vendredi 8 mars 2019

De l'hôtel Majestic au Peninsula...

Vous avez aimé l'escalier de l'hôtel Peninsula, vous allez adorer son histoire, voyez Pluto: *
*Note du traducteur: Nous pensons que JPD a voulu dire "plutôt" mais qu'il pensait à un chien...

Lorsqu'en 1864, le collectionneur d'art russe, entrepreneur et diplomate Alexandre Petrovitch Basilewski décide de se faire construire un hôtel particulier, il mande l'architecte Clément Parent. La construction se fera sur un terrain de la toute nouvelle avenue du Roi de Rome (future avenue Kléber), au numéro 19.

En 1868, notre diplomate russe vend son hôtel particulier à Isabelle II, ancienne reine d'Espagne en exil; elle vivra 36 ans dans ce qui sera alors connu comme "le Palais de Castille".


Au décès de la reine en 1904, le gouvernement américain chercha à acquérir le Palais de Castille pour en faire son ambassade, mais ce fut le projet d'un entrepreneur français, Léonard Tauber, qui eut la préférence.
Tauber décida de démolir l'ancien palais hispano-russe pour à sa place construire un hôtel de grand luxe.
L'hôtel Majestic fut inauguré en 1908 et devint rapidement un des palaces parisiens les plus en vue.




Après la crise de 1929 et les troubles des années trente, l'hôtel fermera et sera racheté par l'Etat en 1936.
Il est alors affecté au Ministère de la guerre.

Pendant l'occupation (octobre 1940 à juillet 1944), l'ex-hôtel abritera le siège du haut commandement militaire allemand en France (Militärbefehlshaber in Frankreich) dirigé par les deux duettistes (et cousins) Otto et Carl-Heinrich von Stülpnagel.
Des défenses anti-chars sont alors placées devant le bâtiment:


De durs combats auront lieu ici pour la Libération.


Après la guerre, le ministère des Affaires étrangères revient, mais très vite c'est l'UNESCO qui s'installe dans ces murs, et ce jusqu'en 1958.



En 1958, départ de l'UNESCO qui s'installe dans son nouveau siège mondial, place de Fontenoy dans le VII° arrondissement.
Parallèlement, retour du ministère des Affaires étrangères avenue Kléber qui fait de cet ancien hôtel un centre de conférences internationales.


C'est ici notamment que furent négociés et signés les "accords de Paris" entre Henry Kissinger et Lê Đức Thọ qui mirent fin à la guerre du Vietnam en 1973. 


Dernier chapitre (pour l'instant) de l'histoire du 19 avenue Kléber: en 2007, le gouvernement français vend le bâtiment à une société qatarienne de développement hôtelier, la Katara hospitality, qui ouvrira après une restauration minutieuse, l'hôtel Peninsula. 


à suivre...

***



10 commentaires:

Nina a dit…

Je dors très bien dans les 'Formule 1'. Dans les palaces, j'y resterai 24h/24, l'oeil ouvert pour amortir le prix :)

Nina a dit…

Resterais ou resterai car tout peut arriver.

JPD a dit…

Ah bon ?
Alors tous les lecteurs de PBA ne sont pas milliardaires ?
Bah ça alors !

Nina a dit…

" Si je tombais dans la misère, dit fréquemment monsieur l'baron(...) j'aurais la vie rêvée (...)la fortune est un esclavage ... :)

JPD a dit…

Merci de citer un Montmartrois qui habitait rue Germain Pilon ! (mais qui était plus souvent au bistrot que chez lui !)

marc a dit…

Bravo d'avoir trouver le clavier pour écrire "Le duc to"

JPD a dit…

À vrai dire, je n'ai pas trouvé le clavier, j'ai juste fait un copié-collé à partir d'un site qui, lui, avait le bon clavier !

Tilia a dit…

L'histoire de ce bâtiment est des plus intéressantes. J'attends la suite avec impatience, car en dehors d'une visite des lieux actuels, j'ai du mal à imaginer ce que ce palace peut avoir de passionnant...

Anonyme a dit…

J'ai eu l'occasion de travailler à la maintenance de ce magnifique immeuble et j'en garde de nombreux souvenirs inoubliables.

Anonyme a dit…

Ce bâtiment est dû à l'architecte Armand Sibien, qui construisit quelques superbes immeubles néo-Louis XV dans la capitale, dont le fameux 142 rue de Courcelles et le 22 rue de Tocqueville 75017 Paris!