mercredi 29 mai 2019

Le Nègre joyeux banni par la mairie de Paris.

Quand la bêtise vient à la rescousse de l'inculture, on est sûr que l'obscurantisme avance...

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Voici ce que le journal Le Parisien titrait ce matin:


La polémique ? L'ancienne enseigne serait apologétique de l'esclavage et du racisme.
Voyons d'abord ce que nous montrait l'excellentissime site Commerces Immarcescibles en septembre 2009:
Rappelons que cette enseigne était celle d'un marchand de café.



Que voyait-on sur cette enseigne ?

Deux personnes partageant une collation.

La femme est vêtue d'une robe élégante et d'une coiffe comme on en portait au XVIII° siècle.
Elle tient dans ses mains un plateau sur lequel on voit une cafetière en argent et des pâtisseries. Sur la table, deux tasses à café.

L'homme - tout sourire - tient à la main une carafe (le pousse-café ?).
Sa tenue vestimentaire - culotte, bas blancs, souliers de cuir - indique une position sociale élevée.


Toutes les interprétations ont été faites de ce tableau.
Certains ont cru voir une servante apportant le café à son maître; dans ce cas pourquoi deux tasses ?
D'autres ont vu un esclave au service de sa maîtresse. Un esclave en culottes et bas blancs qui prend le café avec sa maîtresse, je n'ai vu ça que chez lady Chatterley !
Toutes les hypothèses sont possibles, sauf une: il ne peut en aucun cas s'agir d'un esclave !

Et bien c'est précisément cette stupidité que certains esprits chagrins ont retenue pour réclamer la disparition de cette enseigne ! 

Cette enseigne avait déjà eu à souffrir de la bêtise humaine (jets de peinture, jets de pierres); elle devait être restaurée par la ville de Paris qui s'était engagée à la raccrocher au même endroit.
Il n'en sera donc rien, l'hôtel de ville ayant changé d'avis en se rangeant au côté de ceux qui ne supportent pas de voir deux êtres humains boire le café ensemble...

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14 rue Mouffetard, Paris V°.


9 commentaires:

Bernard a dit…

Plutôt que d'éduquer les imbéciles, on préfère leur donner raison. C'est triste !

Alf a dit…

Comme vous dites obscurantisme.... quoi qu ici il soit mal placé puis qu en supprimant les rappel éventuels du passé u on ne veut pas voir revenir, on oubli le dit passé...... cqfd..... vive la mairie de Paris.....

marc a dit…

C'est d'une tristesse. Cela rappelle la polémique au moment de la réouverture du bal Nègre....qui a été obligé de changer de nom et de s'appeler "bal Blomet" alors que l'expression "bal Nègre" avait justement une raison anticolonialiste.
Cela fait donc un 2ème symbole publicitaire qui disparaît après la suppression de la Grosse bouteille bd Richard lenoir (l'immeuble est quasi démoli).

le grand barde a dit…

je crains le pire pour l'enseigne " au planteur " rue des petits carreaux avec ces abrutis

Nina a dit…

Et au chien qui fume !!!

Nina a dit…

Et au Boeuf sur le toit!!! Que fait le Parti Animalier ??

le grand barde a dit…

j'ai été assez gêné que dans l'indication de l'adresse de la grosse Bouteille , Marc dise Bd Richard Lenoir
si on pouvait appeler tout simplement pour ne froisser personne ce boulevard Richard
mais les assujettis à l'ISF risquent de se sentir stigmatisés si on le nomme ainsi
donc appelons le Bd

JPD a dit…

Le sachiez-vous ?

Richard-Lenoir doit être écrit avec un trait d'union car Richard n'est pas la prénom de M. Lenoir (il s'appelait Joseph), mais le nom de son associé et ami M.François Richard.
Les deux amis fondèrent une entreprise de tissus et lorsque Joseph Lenoir mourut, son ami François Richard fit modifier son patronyme pour y associer celui de son ami disparu.

musard a dit…

J'avais été très surpris que la Mairie de Paris décide de remettre l'enseigne en place. Une pareille preuve d'intelligence me semblait totalement aberrante de la part de l'équipe municipale. Le choses rentrent dans l'ordre.
Quant au mot "nègre", rappelons que JP Sartre, qu'on soupçonne rarement de racisme, l'employait encore au sens d'"être humain de type africain", "noir" ou "black" dans les années 50'.