Parmi le lectorat de Paris-Bise-Art, qui est, rappelons-le, le plus cultivé du ouaibe, Gilles Gayral avait déjà attrapé le virus de la photographie bien avant que les téléphones portables et autres APN n'en démocratisassent * la pratique.
* Oui, j'aime le subjonctif imparfait, et alors ?
Et nous avons la chance qu'il nous fasse profiter de son travail; vous avez déjà pu apprécier ses photographies du "48 Rapée", voici aujourd'hui trois clichés de Belleville au tout début des années quatre-vingt, c'est à dire avant que le massacre de ce quartier ne soit complètement achevé.
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Alors, maintenant, essayons de nous situer.
La première photo représente le charmant hôtel de la belle vue (le bien nommé). Il est encore habité, les rideaux en témoignent, mais le café au rez-de-chaussée n'est plus en activité.
On reconnait au premier plan à gauche une Citroën LN et plus loin, couverte de neige, une 2CV.
Miracle des internets: j'ai trouvé cette photo presque semblable à celle de Gilles Gayral, mais sans neige, et avec une R16 !
En regardant bien, on voit que le café est encore ouvert, il a sa license IV en vitrine ainsi que le tarif des consommations. Cette photo est donc légèrement antérieurs à la notre.
Cet hôtel se situait rue Jouye-Rouve, qui à l'époque formait un angle droit comme le montrent nos photos.
Cette capture d'écran Google maps est prise du même endroit que les photos précédentes. La partie gauche est occupée par le parc de Belleville, quant à la rue Jouye-Rouve, elle forme toujours un angle droit vers le bas de Belleville, mais on l'a prolongée par la rue de la ferme de Savy en face.
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Passons à la deuxième photo:
Comme disait Bernadette, il y a parfois des miracles ! Ce grand immeuble d'angle est toujours debout, un peu comme le veau d'or...
Merci madame Google de nous fournir ces images où, même si l'environnement a changé, on reconnaît indiscutablement notre immeuble.
D'autant que, si l'on agrandit les images, le nom d'un entrepreneur en miroiterie apparaît: Maestrini. Et le croirez-vous, il existe toujours ! Ceci est un morceau de chance comme disent les sujets de sa très gracieuse majesté.
Nous nous trouvons donc rue Bisson, là où (encore) elle formait un coude.
Situons-nous à présent sur le plan de Paris grâce au formidable outil "Remonter le temps" de l'IGN:
Le cercle rouge signale l'hôtel de la belle vue, le cercle bleu la rue Bisson.
La partie gauche cette capture d'écran nous montre la ville d'aujourd'hui avec le parc de Belleville en vert:
Quant à la troisième photo, je n'ai pas trouvé mais je suis sûr que quelqu'un va trouver, d'autant que je sais que certains lecteurs sont du coin !
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Un grand merci à Gilles Gayral pour ces photos qui nous font voyager dans un Paris si proche et si lointain à la fois !
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Une fois de plus merci de faire revivre mes photos d'une époque où en effet on ne pouvait pas se permettre de mitrailler à tout va (encore que je tirais mes photos moi même, ce qui représentait une économie non négligeable!). Et je suis étonné de voir que cet immeuble de la rue Bisson ait survécu au massacre!
RépondreSupprimerMerci surtout à vous pour la partage !
RépondreSupprimerTrès émouvantes ces photos d'un Paris perdu enneigé. Je me demande qui pouvait crécher dans ce petit hôtel paumé. Sur la droite, on voit, ou plutôt on devine, l'enseigne à demi effacée de ce qui semble être un ancien atelier.
RépondreSupprimerPhotos superbes. Message à Gilles Gayral:serat-il possible d'avoir des tirages ? Merci de votre réponse.
RépondreSupprimerIntéressant reportage, Merci Gilles G.
RépondreSupprimerD'autant plus intéressant pour moi qui me suis quelquefois promenée ici, du temps où l'une de mes petites-filles demeurait rue Jouye-Rouve.
Pour la dernière photo, je pense qu'elle se situe dans le même périmètre Bisson - Jouye-Rouve. Je dirais même qu'elle pourrait faire partie des constructions qui se trouvent à flanc de colline, sur le côté gauche de la photo de l'hôtel...
Les ouvertures murées des deux maisons de cette vue laissent présager une disparition prochaine. Par contre, le bas-relief qui surmonte le portail ouvrant dans le mur étayé (prêt à s'écrouler ?) à droite de la photo, semble avoir survécu et avoir été placé ici, à l'entrée du Parc de Belleville, à deux pas de là ou se trouvait l'hôtel de la Belle Vue...
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@ Tilia: Oui, oui, vous avez raison, bien vu !
RépondreSupprimerJe vais faire un complément (dès que je peux !).