Construit en 1725, l'hôtel de Brienne est l'archétype de l'hôtel "entre cour et jardin" du XVIII° siècle.
Après avoir abrité la marquise de Prie, maîtresse du duc de Bourbon, il verra passer Françoise de Mailly, veuve du marquis de La Vrillière, Louise-Elizabeth de Bourbon, princesse de Conti, Louis-François-Joseph de Bourbon, comte de La Marche, Louis-Maris-Athanase de Loménie, comte de Brienne qui laissera son nom à l'hôtel.
Après le raccourcissement du comte en 1794, l'hôtel sera saisi comme bien national et abritera la commission du commerce et de l'approvisionnement.
Restitué à la comtesse de Brienne, l'hôtel connaîtra encore quelques occupants avant d'échoir en 1802 à Lucien Bonaparte (frère de) qui le revendra au bout de trois ans à Laetizia Ramolino épouse Bonaparte (Mère de l'empereur).
Racheté par l'Etat en 1817, l'hôtel de Brienne devient la demeure du ministre de la guerre. Il l'est encore aujourd'hui. C'est le plus ancien ministère n'ayant jamais changé d'affectation; il fêtera son bicentenaire en 2017 .
Même si les services du ministère de la Défense sont désormais installés place Balard, le ministre a conservé son bureau et son cabinet dans ce lieu historique. Le souhait de l'actuel ministre Jean-Yves Le Drian (et le mien) serait de conserver l'hôtel de Brienne pour le ministère de la défense.
Depuis le 28 janvier 2017, le ministère a confié au Centre des monuments nationaux (CMN) le soin d'ouvrir ce lieu historique aux visiteurs. Votre serviteur était donc là dès potron minet !
C'est sous un soleil radieux que... enfin non, mais j'ai trouvé que c'était plus joli avec du ciel bleu (à droite ma vraie photo):
Notez la croix de Lorraine sur le fronton signalant la présence en ces lieux du général de Gaulle.
Le hall d'entrée sans grand esprit:
L'escalier d'honneur est somptueux:
Ils ont des escaliers comme ça à Balard ?
Est-ce dû au plan vigipirate ? Je trouve que les gardes ont une tenue bizarre...
Sur le palier du premier étage, ce "Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard" de David est présenté par notre guide comme le cinquième original de ce tableau célèbre. Je laisse aux spécialistes le soin de confirmer ou de me contredire !
L'antichambre, version confortable de la salle d'attente:
C'est le ministre Le Drian qui a souhaité que le bureau de Clemenceau fut reconstitué à l'identique:
Sous le portrait du "Tigre" au parlement, la table à carte originale:
Autre pièce pieusement conservée, le bureau du général de Gaulle:
celui-ci y occupera en juin 1940 la fonction de sous-secrétaire d'Etat à la guerre dans le gouvernement de Paul Reynaud.
Il reviendra en août 1944 comme chef du gouvernement provisoire jusqu'en janvier 46.
Ce grand salon est une ancienne salle de billard:
L'ancienne salle à manger de Madame Mère (Laetizia Bonaparte) est aujourd'hui celle du ministre:
Le salon Rochambeau sert aux réceptions:
La tapisserie représente Louis XIV et le tableau Rochambeau
Le salon de musique:
La tapisserie vient des Gobelins:
Nous ne verrons le jardin qu'au travers des vitres du premier étage
Au milieu de la pelouse, trône ce platane tricentenaire; il était là avant l'hôtel !
Vous l'avez vu, la visite se concentre sur le premier étage - l'étage noble - car le rez-de-chaussée abrite le bureau du ministre ainsi que son cabinet.
On ne peut que féliciter Jean-Yves Le Drian qui a voulu ouvrir son ministère au public. C'est lui aussi qui a tout fait pour reconstituer les pièces historiques aussi fidèlement que possible. Merci Monsieur !
Merci aussi aux gendarmes qui, même en période sensible, savent rester vigilants avec le sourire.
Les visites (guidées uniquement) doivent être réservées à l'avance.
Dates sur le site du CMN: Clic !
Tarif: 15 €
14 rue Saint-Dominique, Paris VII°.