lundi 24 avril 2017

Palais de Justice - D'une salle de torture à la banane

Suite de notre visite "hors des sentiers battus" du Palais de Justice de Paris.
Ces quelques repères vous aideront à vous repérer dans ce dédale.


Nous reprenons notre visite dans la cour de la sainte Chapelle.
Devant nous, au fond, un morceau de façade d'époque Henri IV dénaturée au XIX° avec des fleurs de lys; c'était l'ancienne fonderie dite de la sainte Chapelle.
Repère 1



Nous passons maintenant en zone "Police Judiciaire".
Dans la cour saint-Martin (donnant sur le quai de l'horloge), c'est sur la pointe des pieds que nous passons devant la porte du Dépôt (et de la souricière) actuellement en service.
Repère 2


Donnant sur la cour du Dépôt et toujours dans le domaine de la Police judiciaire (PJ), nous voici dans les appartements de l'Identité judiciaire (IJ), et plus précisément dans la grande salle Bertillon.
Rappelons qu'Alphonse Bertillon fut le créateur de l'anthropométrie judiciaire et le fondateur du premier laboratoire de police criminelle.
Repère 3


Les tapisseries ressemblent à du Jean Lurçat, mais en sont-ce vraiment ?


Dans le hall d'accueil de l'Identité judiciaire, un petit musée a été installé; c'est le musée Bertillon.




La salle dans laquelle nous entrons maintenant se trouve au rez-de-chaussée de la tour Bonbec
Repère 4


Cette salle circulaire servit jadis de salle de torture.


Son plafond voûté en forme de cloche lui confère une acoustique particulière, bien pratique pour recueillir des aveux !


Qui a oublié sa jambe ?


La chaise anthropométrique de Bertillon où l'on installait les suspects pour la photo.


Nous sommes toujours dans le domaine de la PJ, mais je ne vous en dirai pas plus. Sachez seulement que nous sommes dans une cour intérieure inconnue de la plupart des gens qui travaillent ici.


Oui,vous avez bien vu, c'est un palmier ! 


En plein milieu du Palais de Justice, ce n'est pas possible !  
Mais dites-moi, derrière le palmier, qu'est-ce que c'est que cet arbre aux troncs multiples ?


Mais attendez, ce ne sont pas des troncs ! C'est une herbe géante !


Levons la tête...
Mais ces feuilles... C'est...


Un bananier ! Avec sa grosse fleur unique !


Et son régime (je devrais bien en faire un) de bananes !
J'ignore si le lectorat de PBA - pourtant si cultivé - est expert en bananes, mais il me semble que ce sont des bananes plantains.


En passant, jetons un coup d’œil (autorisé) à ces véhicules de la BRI qu'il vaut mieux ne pas voir en action. La Brigade de recherche et d'intervention est communément appelée "brigade antigang".


Retour à l'intérieur; nous pénétrons dans la première chambre de la cour d'appel.Inaugurée en 1891, elle a pris la place de l'ancienne chambre des comptes (actuelle cour des comptes).
C'est dans cette chambre que les magistrats, les avocats et les greffiers prêtent serment.
Repère 6


L'extraordinaire plafond en bois à caissons rehaussés d'or comporte en son centre une toile de Léon Bonnat.


Cette toile représente la Justice éclairée par la vérité, pourchassant le crime et protégeant l'innocent, alors que tombe le masque de l'hypocrisie (sic).


Derrière le président, deux bas-reliefs en bois doré donnés par Henri II à la chambre des comptes encadrent une des deux tapisseries des Gobelins relatant l'histoire d'Esther.


Sur cette photo opposée à la précédente, on voit à gauche la seconde tapisserie. 
Sous les fenêtres à droite, les tribunes qui ont été aménagées pour le procès Pétain.



Masqué par un écran sur les précédentes photographies, un fauteuil bleu semble être en pénitence dans l'angle de la pièce; il est connu comme étant le "fauteuil de Pétain", utilisé lors du procès de l'ex-maréchal en juillet 1945.


Et bien, travailleurs, travailleuse, on vous spolie, on vous ment !
(excusez-moi, j'ai l'Arlette Laguiller qui pousse en moi)
Et pourquoi nous ment-on ?
Regardez ces photo du procès et vous verrez que le prévenu avait bénéficié d'un fauteuil semblable à ceux des magistrats, cqfd.


***

Il va sans dire que ces endroits ne sont pas tous librement accessibles. La partie du palais appartenant à la Police judiciaire notamment (et même son petit musée, hélas) est strictement contrôlée, plan Vigipirate oblige.

***

Encore une fois, j'exprime ici ma gratitude à Marc S. qui, non content de nous servir de guide, m'a aidé à légender ces photographies.

  Rappel: pour voir les autres articles consacrés au Palais de Justice, cliquez sur le libellé "Palais de Justice" ci-dessous.

4 boulevard du Palais, Paris I°.

3 commentaires:

Michel Greco a dit…

Le palmier est un Trachycarpus fortunei ou palmier à chanvre de Chine, les bananiers sont des Musa basjoo, originaires du Japon. Ces bananiers sont purement décoratifs, ils ne font pas de bananes comestibles.
Ces deux végétaux exotiques sont très résistants au froid. Le palmier peut survivre à -15° et parfois encore moins, les bananiers repartent tous les ans du pseudo-stipe (tronc) ou bien de la souche en cas de grand froid. Autant dire que là où ils sont, il ne risquent rien car ils sont en situation très protégée.
Ils sont très répandus dans le sud de la France, moins dans le nord, mais on en voit de plus en plus à Paris.
J'en profite pour vous féliciter pour ce blog passionnant dont j'ai dévoré en quelques jours tous les articles dès que j'en ai eu connaissance.
Cordialement.

JPD a dit…

Merci pour ces précisions passionnantes !

germaine a dit…

🤗