Lorsque vous marchez sur les trottoirs du boulevard Beaumarchais, vous marchez sur l'enceinte de Charles V dont la levée de terre est encore sensible si l'on compare le niveau du boulevard avec le niveau des rues parallèles
Sur ces photos on voit la différence des niveaux vue de la rue Amelot:
Vous noterez les efforts de propreté de la municipalité entre 2015 et 2021...
Mais nous nous intéressons aujourd'hui à cet immeuble:
Sis à l'angle du boulevard Beaumarchais et de la rue du pont-aux-choux (hiboux, cailloux, etc.), il porte le numéro 113.
J'ai ajouté cette photo (capture d'écran Googlemaps) pour ceux qui recherchent une ville propre: il suffit de remonter le temps.
Mais notre envoyé spécial Claude P. n'est pas le premier à s'intéresser à notre immeuble !
Regardez cette photo prise en 1916 par Charles Lansiaux:
Ou celle-ci prise par le photographe Berthaud (col. Musée Carnavalet).
Heureusement, Jacques Hillairet n'est jamais loin; écoutons ce qu'il nous dit à propos de cette maison:
"Maison construite en 1773 pour le sculpteur J.C. Martin, devant laquelle les massacreurs de la prison de la Force, en septembre 1792, lavèrent la tête de la princesse de Lamballe dans un seau à faire boire les chevaux avant de continuer à la promener, au bout d'une pique, jusqu'au donjon du Temple. Cette maison, appelée "le château" jusqu'en 1845, appartenait sous l'Empire au général marquis de Faudoas. Des assemblées préparatoires aux élections s'y tinrent en 1848."
Vous comprenez à présent pourquoi cette simple adresse a requis tant d'attentions.
Mais laissez-moi vous présenter Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe (avec sa tête):
L'extraction de la princesse de la prison de la Force où elle était détenue:
Le défilé macabre avec la tête de la princesse au bout d'une pique:
En chemin, constatant que leur prise saignait beaucoup (la tête, ça saigne toujours beaucoup), la foule décida de laver la tête. Ils entrèrent au 113 boulevard Beaumarchais...
... Et dans la cour, près d'un vieux puits, ils procédèrent à leur sinistre besogne.
Merci à Claude P. pour cette riante idée d'article !
113 boulevard Beaumarchais, Paris III°.
De mémoire, la princesse aurait été égorgée,après avoir quitté la Force (elle y avait été libérée car solidarité maçonnique, elle avait été grande maîtresse des loges féminines, la foule aurait pris de court les gardes qui la ramenait dans une autre prison et les émeutiers l'auraient égorgés devant l'actuelle boutique des pianos Beuscher et c'est sur le chemin au 113 que les émeutiers auraient lavés la tête
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