Aux numéros 76/78 des Champs-Elysées, s'ouvre la galerie qui est probablement la plus élégante de l'avenue:
Il s'agit de la galerie des Champs-Elysées construite en 1926 par l'architecte Charles Lefèbvre et ses associés Marcel Julien et Louis Duhayon.
Elle débouche rue de Ponthieu à son autre extrémité.
On est loin des galeries marchandes modernes où tout n'est que béton, néon et néant
.
Ici, l'éclairage est assuré par Lalique, excusez du peu !
Le sol est en mosaïque
Un éclairage zénithal par une délicate verrière:
Ces colonnes sont en marbre et ont une origine intéressante: elles proviennent de l'ancien hôtel Dufayel qui occupait la même parcelle avant la chute et le suicide de l'illustre commerçant.
Et l'hôtel Dufayel, le voici (merci au musée Carnavalet):
Pour voir les 24 articles consacrés par Commerces Immarcescibles aux magasins Dufayel, cliquez ici.
Après la fin tragique (qui eut lieu ici) de Georges Dufayel, son hôtel sera racheté par le financier Rosenthal qui construira l'immeuble actuel.
Les sous-sols étaient à l'origine le siège de la Société hydrothérapique et balnéaire des champs-Élysées. Sur 4000 mètres carrés, une piscine et un salon de beauté étaient réservés à une clientèle dorée sur tranche !
C'est dans cet espace que viendra, en 1946, s'installer le cabaret du Lido,
Mais ceci est une autre histoire !
76-78 avenue des Champs-Elysées et 59 rue de Ponthieu, Paris VIII°.
6 commentaires:
Passionnant, et merci de m'avoir appris d'où venait le Lido. Continuez donc. Cordialement.
Charles Lefebvre a construit quelques très beaux immeubles dans Paris vers 1900.
A la suite du déménagement du Lido vers le haut des Champs Elysées, le sous-sol deviendra dans les années 1980 le Club 78, une boîte de nuit où je me rappelle avoir croisé Charles Aznavour. Une décennie et demie plus tard, cela sera transformé en restaurant des stars (dont un des proprios était Arnold Schwarzenegger), nommé Planet Hollywood. Rien de très classe. Du kitsch à gogo avec une foison de décors et d'objets de cinéma pour meubler. Je me souviens y avoir mangé des hamburgers. Il y avait aussi une salle de cinéma privée au fond où l'on humait les remugles de la cuistance amerloque… Après, la chaîne Planet Hollywood a mis la clé sous la porte, et je crois que la place a été reprise par un club de sport – si je ne m'abuse. Signe des temps.
Aux étages, il y a des appartements un peu louches et des bureaux improbables.
Cela dit, la galerie est devenue un bazar suite à l'installation en son milieu d'un Starbucks puis de divers stands de colifichets et de souvenirs. Quant aux magasins sur les côtés, aucune enseigne prestigieuse, mais des magasins ringards de fringues, de chaussures tape à l'œil aux prix extravagants. Bref, un curieux mélange pas très classe.
Les Champs Elysées restent un lieu populaire et décadent, un piège à touristes plus ou moins fortunés, loin du bon goût de la Rive Gauche, du Faubourg Saint Honoré et de la Madeleine, ou des 2e et 9e arrondissements…
Bonjour,
Merci pour toutes ces informations sur Dufayel et ses grands magasins ! Tous les documents sur Commerces immarcessibles sont merveilleux. Petite remarque, cependant : Dufayel ne s'est pas suicidé, et n'a pas fait faillite. Cette fin semble légendaire (cf. http://www.patrimoinesa.net/index.php/georges-dufayel).
Petite question, encore : savez-vous s'il reste des colonnes Dufayel à Paris ou dans un musée ? Je viens de découvrir ces boites aux lettres publicitaires, et cela m'amuserait d'en voir en vrai !
Merci encore pour ce blog merveilleux !
Matthieu V.
Merci de ce commentaire; En ce qui concerne la mort de Georges Dufayel, les versions divergent et il est difficile de trier le vrai du faux.
Pour ce qui concerne les colonnes Dufayel, j'en ai quelques unes en cartes postales; je vais fouiner un peu puis je publierai un article à ce sujet.
Bien vu !
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