L'hôtel d'Estrées tire son nom de Madeleine-Diane de Bautru de Vaubrun, duchesse d'Estrées. Il fut construit en 1712 par Robert de Cotte, premier architecte du roi.
Après plusieurs occupants, c'est en 1863 que la Russie achète cet hôtel pour en faire son ambassade.
On pourrait presque dire que nous sommes dans un palais impérial car, par deux fois, un tsar séjourna dans cet hôtel.
En 1867 c'est Alexandre II, venu visiter l'Exposition universelle, qui recevra Napoléon III et l'impératrice Eugénie.
En octobre 1896, c'est Nicolas II et la tsarine Alexandra Fedorovna qui passent trois jours ici.
L'hôtel d'Estrées restera l'ambassade de l'URSS (sauf pendant la 2° guerre mondiale) jusqu'en 1977, date de l'inauguration du hideux cube de béton du boulevard Lannes. On continuera cependant à parler russe rue de Grenelle car après le départ des services consulaires, d'importants travaux de restauration seront menés afin de redonner à l'hôtel son cachet d'origine; c'est désormais la résidence de l'ambassadeur de Russie.
Il n'est pas si fréquent que ces hautes portes soient ouvertes; nous profitons des journées du patrimoine pour notre visite.
Dès l'entrée, les trois couleurs communes aux drapeaux russe et français sont mêlées dans un tableau symbolisant l'amitié multiséculaire franco-russe.
Les premières pièces du rez-de-chaussée constituent les appartements occupés par Nicolas II et son épouse lors de leur visite à Paris en 1896.
L'ancien bureau de l'ambassadeur est somptueux !
Notez sur le bureau la "brochette" de téléphones, bien dans la tradition soviétique.
Le salon gris présente des dessus de portes en grisaille représentant des puttis exerçant différents métiers humains.
N'oubliez pas que chez les russes, l'humour ne perd jamais ses droits !
Après avoir salué Pierre-le-grand, nous empruntons ce superbe escalier:
L'antichambre et ses lambris
Le salon doré est éblouissant !
Coupé en son milieu par quatre colonnes cannelées, il nous laisse imaginer les soirées de l'ambassadeur en robes de bal et grands uniformes...
Sous le regard bienveillant du tsar et de la tsarine !
L'ancienne grande salle à manger, aujourd'hui salon vert
Le grand salon rouge n'est rien moins que l'ancienne salle du trône de Nicolas II.
Cette plus petite salle à manger avait été redécoré en vue de la visite du tsar Alexandre III qui n'a jamais eu lieu.
En se rapprochant de la corniche, on reconnait la fameuse aigle bicéphale des armes de la Russie impériale.
Voila ! Un grand merci au personnel de l'ambassade pour son accueil et un grand merci à la Russie de prendre soin du patrimoine !
Большое спасибо и до свидания !
79 rue de Grenelle, Paris VII°.
7 commentaires:
N'étant sur la liste des invités des "Soirées de l'Ambassadeur", avec ou sans chocolat..., merci pour cette somptueuse visite. Quelle belle résidence !
Quel bel article comme d'habitude
Vous nous avez parlé de l'hideux cube du boulevard Lannes , dans mes souvenirs il y avait sur le fronton un marteau et une faucille imposants , y sont ils toujours ?
Vous parlez de ça ?
http://paris-bise-art.blogspot.fr/2008/12/cccp.html
Non, la Russie a ôté ses faux cils; à la place et du même métal, une colombe stylisée.
Faux cils comme la Russie ou vrais sourcils comme la France , normal que les russes aient remplacés ça par une colombe vu le temps que les soviétiques les ont pris pour des pigeons
je tiens encore à vous féliciter car il n'y a que sur votre site qu'on retrouve cette photo du fronton de l'ambassade
dernière précision , votre article datant de décembre 2008 ,cela veut il dire qu'à cette date le marteau et la faucille étaient encore là ?
Couvrez vous bien
Да, сэр !
j'avais visité cet hôtel il y a 10 ans
Tout est pareil sauf les nombreux bustes des Romanov et le portrait de Pierre Le Grand qui sauf oubli n'y étaient pas
Les temps changent
JPD , malgré tout mes talents je ne maîtrise pas le cyrillique , je suppose que vous me répondez de manière affirmative
moi en russe je ne connais que le mot bistro(t)
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