des Minimes abrita des moines jusqu'à la Révolution.
L'église du couvent (façade de François Mansart) sera détruite en 1798.


Les bâtiments conventuels survivront jusqu'en 1911, servant tour à tour de caserne de Gendarmerie Royale puis Nationale.


Un cloître dans une gendarmerie, avouez que ce n'est pas banal !


L'irremplaçable Eugène Atget ne pouvait pas rater ça:



Le porche de l'ancien couvent, sur lequel on avait pris soin de graver "Gendarmerie nationale" fut même immortalisé en carte postale:


Entre 1911 et 1924, démolition des anciens bâtiments conventuels et reconstruction de la caserne de Gendarmerie telle que nos la connaissons encore aujourd'hui.
Mais la démolition ne fut pas complète: si l'on se place face au numéro 12 rue des Minimes, on voit un pavillon du XVII° siècle orné de doubles pilastres qui est le dernier vestige du couvent des Minimes:



La "nouvelle" caserne de Gendarmerie trouva vite sa place dans la vie du quartier



Dernièrement, elle abritait les services de l'Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale, qui est à la Gendarmerie ce que l'IGPN est à la Police.



Mais il semble que Paris n'ait plus besoin de gendarmes puisqu'on ferme les casernes intra muros.
À leur place, on aménage des logements pour SDF (caserne Exelmans) ou des logements sociaux comme ici.

Alors, aujourd'hui, où en sommes-nous ?
Connaissant le vent de folie destructrice qui souffle sur la mairie de Paris en ce moment, j'avoue que j'était plutôt inquiet de voir le résultat...



Et bien, bonne surprise, c'est une réussite !
La cour intérieure est désormais ouverte au public et quelques arbres ont été plantés:


Heureusement, on a échappé aux "créatifs"; les beaux bâtiments en pierre et brique ont été respectés. L'ensemble est harmonieux et à taille humaine.




Ce "jardin" a été baptisé du nom d'un gendarme dont l'héroïsme est encore dans toutes les mémoires, Arnaud Beltrame.





Si l'on regarde bien, la Gendarmerie Nationale n'est pas tout à fait partie:


12, 16 rue de Béarn, Paris III°.


2 commentaires:

marc a dit…

bel aménagement en effet
une remarque sur le seul reste du couvent des minimes 12 rue des minimes. Je m'étais laissé dire que la façade du 12 est en fait le seul reste de la tour clocher du couvent, tour détruite en 1926 (et qui était aussi de François Mansart)
Si par chance, la porte est ouverte, on peut voir dans la cour un autre reste du couvent à savoir l'infirmerie du couvent (également de Mansart) ainsi qu'un beau jardin, un cadran solaire et un escalier 17è s

JPD a dit…

Ça fait 75 ans que j'essaye d'y entrer et à chaque fois, je me casse le nez !