Revenus au rez-de-chaussée, nous parcourons un couloir circulaire éclairé vers l'intérieur de vitraux de couleurs.
Des ouvertures permettent de sortir sur un drôle de balcon !
La partie supérieure de ce balcon est ouverte à tous les vents, ménageant un vue en contre-plongée sur la colonne
Vers le bas, une autre grille laisse échapper un léger clapotis... et des reflets d'eau...
Cette eau que nous voyons, c'est le canal Saint-Martin qui passe sous la colonne
Si vous parcourez un jour cette partie du canal (
Canauxrama ), vous apercevrez brièvement notre balcon :
Sur cette photo volontairement sur-éclairée, on voit bien la voûte en ogive supportant le poids de la colonne, ainsi qu'un des deux "balcons".
Oubliez le coffrage parallélépipédique à l'arrière-plan, c'est le métro qui passe !
De retour dans notre couloir circulaire, nous arrivons à une solide grille ouvragée...
Quelques marches à descendre...
Tiens, ça ressemble à cette gravure du XIX° siècle !
Nous sommes dans une vaste galerie circulaire... qui avait été initialement construite pour abriter les tuyauteries et le mécanisme de la fontaine.
Pour célébrer le dixième anniversaire des Trois Glorieuses, le roi Louis-Philippe décida d'organiser une cérémonie durant laquelle les corps des victimes de ces journées seraient inhumés sous la colonne de juillet.
Les 504 dépouilles avaient été enterrées dans les jardins de la Bibliothèque nationale et du Louvre (jardin de l'infante) ; on les regroupa dans cinquante cercueils qui furent amenés en grand appareil vers leur nouvelle sépulture. Leurs noms figurent en lettres d'or sur le fût de la colonne.
En 1848, le roi Louis-Philippe qui était arrivé au pouvoir à la faveur d'une révolte en fut chassé par une révolution ! Un certain nombre de victime des combats de 1848 ( environ 200 ) furent à leur tour enterrés sous la colonne de la Bastille.
Gag : lors du transfert des dépouilles du Louvre à la Bastille, les fossoyeurs ne remarquèrent pas qu'un des corps - passablement décomposé - était celui d'une momie égyptienne rapportée d'Egypte par Bonaparte. Celle-ci, trop abîmée, était inutilisable par le musée et avait été enterrée là. Elle est désormais à la Bastille !
Ce ne sont donc pas moins de sept cents corps français et un égyptien qui reposent dans le socle de la colonne de juillet.
Je tiens à remercier chaleureusement ceux sans qui cet article n'aurait pas pu être écrit.
J'ai utilisé plusieurs images extraites d'une vidéo réalisée pour la télévision française.
L'accès à la colonne et à ses soubassements n'est pas ouvert au public, hélas !