On n'y prête guère attention, mais la paroisse Saint-Denys de la Chapelle englobe deux églises.
La plus vieille, Saint-Denys de la Chapelle, est l'ancienne église du village de la Chapelle lorsque celui-ci n'était qu'une étape sur la route de Saint-Denis. C'est ici que sainte-Geneviève se serait arrêtée pour prier au V° siècle. C'est ici aussi que bien plus tard (1429), Jeanne d'Arc établit son camp de base avec ses soldats lorsqu'elle voulut bouter les anglais hors de Paris.
La façade actuelle de l'église date de 1757.
Cette photo prise en 1909 nous montre l'église et son clocher ; celui-ci a été démoli en 1928 pour raison de vétusté. Notez à gauche la boulangerie "fondée en 1770" !
Image B.N. |
L'église paroissiale (à droite) paraît bien petite à côté de la basilique.
Certains piliers ronds remonteraient au XIII° siècle
Jeanne d'Arc au bûcher par Albert Pasche.
Adjacente à l'ancienne église, la basilique sainte-Jeanne d'Arc répond à un vœu ( en septembre 1914 ) du cardinal Amette de bâtir une basilique dédiée à Jeanne d'Arc si Paris n'était pas touché par les allemands pendant la guerre.
Ne me demandez pas le rapport entre Jeanne d'Arc et les allemands, je n'en sais rien ! Toujours est-il que la première pierre fut posée en 1932, mais que les travaux ne s'achevèrent qu'en 1964.
La statue en pied de Jeanne d'Arc, située à l'extérieur, est de Félix Charpentier.
Le hall d'accueil de la basilique :
L'immense nef peut contenir mille personnes :
Je n'aime décidément pas le béton !
A l'arrière des églises, la place de Torcy a pris la place de l'ancien cimetière paroissial.
Et maintenant, parlons cloches !
Regardez en haut de la façade de la basilique :
Vous voyez cette curieuse construction en planches ?
C'est là que se trouvent les cloches. Faute d'entretien, elles ne sonnent plus depuis des années...
Mais cette politique municipale du je-m'en-foutisme patrimonial va bientôt prendre fin.
Après des années de négligence qui ont conduit au délabrement, la ville de Paris - propriétaire des lieux - va purement et simplement démonter le tout, faute de moyens pour réparer.
Rappelons qu'à moins de 300 mètres, la ville de Paris a construit le centre des cultures de l'islam (avec un double lieu de culte) ; cette construction a coûté à la ville 22 millions d'Euros auxquels s'ajoute un budget de fonctionnement annuel de 1,3 million d’euros ( source: compte-rendu du Conseil du 18ème arrondissement de Paris ).
J'imagine la tristesse du curé...
Mais terminons par ce trait d'humour municipal trouvé sur le site de la ville :
16 rue de la Chapelle, Paris XVIII°.
5 commentaires:
Il y a à droite (comment dire ?) du clocheton en bois une méchante brèche dans la maçonnerie.
L'ensemble a une certaine allure dans sa diversité architecturale. J'ose penser qu'on préservera celui-ci.
Otto.
La préservation du patrimoine n'est clairement pas la priorité de l'actuelle équipe municipale, qui lui préfère les activités festives, les happenings du style "La Nuit Blanche", ou l'art pseudo contemporain, tel le trop fameux plug de Mccarthy, place Vendôme.
Et puis il est probable que Jeanne d'Arc et Sainte Geneviève représentent pour notre maire la France du passé, celle qui ne vote pas pour elle, contrairement à la France de demain, qui fréquente le centre des cultures de l'islam…
" Ne me demandez pas le rapport entre Jeanne d'Arc et les allemands, je n'en sais rien ! "
C'est récurent, pendant toute la guerre 14-18 Jeanne d'Arc est le symbole chrétien et patriote par excellence, invoquée pour bouter l'allemand hors de de France, comme elle le fit de l'anglois. Elle est souvent associée à St Michel. Dans les billets que nous avons consacrés aux vitraux commémoratifs de la " grande guerre " dans Paris Myope (vitraux de guerre) nous l'avons rencontrée fréquemment, sur les verrières ou sur les fresques.
Je suppose que votre blog vous occupe trop pour avoir le temps de nous lire!
Je suis passé une fois près de ce lieu étonnant, en 2016, je travaillais dans le coin. Étonnante bâtisse certes un peu rude au premier abord, mais dont l'architecture est intéressante : une sorte de brutalisme sacré. Je me demande en revanche si ce petit cabanon à cloches est d'époque ; ou plutôt s'il a été voulu comme tel par les bâtisseurs de la cathédrale. Ça m'étonnerait. On dirait vraiment un truc bricolé à la hâte. Sa disparition ne me paraît pas être un problème. Le plus important, c'est : où sont les cloches ? Il faut espérer qu'elles n'ont pas été détruites ou oubliées dans un fond de hangar. Et surtout qu'elles seront remises un jour à leur juste place et je crois que c'est sur ce dernier point qu'il faut être vigilant. Merci en tout cas pour ces deux billet, celui de 2015 et celui-ci ! Une petite remarque : il me semble que la boulangerie a été fondée en 1779 et non en 1770.
Sur le fond, je suis d'accord. Ce qui est critiquable encore une fois, c'est la manière d'agir de cette mairie qui avait négligé les appels au secours de la paroisse dénonçant le péril, et qui passe à l'action brutale sans concertation.
Je ne suis pas un fervent des églises, mais j'ai entendu des fidèles se plaindre de la perte de "leur" carillon qui rythmait leurs journées...
Quant à la date de création de la boulangerie, je n'aurai qu'un mot, et il n'est pas de moi: "T'as de bon yeux, tu sais".
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