À tout seigneur tout honneur, c'est lui, ce banc "Davioud" qui était la star de la salle des ventes aujourd'hui. Les médias ne s'y étaient pas trompé, qui étaient présents.
Pour ceux qui auraient raté un chapitre, résumons:
Depuis un mois environ, un hashtag (en anglais Mot-dièse) sévit sut Twitter, qui veut dénoncer l'état de notre capitale. Ce hashtag, c'est #saccageparis, qui a réussi à fédérer autour de lui une bande d'amoureux de Paris qui tous souhaitaient faire entendre leur voix, mais ne savaient pas trop comment.
Nous savions ce que nous ne voulions plus: la saleté, la surdensification, la disparition du mobilier urbain historique, des expériences à la fois coûteuses et inutiles comme les uri-trottoirs et ses dérivés... Nous étions désespérés de voir notre ville s'abimer à vitesse grand V: feux rouges réparés au ruban adhésif, tags envahissants, encombrants pas enlevés, arbres abattus sans raison, avenues et rues défigurées, etc...
Nous constations que la ville créait la thrombose de la circulation au lieu de se concerter avec les différents utilisateurs pour améliorer le sort de chacun.
Les seules réponses jusqu'alors n'avaient été que du mépris quand ce n'était pas carrément les injures de la part des trolls de la mairie: nous étions des fascistes d'extrême-droite, des vieux conservateurs ou des anti-vélo !
C'est cet état d'esprit méprisant et simpliste qui, je crois, a été le ciment fédérateur de notre mouvement.
Nous ne nous connaissions pas - hormis sur Twitter - et rien ne nous prédisposait à fonder un tel mouvement, mais devant la surdité de la mairie, son éloignement des réalités, et l'incompétence crasse de certains adjoints, il nous a semblé opportun de démarrer quelque-chose...
Ce quelque-chose, nous ne savons pas encore ce que ce sera. Notre "premier pas" était ce rachat en salle des ventes d'un banc public - propriété des parisiens - pour le remettre symboliquement à la mairie de Paris.
D'autres actions s'ensuivront. Lesquelles ? Nous ne savons pas encore !
Mais revenons à Drouot, aujourd'hui 13 heures.
D'abord, une annonce liminaire du commissaire-priseur:
En début de vente, @LUCIEN_PARIS annonce que le vendeur du banc public, dessiné par Gabriel Davioud sous Napoléon III, a accepté de vendre le banc de gré à gré au collectif #saccageparis pour la somme de 1 200 €.
Me Lucien, amoureux de Paris, salue chaleureusement cet accord.
Ajoutons que Me Lucien, touché par notre initiative et lui-même grand amoureux de Paris, renonce à sa commission. Merci Maître !
Nous ne pouvons que remercier très chaleureusement Me Lucien !
Hôtel des ventes, 9 rue Drouot, Paris IX°.
5 commentaires:
Tout mon soutien à #saccageparis. Je viens de prendre le temps de lire toutes les contributions mises en ligne... TELLEMENT CONSTERNANT ! Où est le joli Paris - La Plus Belle Ville du Monde - que j'ai connu avant les années 1980 ? Que montrerons-nous à notre belle-fille américaine lorsque nos enfants seront autorisés à traverser l'Atlantique ? Je pense aussi aux touristes qui vont venir passer quelques jours dans notre capitale et les souvenirs qu'ils en garderont et transmettrons à leur retour... Et aussi et AVANT TOUT à tous les Parisiens et Franciliens qui subissent, chaque jour, ce Paris dégradé, détérioré, et dégradant pour tous!
Merci pour cet article et votre action à toutes et tous.
Mais qui vend tous ces objets du patrimoine parisien ? La Mairie ? Des collectionneurs ? Et dans ce cas, comment les ont-ils récupérés ? Pourquoi ce mobilier urbain n'est-il pas protégé et classé ?
J'ai l'impression que nous sommes revenus dans les années 60/70, quand, au nom de la modernité et de la circulation, on massacrait les vieux quartiers de Paris. Sauf que là, c'est toute la capitale qui est saccagée.
J'applaudis (des mains et des pieds !) le commentaire de Klaus Building.
Moi aussi je m'interroge sur le sort du mobilier public parisien jugé obsolète et balancé en salle des ventes sans autre forme de procès.
Une grande part de ce matériel, mis à la retraite par la Mairie de Paris, devrait plutôt être répertorié par le service Patrimoine du ministère de la Culture et, selon les cas, intégré gratuitement (en au moins un exemplaire) aux collections du musée Carnavalet, quitte à lui adjoindre une annexe si sa surface actuelle ne suffit pas, au lieu que le montant des ventes profite à je ne sais quoi...
Comme Thérèse avant moi, voir ici son commentaire, j'ai supposé que le vendeur du mobilier urbain (feux de signalisation compris) est la Mairie de Paris.
Dites moi, JPD, si je suis (ou non) dans l'erreur...
Comme trop souvent dans ces ventes "zinstitutionnelles", il est très difficile de connaître le cheminement parcouru par les objets avant de parvenir en salle des ventes...
Ici par exemple, rien n'était vendu directement par la ville.
Mais hélas, les énormes entités que sont la mairie de Paris, la Ratp ou la SNCF sont coutumiers du fait. Bien souvent, on "rénove" un service et les anciens meubles sont "mis à la benne"... Mais pas perdus pour tout le monde; il n'est pas rare d'en retrouver sur le bon coin ou des sites similaires...
Enregistrer un commentaire