Chapelle Saint-Julien de l'Hôpital des enfants rouges.

Cette chapelle faisait partie de l'hôpital dont le nom venait de la couleur de la tenue des orphelins qui y étaient recueillis. L'hôpital fusionnera avec l'Hôpital des enfants trouvés en 1772 et sera vendu aux "Pères de la doctrine chrétienne" pour en faire leur couvent. Celui-ci sera fermé à la Révolution puis vendu et démoli pour permettre le passage de la rue Molay (actuelle rue des Archives). La carte ci-dessous vous permettra de vous y retrouver:

En rouge: l'hôpital. En vert: la chapelle.

Plan Jaillot 1775

J'ai dit que le couvent avait été détruit... Voire...

Voyez-vous ce porche situé presque dans l'axe de la rue Portefoin d'où la photo a été prise ?

Approchons-nous.

Pour tout vous dire, le digicode est rétif, mais il arrive parfois qu'un sourire et quelques mots ouvrent des portes !

Nous nous trouvons dans un passage pavé conduisant à deux cours:

Au-dessus d'une fort belle fontaine, une plaque datée de 1776 nous rappelle qu'ici, s'élevait le couvent des Enfants rouges. 

Malgré mon groin de compétition, je n'ai pas trouvé de pierre à bois !

Miracle des rencontres: une dame fort aimable me fait les honneurs des parties communes, toutes admirablement entretenues.

Dans un escalier, de larges dalles de récupération:

Quand j'ai photographié cette balustrade protégeant l'escalier de la cave, je me suis dit que pour un travail du XVIII° siècle, elle était en bien bel état !

Or, il se trouve que c'est le mari de mon hôtesse qui a réalisé cet admirable travail de ferronnerie ! J'en suis resté sans voix, ce qui est rare !

Ces gens admirables ont pris soin, lors du dernier ravalement, de préserver cette queue de cochon: 

Nous ressortons dans la cour car je vous rappelle que nous sommes à la recherche de la chapelle !

Vous la voyez la chapelle ? On fera semblant d'oublier les poubelles...

En fait, lors de la démolition, on a détruit la moitié de la chapelle qui empêchait le percement de la rue des Archives, mais on a conservé l'autre partie qui contenait le chœur. Le tout a bien sûr été entresolé, il ne reste rien à l'intérieur; mais les murs sont toujours debout !

Cette fenêtre a sans doute porté des jolis vitraux !

La trace de cette porte: l'entrée des artistes ?

En prenant de l'altitude, on voit nettement la trace de notre chapelle dans le bâti actuel:

capture d'écran Google earth

Je tiens à remercier chaleureusement mon hôtesse; c'est un plaisir de rencontrer des gens authentiquement amoureux de Paris et qui font tout pour en préserver le charme.

90 rue des Archives, Paris III°.