Bien sûr, le terme "vacherie" pourrait évoquer une méchanceté si nous parlions grossièrement... Mais il ne saurait en être question sur un blog aussi distingué que Paris-Bise-Art !
Nous nous concentrerons donc sur l'autre acception du mot : "Dans une agglomération, lieu où l'on tire le lait des vaches et où l'on vend du lait".
Au XIX° siècle, plusieurs centaines de ces établissements irriguaient Paris en lait frais car, avant l'invention de la pasteurisation, ce liquide était intransportable.
On retrouve encore aujourd'hui des traces de ces vacheries, souvent signalées par une tête de vache sculptée dans la pierre.
Je ne saurais trop vous encourager à parfaire votre connaissance du sujet en consultant les articles de mes deux talentueux confrères, Le Piéton de Paris et Paris myope.
Nous entrons dans une suite de cours fleuries, accueillis avec bienveillance par un gardien fort aimable.
Sans doute pour nous indiquer le chemin, une seconde tête de vache...
... à demi-écornée.
Dans la troisième cour enfin, là où se trouvaient les étables, s'élève un petit bâtiment en briques muni d'une horloge et d'une cloche (l'ancêtre de la pointeuse); un cabinet d'avocats s'y est installé et les automobiles remplacent les bovidés...
Avant de sortir, un dernier point !
Regardez où vous mettez les pieds...
Ce sont encore des pavés en bois !
15-17 rue de la Présentation, Paris XI°.
7 commentaires:
Après les vacheries, tu vas nous faire découvrir les cochonneries ?
Est-ce vous faire une vacherie que de reprendre sur ce blog si distingué ces expressions :
- Sois pas vache !
- C’est une vacherie !
Qui sont typiquement de l’argot parisien et dont on peut se demander quelle en est l’origine si ce n’est tout simplement par l’existence de vacheries dans la ville. C’est un signe tout de même montrant que si elles étaient utiles, sinon indispensables, ces vacheries n’avaient pas bonne presse, pour les odeurs, sans doute.
Otto.
Extraordinaire ces paves en bois!
Très confortables et silencieux, ces pavés dans la ville. Dommage, ça glissait beaucoup (y compris pour les chevaux et les vaches...qui sortaient peu !).
Otto.
COURRIER DES LECTEURS:
@ Alain: Je n'ai pas de cochonneries sous la main (quoique...), mais je suis sûr d'avoir une porcherie dans mes réserves; nous allons en parler bientôt.
@ Thérèse: et j'en ai encore en réserve !
@ Otto: Après quelques recherches dans mes grimoires, il semble que le mot "vacherie" n'ait pas la même origine que le mot "vache", ce qui est un comble !
"Vache" (comme dans l'expression "Mort aux vaches") n'arrive dans la langue française qu'en 1872, c'est-à-dire après le passage des prussiens en France. Or, en allemand, le mot "Wache" signifie gardien ou sentinelle, et le W se prononce V.
"Vacherie" en revanche, fait bien allusion à nos étables urbaines qui, non seulement faisaient bénéficier leur voisinage d'odeurs et d'écoulements peu ragoutants, mais transmettaient souvent les germes dont les bovidés étaient infectés (tuberculose notamment).
Si le W se prononce V en allemand, la terminaison che se prononce tout autrement par un son inconnu en français (et comparable à la jota espagnole...chère à feu R.Devos).
Le "comble" n'est donc pas comblé.
L'explication est sûrement ailleurs.
Otto.
Ach, so... Ich weiß es nicht !
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