mercredi 6 avril 2016

Rue de Tournon (4)

Suite de notre visite de la rue de Tournon.
Au numéro 10, nous découvrons l'hôtel du maréchal d'Ancre, construit en 1607.



 L'inscription surmontant le portail nous donne une idée de la destination actuelle de cet hôtel : une caserne de la Garde républicaine ( nous sommes à trente mètres du sénat, grand consommateur de gardes républicains ).



 La première cour - la cour d'honneur - est encore aujourd'hui à peu près dans son jus. On notera les filets anti-chutes de pierres qui attestent s'il en était besoin la misère du patrimoine parisien...




Cet hôtel luxueux est devenu caserne en 1819. Nous passons donc sous le premier bâtiment pour accéder à la deuxième cour où nous nous trouvons clairement au milieu d'une architecture militaire du XIX° siècle.
 


Ces bâtiments et cette cour ont été édifiés à l'emplacement des jardins de l'hôtel d'Ancre.
 


 Toujours plus loin, nous traversons cette cour pour nous retrouver dans la troisième et dernière. Celle-ci est toute petite et possède une porte donnant rue Garancière.


Vue de la rue Garancière :
 

 Observez les deux petits pavillons encadrant cette cour. L'un est l'ancienne forge où le maréchal-ferrant ferrait les chevaux de la garde (il n'y en a plus), et l'autre est l'ancienne remise à foin !


 Vous ne croyez pas que nous étions dans une caserne ? En voici la preuve !
J'en profite pour remercier les gardes républicains pour leur accueil.
 

10 rue de Tournon, Paris VI°.

à suivre...

13 commentaires:

marc a dit…

Ne s'appelle t il pas aussi hotel Concini ?

marc a dit…

Oups, le marechal d'ancre étant Concini, mon mail précédent est signe d'une incluture profonde. Cher Jean Paul , de grâce ne mettez rien sur le blog

JPD a dit…

Moui, disons que j'ai déjà rencontré plus inculte !
Plus sérieusement, je ne peux pas corriger ou effacer un commentaire une fois qu'il est publié.

charly pierre a dit…

Voici encore un article qui va faire couler " beaucoup d' ancre "
par pitié JPD n' inscrivez pas mon nom à " l'ancre rouge" sur la liste des plus incultes

Matthieu Rubin a dit…

J'ignorais que nos Sénateurs fussent des grands consommateurs de gardes républicains. Une fascination pour les queues de cheval, sans doute.

Matthieu Rubin a dit…

Maître Marc S. se qualifiant d'inculte, on aura tout lu... voici une bien touchante coquetterie sous les allures d'un parangon d'oxymore.

Anonyme a dit…


Vous voulez dire mort occis ?
Otto.

Anonyme a dit…

Bonjour
Belle présentation de ce qui fut le quartier Tournon, car hébergeant des cavaliers et leurs montures, de la garde républicaine comme de la préfecture de police (cf ce lien http://amicale-police-patrimoine.fr/Police%20montee.html) au moins jusque dans les années 30.
Le bâtiment a été fortement remanié dans les années 80, la seconde cour présentant jusqu'à cette époque les écuries destinées à accueillir les chevaux.
La partie centrale de cette cour était alors de sable (super pour jouer au foot, témoignage du gamin que j'étais à l'époque), on voit bien la différence de pavage sur les photos, pas d'arbres ou de lampadaires, juste un abreuvoir en pierre à droite en arrivant de la cour d'honneur.
Merci encore de cette présentation.
Un ex occupant de ces lieux.
,

JPD a dit…

Merci de votre témoignage "vécu" qui complète utilement l'article !

Unknown a dit…

J'ai connu cette caserne de 1948 à 1960 ....
Puis donner des détails .????
* Bien cordialement
C.P.

