C'est la vue de cette carte postale intitulée "Pavillon du service des phares (Trocadéro)" qui piqua d'abord ma curiosité. Quoi ! Il y avait un phare autre que celui de la tour Eiffel ?
Plus qu'un phare, cette ilustration nous montre plusieurs phares à l'arrière-plan...
Lisez ce remarquable article de la Société historique d'Auteuil et de Passy consacré à notre phare: Clic !
Le Service des phares et balises était installé du côté droit (en montant) de l'avenue Albert de Mun, face aux jardins du Trocadéro, là où aujourd'hui on trouve l'aile moderne du Palais d'Iéna.
Voyez cette vue aérienne datant de 1943. J'ai entouré de rouge le Service des phares et sa cour. La rotonde du Palais d'Iéna est déjà construite, ainsi que l'aile longeant l'avenue d'Iéna. Le Palais abrite alors le Musée des Travaux Publics.
Ce n'est qu'en 1961, avec l'installation du Conseil Economique et Social (notre troisième chambre...), que la construction de l'aile longeant le boulevard Wilson est entreprise.
Mais comme on le voit sur les vues aériennes, il restait un côté du triangle... On décida donc de faire partir le Service des phares et balises et de construire la troisième aile qui manquait au projet de Perret.
On détruisit donc le bâtiment des Phares et balises, à la condition expresse que la lanterne sommitale - emblème du service - soit reconstruite à l'angle du boulevard Wilson.
Or, sur cette capture d'écran contemporaine, on a beau chercher, on ne trouve pas notre lanterne !
C'est ici que se trouvait le bâtiment du Service des Phares:
Alors, où se trouve notre phare ?
Et bien c'est très simple, vous prenez votre fougueux destrier, vous empruntez l'A4 et après vingt minutes à peine d'un galop tonifiant, vous sortez (sortie 10.1) en direction de Croissy-Beaubourg.
Mais si vous êtes pressés, prenez votre avion et posez-vous à Lognes, car nous allons au bout des pistes !
Car c'est là, dans une zone industrielle, que repose notre lanterne à l'extérieur d'un entrepôt des Domaines... (emplacement cerclé de rouge).
Voici le phare du Trocadéro !
La grosse boule sommitale en cuivre a disparu...
Regardez le soin apporté à la décoration !
La structure paraît en bon état:
À demi caché par la végétation, l'escalier menant à la lanterne gît à quelques mètres ...
On aimerait savoir quels sont les arguments utilisés par le Conseil économique, social et environnemental (le CESE) pour n'avoir pas tenu parole... Mais il n'est pas trop tard !
Avenue Albert de Mun, Paris XVI°.
Boulevard de Beaubourg, Croissy-Beaubourg (Seine et Marne).
Il a fallu 85 ans pour que la Banque de France tienne sa parole de "reconstruire" la Chancellerie d'Orléans qu'elle avait détruite (et qui était pourtant classée)...
RépondreSupprimerIl reste encore au moins 20 ans au CESE pour tenir sa parole et rappeler l'histoire du lieu en restituant à l'emplacement prévu cette lanterne, témoin de l'histoire du lieu...
Ça aurait plus de gueule que les fleurs de Koons devant le palais de Tokyo...
RépondreSupprimerPas faux !
RépondreSupprimerAvez-vous vu cet article ? http://www.histoire-auteuil-passy.org/activites/projets/reinstallation-de-la-lanterne-du-phare-du-trocadero
RépondreSupprimerOui, et comme vous le voyez, la dernière intervention date de janvier 2017, il y a 14 mois. Or, j'ai appris que l’entrepôt des Domaines de Croissy-Beaubourg doit être vendu dans quelques mois. Que deviendra notre phare alors ?
RépondreSupprimerSuperbe découverte, j'étais hier à Noisiel pour visiter la ferme du buisson (des Menier)...Si l'article était paru la veille, j'aurais fait un crochet à Lognes. Ce n'est que partie remise
RépondreSupprimerEviter d'y aller le dimanche car la zone industrielle est fermée et l'on ne voit le phare que de loin (c'est d'ailleurs le principe du phare). En revanche les carcasses d'avions de guerre sont visibles sans difficultés tout comme les sculptures de Kiefer
RépondreSupprimerLa clef sculptée du fronton sur la grande baie de la tour est conservée à Brest ! C'est en vue de la création du Centre National des Phares à Brest que ce monolithe de 2,5 tonnes va être conservé dans de meilleures conditions et restauré. Il serait peut-être judicieux que cette très belle lanterne rejoigne les collections bretonnes et qu'elle soit mise à l'abri de l'humidité qui aime tant corroder les métaux divers!
RépondreSupprimerBonne idée !
RépondreSupprimerEn tant que breton de Paris, j'agrée l'idée de faire figurer le lanterneau à Brest-même
RépondreSupprimer(cf. Mac Orlan dans Fanny de Laninon : "A c't'heure, je suis retraité maître timonier au Ponts et Chaussée, je fais le service des Phares et j'écoute la fanfare de la mer en son tourment d'Molène à Ouessant quand souffle le vent !)
Mais en tant que Parisien breton, je suggère aussi qu'il figure (comme seul phare parisien !!!) au sein de la très belle collection de lentille de Fresnel du Musée de la Marine à Paris-Trocadero (à côté de son lieu d'origine). https://www.musee-marine.fr/nos-musees/paris/collections/oeuvres-phares/optique-de-phare.html