C'est notre lectrice Sylvie C. qui nous a envoyé cette photo d'un restaurant du quatorzième arrondissement, intriguée par ce nom peu en rapport avec le quartier. Un rapport avec les grands magasins de la Samaritaine ? C'est un peu loin. Pour vous situer, nous sommes à égale distance de l'hôpital Sainte-Anne, spécialisé en psychiatrie, et la prison de la Santé... Alors, quel était ce réveil ?
Le Réveil samaritain se trouve à la pointe formée par la rue de la Santé et la rue Ferrus, donnant boulevard Saint-Jacques:
Il se trouve dominé par le métro aérien, et a longtemps été le voisin des usines Pardon, célèbre fabricant de literie métallique.
On voit ici les usines Pardon:
Pour tout savoir sur ces usines, allez voir le site "Des usines à Paris" de Denis Cosnard.
Ces usines avaient été édifiées à la fin du XIX° siècle sur un vaste terrain vague (reste de carrières) appelé "la fosse au lions", sorte de cour des miracles où des miséreux s'entassaient dans des conditions épouvantables.
En 1925, les locaux vides des lits Pardon furent repris par les grands magasins de la Samaritaine qui les utilisa comme entrepôts.
Grâce à l'excellent site "Remonter le temps" de l'IGN, nous pouvons voir l'évolution du lieu:
En 1954, les entrepôts de la Samaritaine sont là (cercle bleu), à côté de ce qui n'était encore qu'un café (flèche rouge):
En 1964, statu quo, mais si l'on regarde bien, des démolitions ont déjà transformé certaines maisons en terrains vague, annonçant la folie bétonneuse qui allait suivre.
En 1970, la démolition des entrepôts a commencé. À l'entour, de nouveaux immeubles ont surgi de terre.
L'hôtel PLM ST-Jacques ouvre en 1972; il deviendra le Pullman St-Jacques, le Sofitel Paris St-Jacques puis le Marriott depuis 2007.
En 1976, plus de traces du passé. Les monstrueuses constructions en béton ont gagné.
3 boulevard Saint-Jacques, Paris XIV°.
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