samedi 28 février 2015

Le déménagement des halles

Il y a 46 ans aujourd'hui s'effectuait ce qu'on a appelé "le déménagement du siècle".  Le transfert du marché de gros des halles centrales de Paris vers Rungis dura trois jours et concerna plus de 20000 personnes, 1500 camions et des dizaines de milliers de tonnes de marchandises diverses. On dit que des milliers de rats suivirent tristement le convoi !



Pour vous replonger dans l'ambiance de l'époque, allez voir au Petit Palais la grande toile de Léon Lhermitte "Les halles" qui était entreposée dans les réserves depuis plus de cent ans. Elle vient d'être restaurée grâce au mécénat du Marché national de Rungis.


Rappelons que l'accès aux collections permanentes du Petit Palais est gratuit.


Et pour voir le déménagement proprement dit, allez voir la fresque qui se trouve à l'intérieur de l'église saint-Eustache ( Clic !  ).


Avenue Winston Churchill, Paris VIII°.

mercredi 25 février 2015

Destruction du patrimoine : on dépasse les bornes !

Nous avions déjà vu les deux bornes de l'avenue du général Leclerc ( Clic 1,  Clic 2,  Clic 3 ). Ces modestes témoignages de la deuxième république étaient laissés à l'abandon, la ville de Paris n'ayant que du mépris pour son petit patrimoine.
Et bien nous progressons !

Ces photos prises hier ( mardi 24 février 2015 ) nous montrent que la borne se trouvant devant le cinéma Gaumont Alésia ( ou ce qu'il en reste ) penche de plus en plus. Gageons que sous peu, un petit malin l'arrachera complètement afin de la revendre sur internet...

photo prise en décembre 2012

photo prise en février 2015
 Le cas de la borne se trouvant devant l'hôpital La Rochefoucauld ( 15 avenue du Général Leclerc ) semble avoir été réglé. La borne a disparu !

photo prise en décembre 2012

photo prise en février 2015



Ayant lu le panneau de la ville de Paris qui indiquait "Ici, nous rénovons cet espace", j'ai téléphoné au numéro de téléphone indiqué : la Direction de la voirie et des déplacements, maître d'oeuvre du chantier ( 01 44 87 43 00 ).
La personne qui décroche m'informe que le responsable de ce chantier, monsieur C.  est en vacances et qu'il me faut rappeler en mars.
A ma demande, cette personne m'informe ensuite que "grand" responsable de tous les chantiers n'est pas là ; il est en vacances...
A ma requête de parler au responsable des plannings-vacances, je m'entends répondre qu'il est lui aussi en vacances !!!
J'avoue m'être demandé si je ne participais pas à un sketch des Chevaliers du fiel sur les "municipaux"...


Alors, si jamais il reste du personnel à l'hôtel de ville, peut-être serait-il judicieux de rechercher cette borne pendant qu'il est encore temps !

Je tiens à remercier Thomas Dufresne, ardent protecteur du patrimoine, qui m'a alerté sur la disparition de cette borne. Allez donc voir son site "Secrets de Paris", vous y ferez des découvertes passionnantes !

lundi 23 février 2015

Collège des irlandais

Lointain héritier des nombreux collèges provinciaux ou étrangers établis dans le quartier latin dès le moyen-age, le collège des irlandais perpétue la tradition en accueillant des étudiants. Il abrite aussi le Centre culturel irlandais de Paris dont l'objectif est la promotion de la culture irlandaise contemporaine ( Clic ! ).


Les bâtiments de François-Joseph Bélanger sont essentiellement fonctionnels, ouvrant sur une vaste cour inattendue dans ce quartier dense.



Un monument à saint Colomban :


Une mater dolorosa :



Il y a beaucoup de lecture sur les murs du collège, comme ces plaques :


... ou ces pierres tombales :


On jette un œil sur les expositions artistiques temporaires :


Le joyau incontestable de ce collège est la chapelle, dédiée bien sûr à saint-Patrick :






Consultez ce site ( Clic ! ) pour les horaires de visite.


