mercredi 19 novembre 2025

Avenue Frochot

 Trente ans !

Ça fait trente ans que j'essaye d'y entrer, et Marc lui, se pointe par hasard le nez au vent et on lui tient la porte !


Mais de quoi parle-t-on au fait ?

De l'avenue Frochot, à la lisière du IX° et du XVIII°, tout près de la place Pigalle. Cette voie privée est interdite au public (sauf Marc !) et des grilles en assurent la fermeture, aidées par un cerbère incorruptible… Seule, l'entrée sud, par la rue Victor Massé fonctionne. 


Au milieu d'un quartier très animé jour et nuit, l'avenue Frochot est un havre de paix inattendu. 


Ses dix hôtels particuliers ont tous un jardinet en bordure de rue.




Le nombre de célébrités ayant vécu ici est proprement incroyable (cf Wikipedia)


Les illustres d'aujourd'hui ne sont pas moins nombreux, mais ils cherchent plutôt la discrétion; comme on les comprend !




Ne cherchez pas l'entrée place Pigalle, elle est murée !


Merci Marc, pour cette visite !


Avenue Frochot, 26 rue Victor Massé, Paris IX°.


lundi 17 novembre 2025

Daniel Buren aux acacias...



"Reiffers Art Initiative est un fonds de dotation à vocation philanthropique pour le soutien à la jeune création contemporaine et la diversité culturelle".
Cette citation extraite du site de Reiffers Art Initiatives m'a conduit à vérifier l'âge de l'auteur de cette initiative… 87 ans !

C'est au siège de ce fonds, dans une petite rue du XVII° arrondissement, que l'on découvre la dernière œuvre du "jeune créateur":



Le linge aux fenêtres au beau milieu d'une œuvre d'art ? Choquant !





Merci Claude P, notre envoyé spécial, pour cette découverte inattendue !

30 rue des acacias, Paris XVII°.


Le chapiteau des baisers

 

Lorsque Fati nous envoie un article, on peut être sûr qu'il sera dense, intelligent et précis; je lui laisse donc la parole.

Connaissez-vous le Chapiteau des Baisers ? Moi je n’en avais jamais entendu parler avant d’avoir consulté… la Revue Bizarre (je vous assure que je n’ai pas fait exprès !) consacrée aux « Maisons 1900 de Paris ». On est en 1963, à l’époque où l’appellation Art Nouveau n’était pas encore définitivement adoptée.



Ce chapiteau est proposé en illustration d’une étude sur le mouvement. Mais aucun renvoi du texte vers l’image ni de l’image vers le texte pour éclairer la présence de cette illustration. Intrigant ! Sans doute parce que ce chapiteau et sa colonne devaient être suffisamment célèbres à l’époque pour ne nécessiter aucune ligne explicative. Sa reproduction se justifie juste par le style Art Nouveau de ses reliefs qui fait le lien avec les « maisons 1900 » étudiées par l’auteur.

Exposé au Salon de 1906 et souhaité pour « une maison du peuple » qui n’a pas vu le jour, il sera installé au jardin du Luxembourg, du côté de la rue A. Comte. C’était une commande de l’état destinée spécifiquement pour le jardin. 




Mais au fil du temps, l’Art Nouveau n’étant pas encore sorti du purgatoire, le monument a dû devenir un objet à reléguer aux encombrants. Alors, sous le mandat Mitterrand, il a été décidé (par François Mitterrand lui-même comme cela a souvent été écrit ?) de s’en débarrasser pour être remplacé par une statue de P. Mendès France. Statue qui aurait très bien pu trouver place ailleurs. Le jardin du Luxembourg s’étend tout de même sur plus de 20 hectares. 




Après un bref séjour « en 3 morceaux séparés, à même le sol, dans l'herbe, dans une cour de la manufacture des Gobelins ; le chapiteau recouvert de lierre, le tout exposé aux intempéries » [G. Aillaud, https://www.commune1871.org/la-commune-de-paris], quelques années plus tard, la sculpture va trouver refuge en bonne place à Roubaix, sauvée par des amoureux du Patrimoine et de l’Histoire. 





