Cette photographie prise en 1866 par Charles Marville a été publiée récemment sur l'excellent site VERGUE ( Clic ! ). Elle m'a poussé à aller traîner dans le passage des deux sœurs pour tenter de retrouver cette ancienne voie amputée par les grands travaux du second empire.
La partie sud du passage a peu changé :
Ce plan que j'emprunte au site VERGUE superpose les voies telles qu'elles étaient en 1830 et telles qu'elles sont à présent. On voit que le passage des deux sœurs commençait au sud rue du faubourg Montmartre, et terminait au nord rue Coquenard ( actuelle rue Lamartine ).
Cette capture d'écran Google maps nous permet de visualiser notre passage aujourd'hui. Parcourons-le. J'ai ajouté des repères pour mieux nous situer (chiffres rouges).
L'entrée sud n'a pas changé, même si une grille assure désormais une certaine tranquillité (Repère 1).
Nous remontons vers le nord (Repère 2).
Le débouché sur la rue Lafayette est plutôt brutal (Repère 3).
La rue Lafayette et la rue de Châteaudun ont coupé notre passage. Cependant, si l'on regarde vers le nord, on voit très bien la tranchée rectiligne entre les immeubles... Notre passage n'a donc pas totalement disparu ! (Repère 5)
A moins de posséder un drone, difficile de pister notre passage ! Cependant, après quelques tâtonnements, la rencontre du responsable de la salle de sports du 26 rue Buffault nous permet de voir le cheminement de l'ex-passage à travers une vitre (Repère 6) ; merci à lui !
Nous revenons à l'entrée du supermarché Franprix (Repère 5). Le directeur du magasin a fait des études d'architecture, il est donc passionné par mes recherches.
Hélas, l'intérieur du magasin ne présente pas un grand intérêt, à part un surprenant repère de nivellement juste derrière une caisse ! Il a été "privatisé" en même temps que le passage ; c'est probablement le seul repère de nivellement parisien situé à l'intérieur d'un bâtiment.
La partie nord du passage est coincée entre une synagogue, une école et un bureau de poste, autant dire qu'elle est inaccessible. Cependant, au 11 rue Lamartine, un imposant rideau de fer marque le débouché nord du passage des deux sœurs ! (Repère 7).
Je tiens à remercier le directeur de la salle de sports Buffault ainsi que le directeur du magasin Franprix qui ont grandement facilité mes recherches.
Passage des deux sœurs, Paris IX°.
7 commentaires:
Fallait que je vous le dise fissa
entendu sur France Info il y a 1heure dans le poste radio de ma FORD fiesta professionnelle diesel polluante :
ce lundi sur le pont des arts va commencer le cisaillage de tous les cadenas
enfin
maintenant je file lire votre article
En effet, nous en avons "gazouillé" ce matin sur Twitter ; j'ignore si vous vous en servez.
La décision prise d'enfin ôter les cadenas du pont des arts est bienvenue, mais si tardive ! Plus d'un an entre la décision et le début de l'action...
Corollaire de ce retard, ce n'est plus un pont qu'il faut traiter, mais quatre ou cinq !
Bref, nous n'en avons pas fini avec les cadenas...
Nous pouvons vous décerner le titre de Commandant-enquêteur de Voies Parisiennes.
Votre regard aiguisé, votre ténacité, votre sens des relations publiques et votre
capacité d'empathie vous ouvrent toutes les portes...Enfin presque toutes pour autant qu'il y ait une personne détenant la clé ou le code. C'est un plaisir renouvelé chaque fois que de découvrir où vos roues vos ont mené; MERCI. Anne.
Merci pour cette distinction qui me va droit au cœur !
comme d'habitude ,l'excellence , une belle investigation bien fouillée
vous avez raison de mettre "privatisé" entre guillemets car on doit plutôt parler de non municipalisation
en même temps que je vous écris sur le journal de la 2 un reportage quelconque sur la fin des cadenas bof bof
Bonjour
Je découvre par hasard votre recherche sur le passage des deux sœurs.
Un petit complément personnel, j'y suis né en 1952 et y ai passé 27 ans de ma vie, le hasard a voulu que mes parents s'y soient rencontrés dans les années 40 et que ma mère y vivait avec sa sœur bien sûr rien à voir avec le nom "passage des 2soeurs".
J'y ai vu au rez de chaussée dans les ateliers, passer des dépôts de vin, un réparateur de porcelaine, une usine de presse, un atelier de routage...etc.
Et surtout il y avait un atelier renommé dans toute l'Europe qui fabriquait des ballerines pour les danseuses de tous les grands opéras d'Europe ce qui donnait une animation quotidienne par les allers et venues des danseuses.
Voilà, merci de ce joli voyage dans un passé qui m'est cher
Bonne continuation dans vos recherches
Jacques
Merci beaucoup pour ce témoignage "vécu".
Vous prouvez s'il en était besoin que les passages parisiens recelaient une vie intense et industrieuse qui nous manque beaucoup à l'heure de Airbnb...
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