mardi 13 décembre 2016

Meudon Bellevue - Les vestiges du funiculaire

Le funiculaire de Bellevue a cessé tout trafic avant la deuxième guerre mondiale; qu'en reste-t-il aujourd'hui ? 
Une empreinte dans la ville. En effet, si l'on consulte le cadastre d'aujourd'hui (2016), on voit nettement le corridor autrefois occupé par la voie (marque rouge).


Autre réminiscence, dans la rue Pierre Wacquant, cette enseigne:


Photo rare empruntée au site du CNRS, où l'on voit l'ancienne gare haute et sa cheminée jouxtant les bâtiments industriels du CNRS. Cette photo a dû être prise à la fin des années quarante ou au début des années cinquante.


Plus étonnant: un vestige récemment disparu (2011): un petit hangar endormi sur un terrain éloigné de l'itinéraire du funiculaire, dans le chemin des lacets:


Il faut avoir un œil de lynx pour repérer dans ce hangar anonyme les vestiges de la gare du funiculaire ! Je le dis d'autant plus volontiers que je ne suis pas l'auteur de ces photographies. 

C'est Nicolas C, un ami amoureux du patrimoine industriel qui, étant sur la piste du funiculaire, est tombé en arrêt devant ce hangar. Je tiens ici à lui adresser mes plus vifs remerciements !



Si l'on s'approche du bâtiment, on voit la trace laissée par les plaques de direction ainsi que l'arrondi des planches de façades. Il est vraisemblable que c'est toute la toiture ainsi que la charpente qui ont été récupérées.



Cette dernière photo avant/après nous montre sous le même angle le petit hangar en 2009 et la maison moderne qui le remplace en 2016.


Ici cerclé de rouge, l'emplacement du hangar:


Redescendons vers la Seine.
Nous nous trouvons désormais devant la station de tramway (T2) Brimborion qui a pris la place de la gare de Bellevue-funiculaire.
On aperçoit l'entrée de l'ancien passage souterrain qui donnait accès au quai direction Saint-Lazare. Sur la droite, derrière les palissades, les vestiges de l'ancienne gare et au milieu, mon scooter !


Sur cette vue, on voit que la taverne du funiculaire a laissé la place à un parking... Je vous dis que c'était mieux avant !


Les ruines de l'ancienne gare ne sont pas très pimpantes.


Nous montons sur le quai du tramway direction Saint-Lazare (oui, c'est l'autre quai dont j'avais parlé plus haut, mais les trains roulaient à gauche alors que les tramways roulent à droite ! Faut suivre ! Et puis d'abord, ce n'est plus Saint-Lazare mais Pont de Bezons le terminus du T2)
Qu'est-ce que je disais ?
Ah oui, si vous vous placez en queue direction Pont de Bezons (ou en tête direction Porte de Versailles), levez la tête et vous verrez la trace de notre funiculaire au milieu des villas.


Ne quittez pas ce quai sans observer dans la partie herbue longeant le quai, ces "bouts de ferraille"...


Ce sont des piliers de soutènement du funiculaire qui ont été sectionnés à la base. C'était du solide, avec des gros rivets, comme la tour Eiffel !


Maintenant, vous pouvez traverser les voies en faisant bien attention !
A la tête du quai direction Porte de Versailles (qui fut naguère le quai direction Saint-Lazare mais vous le saviez déjà !), il y a comme un gros massif rempli de terre et de feuilles mortes. C'était le débouché de l'escalier venant du passage souterrain. J'ai fléché de rouge le départ de la rampe.


Pour les ferrovipathes nostalgiques, voici tous les matériels ayant circulé sur cette ligne en service commercial.


Pour finir, la surprise du chef: une maquette de notre funiculaire a été construite dans les années quatre-vingt-dix par Michel Juishomme. Les dimensions de ce modèle "pas très réduit" sont de 5 mètres pour la longueur et 2,50 mètres pour la hauteur.


Ce bricoleur de génie a tout reproduit fidèlement, y compris l'évitement à aiguilles fixes. Les deux cabines, avec chacune deux compartiments fermés et deux ouverts, sont la reproduction exacte des originales.


Après avoir été entreposée au musée de Meudon, cette encombrante maquette est désormais présentée à Chelles, au Musée des transports de l'Amtuir. Vous pourrez donc la voir lors des journées du patrimoine (en septembre) ou lors de la nuit des musées (en mai).


Voila, cette balade meudonnaise touche à sa fin; j'espère que vous l'aurez appréciée.
Encore merci à Nicolas C. pour ses photos.
J'ajoute qu'à la suite de ces recherches, j'ai eu la chance de rencontrer Michel Juishomme; je n'ai pas pu m'empêcher de faire quelques photos de ses réalisations, c'est étonnant !
Ce sera l'objet d'un prochain article.

4 commentaires:

monOmbre a dit…

superbe enquête !

le grand barde de PBA a dit…

quel travail de recherche
bravo

JPD a dit…

C'est normal ! Je suis parti du CNRS, il fallait bien que je trouve quelque chose !

Papygrand a dit…

La voute qui se trouve au fond du couloir et qui passe sous la station Brimborion est en fait l'entrée d'une carrière, que j'ai visitée il y a quelques années. Celle-ci est assez profonde (plusieurs centaines de mètres sous terre)