Hors Paris
Suite et fin de la nouvelle visite guidée des lieux interdits du château de Champs-sur-Marne.
Revenus au rez-de-chaussée, nous passons par le couloir de l'office pour atteindre un escalier tout simple, direction le sous-sol !
Les larges couloirs sont le reflet des vies successives du château.
Depuis la construction au début du XVIII° siècle aux récentes "mises aux normes", les principales évolutions seront dues à Louis Cahen d'Anvers à la toute fin du XIX° siècle et au général De Gaulle qui, en 1959, fera de Champs une résidence pour les chefs d'état en visite en France.
Organisé autour d'un robuste pilier central, l'office était le centre de la vie ancillaire du château. Le nombreux personnel de maison prenait ses repas ici, autour de tables qu'il serait bien difficile d'installer dans nos logements contemporains.
Chaque domestique disposait d'un casier dont il avait la clef pour ranger ses affaires personnelles
C'est Louis Cahen d'Anvers qui fit installer ce système de chauffage à la pointe du progrès pour l'époque: de l'office, on pouvait moduler le chauffage de chaque partie du château.
Jouxtant l'office, la cuisine est "dans son jus". Elle a été fortement remaniée sous la V° république, équipée avec ce qui se faisait de mieux à l'époque.
La république a conservé les carreaux biseautés blancs contemporains de la création du métro parisien. Comme dans le métro, la multiplication des facettes (5) sur chaque carreau démultipliait ipso facto la réverbération de l'éclairage.
Un vénérable téléphone des années soixante est toujours là, tandis que derrière la porte de bois à droite se dissimule un monte-plats.
Tiens, c'est curieux, nous sommes au sous-sol et on voit la lumière du jour !
Derrière ces solides grilles, un souterrain traverse la cour d'honneur du château et rejoint les communs. Il permettait aux livraisons de rejoindre les cuisines en toute discrétion.
Dernière surprise de la visite: le spa !
C'est Louise de Morpugo, l'épouse de Louis Cahen d'Anvers, qui se fit installer cette pièce étonnante:
Il faut se souvenir que Champs était une "maison de campagne" qui servait principalement à la belle saison.
On venait donc, lorsqu'il faisait trop chaud, dans cette pièce souterraine entièrement carrelée donc très fraîche, pour se reposer, lire ou papoter autour d'un verre de lait frais fourni par la ferme (à l'époque, le lait était intransportable).
Le bassin était là pour se refroidir; une installation ultra-moderne permettait de sécher les serviettes qui étaient toujours chaudes.
Allez, on remonte !
Juste un coup d’œil à ce débarras qui fut jadis une salle d'eau; la mosaïque est superbe.
La visite se termine en passant par la salle de billard. Nous sommes revenus au rez-de-chaussée.
Voila. Cette visite guidée fut passionnante, d'une par parce qu'elle nous a permis de pénétrer dans les entrailles du château, dans des pièces non ouvertes au public en temps normal, mais aussi et surtout grâce à notre guide, Françoise, à qui je veux ici rendre hommage.
Cette dame fait partie du château, elle le vit avec passion et sait faire partager sa passion.
Songez qu'elle a connu Gilbert Cahen d'Anvers (1909-1995), petit-fils de Louis Cahen d'Anvers et qu'elle a eut la chance de parcourir le domaine avec lui qui avait passé toute sa jeunesse au château.
Vous trouverez sur le site du château tous les renseignements utiles (Clic !).
Tarif visite guidée sous-sols et combles seulement: 8,00 €
Tarif visite libre du château (partie publique) : 8,00 €
Tarif jumelé (les deux visites ci-dessus); 14,50 €
Château de Champs, 31 rue de Paris, Champs-sur-Marne (Seine et Marne).
3 commentaires:
Superbes photos et nombreuses informations
Dommage que la visite soit à 10 heures, Champs sur Marne n'étant pas de toute proximité.
Certes, mais le fait d'être obligé d'être là à 10 heures laisse, à la fin de la visite guidée, du temps pour visiter le reste du château et l'extérieur.
(RER A + bus 220 = 50 minutes de Châtelet)
visite faite ce samedi 28 4 2018, la guide Océane remarquable. Nombreuses infos sur, entre autres, l'origine du "god save the queen" (la fistule anale de Louis 14), l'expression "passer sur le billard" (la guerre de 1870) et le positionnement des dents de fourchettes sur la table. Longue explication de la fresque du tricheur dans la chambre des invités dans les combles (la pièce en toile de Jouy) où l'on voit une femme mettant un miroir derrière la tête d'un joueur pour favoriser son adversaire
Merci du tuyau
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