Le concepteur de ce Chapiteau des Baisers, Émile Derré (1867-1938) est un sculpteur engagé, sympathisant anarchiste spécialisé dans la représentation de personnalités dont il partage les convictions, avec un faible pour Louise Michel, mais qui est aussi fasciné, et ce n’est pas contradictoire, par les thèmes sociaux tournant autour du noyau familial et de ses étreintes. Derré a dû être un grand sensible, qui a fini malheureusement par se suicider. Les sculptures de ce chapiteau laissent deviner les tourments dus au départ des êtres chers et des proches. Ses biographes le nomment le « sculpteur humaniste, engagé et créateur d’un art social » [Tess Macé-Malaurie, Émile Derré... - Mémoire de Recherche – École du Louvre]


Pour en revenir à notre monument. Trois de ses faces mettent en scène Louise Michel enlaçant un homme, la quatrième une maman cajolant son enfant. Et pour compléter tous ces câlins, une farandole de Satyres se faisant face deux à deux pour… s’embrasser orne les 4 côtés de l’abaque ! Ils sont là pour couronner de manière humoristique les 4 épisodes principaux qui symbolisent : la Maternité, la Consolation, l’Amour et la Mort. Parmi les trois couples enlacés il y aurait outre Louise Michel, Élisée Reclus et Auguste Blanqui. Mais comme je ne les connais pas personnellement, je n’ose m’aventurer à dire qui est qui. À la base de la colonne, un autre trait d’humour, 4 chiens en fidèles compagnons veillent sur ce résumé du parcours humain, de l’enfance à la mort.



Mais si vous voulez avoir une idée, à Paris, sur les sculptures d’Emile Derré, il faut vous rendre dans le XIVe arrondissement. Les trois groupes sculptés sur la façade de l’immeuble du 176 boulevard Raspail sont le parfait pendant du Chapiteau des Baisers... Ils illustrent les Trois Âges de la vie : l’Amour, la Maternité et la Mort.

D’autres reliefs se retrouvent ailleurs dans Paris, dans le XVIe ou le XVIIIe arrondissement.

Certains ont déjà eu les faveurs de Paris-bise-art. 


Un grand merci à Fati !


vendredi 14 novembre 2025

Urbex en forêt de Rambouillet

 Perdue au milieu de la superbe forêt de Rambouillet, une silhouette nous regarde… Qu'est-ce ? 


On me dit dans l'oreillette qu'il s'agit de l'ancien poste de garde d'un centre de communications bâti en 1923.


Cette soucoupe volante est la pièce principale du centre de communications.



À Rambouillet comme ailleurs, notre belle jeunesse s'exprime…


Pour un bâtiment qui a maintenant plus d'un siècle d'existence, on constate que l'ensemble est très sain, hormis les dégradations volontaires.


Le clou du spectacle, c'est cette console semi-circulaire qui a encore de beaux restes:


Ce centre de communications a été repris par Air France en 1950. Il communiquait avec le monde entier. Avec l'essor des déplacements internationaux et l'évolution des techniques, on cessa d'utiliser le morse.


Le centre fut abandonné dans les années soixante et depuis, il attend votre visite !


Un grand merci à Marc pour cette expédition aventureuse !

Quelque-part en forêt de Rambouillet (Yvelines).


Square d'Anvers

 C'est une fidèle lectrice et nouvelle contributrice, Solange L , qui nous envoie ces  vues du square d'Anvers.

On reconnaît la patte de Jean-Camille Formigé dans l'ordonnancement de ce beau jardin.





La colonne dite de "la paix armée" est visible au parc Montsouris où elle a été transférée à cause de la fragilité du sol (parking souterrain).

Et cette photo prise récemment par Solange avec son commentaire auquel je m'associe complètement: "ce qu'on en a fait, déforesté et vulgaire"...


Un grand merci à Solange pour cet envoi qui - je l'espère - n'est que le premier d'une longue série !

Square d'Anvers, avenue Trudaine, Paris IX°.


mercredi 12 novembre 2025

La pomme, la statue et la chouette.

 Cet immeuble banal abrite le siège parisien de la marque à la pomme, mais nous nous intéressons à ce qu'il y a derrière l'immeuble.


Passé l'immeuble, nous voici sur une vaste terrasse engazonnée avec une vue superbe:



Cette terrasse s'arrête au bord de la falaise de la rue Fresnel.


Une statue qui fait son âge:


Et cette autre statue qui me rappelle quelque-chose, mais je suis incapable de trouver son nom. Est-ce la symbolique de la source d'un fleuve ?


Curieusement, cette sculpture est emmaillotée dans une gangue en pierre du meilleur goût...



Non, j'ai beau me creuser les méninges, je ne sais pas son nom !


Au fait, avez-vous trouvé la chouette ?

Merci à Marc pour cette visite inattendue !

7 place d'Iéna, Paris XVI°.