5 rue des irlandais, Paris V°.

vendredi 20 février 2015

Les cloches de la Chapelle

On n'y prête guère attention, mais la paroisse Saint-Denys de la Chapelle englobe deux églises.
La plus vieille, Saint-Denys de la Chapelle, est l'ancienne église du village de la Chapelle lorsque celui-ci n'était qu'une étape sur la route de Saint-Denis. C'est ici que sainte-Geneviève se serait arrêtée pour prier au V° siècle. C'est ici aussi que bien plus tard (1429), Jeanne d'Arc établit son camp de base avec ses soldats lorsqu'elle voulut bouter les anglais hors de Paris.
La façade actuelle de l'église date de 1757.
Cette photo prise en 1909 nous montre l'église et son clocher ; celui-ci a été démoli en 1928 pour raison de vétusté. Notez à gauche la boulangerie "fondée en 1770" !

Image B.N.
 L'église paroissiale (à droite) paraît bien petite à côté de la basilique.


Certains piliers ronds remonteraient au XIII° siècle


Jeanne d'Arc au bûcher par Albert Pasche.


Adjacente à l'ancienne église, la basilique sainte-Jeanne d'Arc répond à un vœu ( en septembre 1914 ) du cardinal Amette de bâtir une basilique dédiée à Jeanne d'Arc si Paris n'était pas touché par les allemands pendant la guerre.
Ne me demandez pas le rapport entre Jeanne d'Arc et les allemands, je n'en sais rien ! Toujours est-il que la première pierre fut posée en 1932, mais que les travaux ne s'achevèrent qu'en 1964.


La statue en pied de Jeanne d'Arc, située à l'extérieur, est de Félix Charpentier.


Le hall d'accueil de la basilique :


L'immense nef peut contenir mille personnes :


Je n'aime décidément pas le béton !


A l'arrière des églises, la place de Torcy a pris la place de l'ancien cimetière paroissial.


Et maintenant, parlons cloches !
Regardez en haut de la façade de la basilique :


Vous voyez cette curieuse construction en planches ?
C'est là que se trouvent les cloches. Faute d'entretien, elles ne sonnent plus depuis des années...
   

Mais cette politique municipale du je-m'en-foutisme patrimonial va bientôt prendre fin. 
Après des années de négligence qui ont conduit au délabrement, la ville de Paris - propriétaire des lieux - va purement et simplement démonter le tout, faute de moyens pour réparer. 


Rappelons qu'à moins de 300 mètres, la ville de Paris a construit le centre des cultures de l'islam (avec un double lieu de culte) ; cette construction a coûté à la ville 22 millions d'Euros auxquels s'ajoute un budget de fonctionnement annuel de 1,3 million d’euros ( source: compte-rendu du Conseil du 18ème arrondissement de Paris ).

J'imagine la tristesse du curé...

Mais terminons par ce trait d'humour municipal trouvé sur le site de la ville :


16 rue de la Chapelle, Paris XVIII°.

jeudi 19 février 2015

过年好

A moins d'une encablure de l'avenue Daumesnil ( dont on aperçoit le viaduc ), dans ce quartier glacial et sans grâce qui a remplacé le tristement célèbre "îlot de Chalon", une plaque discrète est apposée à un immeuble de bureaux.


Approchons-nous...


Cette plaque nous rappelle qu'il y a cent ans, après une guerre terrible, des milliers de chinois firent de la France leur nouvelle patrie.


A leurs descendants comme à tous les lecteurs chinois de Paris-Bise-Art ( si, si, il y en a ! ), je dis : 过年好


16 rue Chrétien de Troyes, Paris XII°.


mercredi 18 février 2015

SC pour fief sainte-Catherine

Nous avions déjà vu la borne d'alerte-incendie plantée devant la caserne des sapeurs-pompiers de la rue de Sévigné ( Clic ! ).


Mais avions-nous remarqué ces deux lettres gravées dans la pierre au coin du bâtiment ?


Elles représentent un bornage du fief Sainte-Catherine, symbolisant son appartenance à la communauté religieuse éponyme installée ici en 1229. 


Au fait, si la rue de Sévigné porte ce nom, c'est parce-que la très lettrée marquise habitait l'hôtel Carnavalet ( au 23 ), mais auparavant, cette voie se nommait rue de la couture sainte-Catherine (couture = culture) ou simplement rue sainte-Catherine.


Ce plan nous montre le quartier tel qu'il se présentait au XVI° siècle ( nord à gauche ).


Pour voir d'autres marquages similaires, cliquez ici !

7 rue de Sévigné, Paris IV°.