Pour les églises parisiennes, les bonnes nouvelles sont tellement rares qu'il nous faut savourer celle-ci: l'église Saint-Germain-de-Charonne est - enfin - sauvée. Six ans de travaux et neuf millions d'euros auront été nécessaires pour stabiliser l'ancienne église du village de Charonne qui avait tendance à glisser de son promontoire.
Il faut saluer la volonté de la municipalité de l'époque et son maire Bertrand Delanoë... Si seulement Madame Hidalgo pouvait s'en inspirer !
Après la carte postale obligatoire, grimpons les escaliers et pénétrons dans la petite église
L'intérieur est comme neuf, tout propre, presque trop
Si la verticalité des piliers vous semble relative, c'est normal !
Au sol, les vieilles dalles trop usées ont été remplacées, à l'exception de celle-ci, une ancienne pierre tombale:
Sur un pilier, une double dédicace en caractères gothiques vous apprendra - si vous la déchiffrez - que votre visite vous vaut "quarante jours de vrai pardon". J'en connais qui devraient venir tous les jours !
Les vitraux d'origine ont disparu. Ceux que nous voyons aujourd'hui datent des années cinquante. Ils ont été réalisés par Pauline Peugniez et Paul-Henri Bony.
Dans le fond de l'église, un tableau de Joseph-Benoist Suvée représente la rencontre de Saint-Germain et Sainte-Geneviève.
L'orgue construit par Suret en 1850-1860 est classé. Il a été rénové en 2005.
Le nouvel éclairage a été bien étudié; il procure une ambiance chaleureuse.
En sortant de l'église, avant de descendre les escaliers, poussez la grille du presbytère (ouverte habituellement)
Juste à votre droite, un gros monstre vert vous regarde. Qu'est-ce ? Un alien en moon-boots ? Le père de monsieur Cetelem ?
Regardez bien à l'intérieur; c'est un puits ! On voit la chaîne.
Nous faisons un rapide tour de l'église en passant par le cimetière.
Rappelons que, contrairement à ce que disent beaucoup de guides, St-Germain de Charonne n'est pas la seule église parisienne ayant conservé son cimetière (cf St-Pierre de Montmartre ou Ste-Marguerite).
Nous reparlerons de ce petit cimetière ultérieurement.
Près de l'entrée du cimetière, nous constatons que le nouvel enduit montre des malfaçons. Gageons que ce sera réparé rapidement.
Un dernier coup d’œil à cette église de campagne en plein Paris...
Et n'oublions pas le cadran solaire en état de marche sur le clocher !
4 rue Saint-Blaise (rue de Charonne), Paris XX°.