C'est un lecteur - hélas anonyme - qui m'a donné l'idée de cet article consacré au petit patrimoine. À la suite de l'article consacré à La cour aux quatre pierres, j'ai reçu son commentaire me demandant pourquoi j'étais si émoustillé par les “pierres à bois”.
Depuis bientôt dix ans, Paris-Bise-Art se consacre au Paris hors des sentiers battus, celui qu'on ne voit pas tout de suite, celui qui est plus ou moins caché. Cela signifie que nous nous penchons aussi bien sur une crypte cachée sous un immeuble que sur une église souterraine transformée en restaurant, mais notre curiosité va plus loin.
Si vous parcourez le nuage de libellés (colonne de droite du blog), vous découvrirez des endroits que je n'hésite pas à qualifier d'exclusifs, Paris-Bise-Art étant le seul (ou le premier) à en avoir fait état sur l'internet, comme la mire du nord ou ce portail "abandonné par le sculpteur".
Mais ce qui fait aussi le succès de PBA, c'est l'intérêt qu'il porte au "petit patrimoine", c'est à dire les traces d'une "vie d'avant" qui ne sont pas nécessairement répertoriés dans les guides et qui ne font pas (ou si peu) l'objet de recherches. Ces traces de vies ne se trouvent pas seulement dans les arrondissements centraux - les historiques - mais aussi dans les "faubourgs" périphériques moins touristiques.
C'est ainsi que vous trouverez maints articles consacrés aux anciennes bornes qu'il est urgent de préserver car certaines disparaissent sous les yeux de tous sans que quiconque ne bouge (suivez mon regard...).
Vous trouverez également de nombreuses pierres à bois, ces billots sur lesquels nos ancêtres fendaient le bois de chauffage à la hache dans la cour de leur immeuble.
Dans ces mêmes cours, vous trouverez encore parfois une "queue de cochon", sorte de gros tire-bouchon qui servait jadis de point d'ancrage à une corde pour remonter des charges lourdes (bois ou charbon); ces queues de cochon étaient situées au-dessus d'un soupirail ou près de l'entrée de la cave.
Les puits étaient sous l'ancien régime la seule façon d'avoir de l'eau. Il en subsiste des dizaines, parfois en sous-sol, parfois encore en eau.
L'éclairage des rues est récent, mais avant l'électricité, les parisiens connaissaient les becs de gaz:
et avant les becs de gaz, certaines rues ou places bénéficiaient d'un éclairage public à huile; on en retrouve encore des traces dans certains murs de Paris.
Le point commun à ces petits détails qui font la ville, c'est qu'ils sont peu connus et donc ne bénéficient d'aucune protection.
Plus d'une fois je me suis trouvé dans une cour, photographiant une pierre à bois, et je me suis fait interpeller par un habitant de l'immeuble qui ignorait ce que c'était.
Il n'est pas rare qu'au hasard d'un ravalement ou d'une rénovation, ces témoins d'une autre époque disparaissent, plus par inculture que par vice... C'est pourquoi, à mon avis, nous devons être vigilants et tenter autant que faire se peut de préserver ces innocents témoignages du passé qui n'ont que nous pour les défendre !
Pour ma part, même si "Paris bise art" est un tout, je crois bien que ce sont vos articles consacrés à ce "petit patrimoine" qui m'attirent le plus. Encore merci Jean-Paul de nous faire vivre tant de belles aventures parisiennes. Je ne compte plus les fois où grâce à vos articles, j'ai pu épater mes compagnons de voyage, d'un jour ou de toujours.
RépondreSupprimerSI SI SI ....M E R C I encore et toujours; que de choses et de lieux et même de mots ai-je découverts avec vous !
RépondreSupprimerEt si je vis loin de Paris c'est toujours un grand moment de découvrir un nouvel article.
je suis l'anonyme en question.
RépondreSupprimerJe suis content de votre réaction qui vous a poussé à synthétiser ce qui fait tout le prix de votre blog – le seul que j'ai en onglet et que je consulte régulièrement.
Evidemment si quelqu'un devait être nommé officiellement à la défense du patrimoine parisien, vous devriez figurer en bonne place.
Je n'aime pas la nostalgie pour la nostalgie, mais je trouve dommage que ce qui fait la saveur de cette ville "que le monde nous envie" soit peu à peu remplacé par des nouveautés sans caractère. Exemple clé : ce foutu opéra Bastille à l'acoustique sans doute excellente, mais d'une laideur insigne et qui dès son érection avait commencé à perdre des morceaux de sa façade.
J'ajouterai que j'ai tourné un court métrage en costume XIXe siècle à Paris et que plusieurs des trouvailles de votre blog m'ont inspiré pour les décors. Notamment cet hôpital Esquirol de Saint Mandé sur les lieux de l'ancien asile de Charenton.
Bonne continuation
Vincent
RépondreSupprimerBien d'accord et tt à fait convaincu par votre explication sur l'intérêt du blog Paris-bise-Art, et sur son contenu, de ses combats, de ses révélations. Je suis POUR 100%. Je ne doute pas de l'influence positive de son existence, en dépit de vos craintes justifiées. S'il n'existait pas, il faudrait le créer ! Dieu merci, le blog est bien vivant. Longue vie à Lui.
Très fidèlement,
Otto Graf.
Merci de vos commentaires !
RépondreSupprimerLe grand barde devant ces hommages élogieux a voulu se mettre au même niveau que tous ces intervenants . En voulant étaler sa science sur l'internement du marquis de Sade à l'asile de Charenton , il s'en est allé vérifier sur la page Wikipédia de l'hôpital Esquirol la liste des fadas
RépondreSupprimerLe marquis est le quatrième de la liste , mais le grand barde a été horrifié de découvrir le cinquième
JPD vous le connaissez ce compositeur ???
Je ne connaissais pas mais grâce à vous, je comprends mieux pourquoi j'ai une telle facilité à jouer du pipeau !
RépondreSupprimer