Le 16 novembre 2008, un gros bloc de charbon illustrait le premier article de Paris-Bise-Art.
C'est aujourd'hui cette même photo qui a la charge d'illustrer ce dernier article.
En un peu moins de seize ans d'existence, ce sont plus de cinq mille articles et quarante mille photographies qui ont été publiés. Ceci a été possible grâce à deux choses : un appareil-photo numérique et un scooter pour se faufiler dans les petites rues (et se garer commodément).
Il n'est désormais plus possible de circuler aisément dans Paris. Quartiers fermés inopinément, rues interdites, travaux interminables semblant à l'abandon... Il semble que la mairie de Paris ait décidé de nous assigner à résidence ; seuls les richissimes et les « pauvrissimes » ont droit à la considération des élus.
Comme un corps humain dont on obturerait les veines et les artères, Paris court vers la thrombose.
Ajoutons à cela la pluie d'amendes incontrôlables permise par la vidéo-verbalisation (plus de 3000 € en deux mois!), sans doute pour payer certains voyages à Tahiti...
De plus, la dégradation du cadre parisien, la suppression des éléments qui ont rendu Paris unique (bancs Davioud, grilles de squares, etc) et le non-entretien de la voirie font qu'une balade parisienne devient vite un parcours du combattant vide de sens.
Tout ce qui a une histoire doit disparaître ! Bientôt il n'y aura plus d'immeubles faubouriens, on comble les « dents creuses », on construit des tours comme dans les années soixante-dix... La maire, dans sa folie mégalomaniaque, veut à tout prix imprimer sa marque...
Comme beaucoup, j'en arrive à être dégouté et à ne plus avoir envie d'une ville que j'ai pourtant tant aimée.
Nul doute que d'autres, plus motivés que moi, sauront prendre le relais. Je leur souhaite bonne chance.
Il me reste à vous remercier pour votre fidélité. Au cours de ces années, une formidable équipe d'amoureux de Paris, de chercheurs et de trouveurs s'est constituée; c'est ce que je garderai de plus précieux de cette expérience.