Unknown a dit…

Alors voici :
J'ai connu la caserne Tournon à l'âge de 8 ans .. en 1950 ...! et ce jusqu'en 1960 .
En effet , chaque année avec mes parents , nous nous rendions d'Alsace dans le midi et nous passions par la capitale .
Mon parrain et ma marraine habitaient le 10 rue de Tournon et pour cause , celui ci était Maréchal des logis chef dans la Garde Républicaine . Je restais donc chez eux quelques jours , pour mon plus grand bonheur , car j'adorais mon parrain , et il me le rendais bien .
Son appartement se situait au deuxième étage et donnait sur la 2 ème cour .
Bien souvent .... je jouais seul dans cette cour , ou devant la grande porte cochère sur le trottoir devant le regard attendri du garde en faction dans sa guérite . (Je faisais naviguer des allumettes dans l'eau du caniveau lorsqu'ils nettoyaient les trottoirs ....L'appartement de mon parrain était assez exigu , c'est pourquoi j'étais condamné à coucher dans leur grenier .... et depuis mon lit...j'apercevais le sommet des tours de l'église St Sulpice .
En 1954 .... ( j'avais 12 ans ....) je découvris pour la première fois de la vie , < La télévision > !!!! mon parrain m'emmena dans un salon du premier étage de la cour d'honneur , là il y avait plein de gardes , et un téléviseur ....on jouait:
Volpone ... avec Louis Jouvet .... ceci en noir et blanc bien sûr ....
Louis Jouvet qui d'ailleurs coïncidence habitait si je ne me trompe au 12 ou 14 de la rue de Tournon .
Mon parrain m'emmenait au Sénat .... où il était de garde ....
Un autre fait marquant .... mon parrain m'emmena un jour en patrouille dans les souterrains de Paris , dont l'entrée se situait Rue Garancière .....je n'étais pas très rassuré .
J'avais beaucoup d'admiration pour mon parrain , surtout lorsqu'il revêtait son habit d'apparat . Son casque et son sabre ....Il me reste en souvenir son ceinturon et son baudrier au armes de la Capitale . J'ai aussi son insigne avec la devise fluctuat nec mergitur ....
J'admirais aussi les cavaliers sortant de la cour d'honneur sortant dans la rue par la grande porte dont les 2 ventaux étaient ouverts pour la circonstance .
Il m'emmenait aussi souvent au " mess " qui se trouvait au premier étage à gauche dans la cour d'honneur ...et aussi dans sa cave , où il avait bon nombre de bonnes bouteilles qu'il partageait avec mes parents .
C'est grâce à mon parrain que j'ai découvert et que je connais la capitale .... ses monuments et musées . Il connaissait Paris comme sa poche .
La dernière fois que j'ai vu la caserne de Tournon c'était lors d'un séjour à Paris avec mon épouse ..... en 1978 . Depuis , je n'y suis jamais revenu .
Mon parrain a quitté TOURNON en 1960 pour prendre sa retraite bien mérité .
Mon parrain et ma marraine son décédés en 1979 ....je les aimais beaucoup .
Voilà tout ce que je peus dire sur la Caserne de Tournon ...où j'ai vécu d'agréables moments , souvenirs de jeunesse à jamais enfuis , mais toujours bien présents dans ma mémoire .
C.P.

JPD a dit…

Merci infiniment pour ce très beau témoignage !

Unknown a dit…

l'origine de la caserne de Tournon .
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La rue de Tournon , anciennement ruelle Saint Sulpice , , puis Ruelle du champ de foire , fut ouverte vers 1540 sur l'emplacement d'un marché aux chevaux dit " le pré crotté " Elle devint plus tard , rue de Tournon du nom du Cardinal François de TOURNON , l'un des principaux conseillers de François 1 er , successivement archevêque d'Embrun , d'AUCH , , de Bourges , et de Lyon , et ambassadeur du roi en Italie , en Espagne et en Angleterre , et qui avait été abbé à Saint Germain des Prés dont dépendaient alors les terres dont il est question .
Il mourut en 1562 .
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Un arrêté des consuls du 17 Vendémiaire an XI avait ordonné le prolongement de la rue de Tournon jusqu'à la rue de BUCI , et un décret du 3 Nivôse; signé Chaptal , en avait fixé la moindre largeur à 13,50 mètres , et la plus grande à 26,70 mètres . Ce sont approximativement les dimensions actuelles .

L'immeuble situé au N° 10 , et qui sert aujourd'hui de caserne à la garde républicaine de Paris présente à l'extérieur , une façade à deux étages ,
entresol et combles percée de sept fenêtres de part et d'autres de l'entrée principale ,décorée elle même de quatre colonnes doriques qui supportent un entablement .
L'intérieur offre une grande cour ( cour d'honneur ) formée par les ailes et le corps principal se logis construit dans la même ordonnance .
De la première cour on passe dans une seconde cour , au fond de laquelle s'élève un vaste bâtiment , plus récent celui là , et donnant sur la rue Garancière .
Cette caserne ne dépare point la belle rue de Tournon , vestiges des splendeurs du passé , elle y tient dignement sa place , au milieu des édifices de 5 à 6 étages qui la flanquent , ou lui font face .
C.P.