Etre parisien ne signifie pas forcément habiter Paris. Renaud G. notre lecteur belge nous en donne la preuve encore une fois. Comme à chacune de ses visites, il nous fait part de ses découvertes et croyez-moi, il a l’œil !
C'est le monument au roi des belges Albert I° qu'il nous montre aujourd'hui.
Ce monument se trouve au tout début du cours la reine, regardant les encombrements de la place de la Concorde.
Logique toute parisienne: le roi Albert I° se trouve cours la reine alors qu'à trois cents mètres à l'ouest, le cours la reine se nomme cours Albert I° !
Je laisse la parole à Renaud:
Sur le socle sont incrustés les blasons des 9 provinces de l'époque. Le Brabant s'est divisé en 1995: le Brabant Flamant et le Brabant Wallon. Il y a donc actuellement 10 provinces en Belgique.
Le piédestal est trop haut; on manque de recul pour admirer l'ensemble
Sur la face côté Seine (avec la représentation de l'hôtel de ville de Bruxelles):
Seuls, les noms des neuf provinces de l'époque figurent sur cette face. Les monuments représentés sans indications complètent probablement ceux de l'autre face. Après recherche, il s'agit une nouvelle fois de villes touchées par le premier conflit mondial. À noter que la ville de Louvain apparaît pour la deuxième fois sur le monument avec cette fois l'église Saint-Pierre.
En bas à gauche, la Reine Élisabeth de Belgique est représentée avec sa coupe de cheveux typique de l'époque qu'elle gardera jusqu'à sa mort.
Sur la face côté place:
Les 11 villes nommés et représentés ont été des étapes majeurs de la première guerre mondiale. Il faut remarquer que la bibliothèque de l'université de Louvain est représentée en train de brûler (événement qui a eu lieu le 25 Août 1914), par contre, la halle au drap de Ypres est représentée intacte alors qu'au même moment, elle est presque rasée.
En bas à gauche, le Roi Albert est représenté debout, la main posé vraisemblablement sur l'épaule de son fil Léopold qui lui succédera sur la trône en temps que Léopold III.
Quelques paragraphes d'un discours du roi ornent l'arrière du piédestal:
Au sommet, la statue du sculpteur Armand Martial représente "le roi cavalier", une légende née lors de la première guerre mondiale pendant laquelle le roi et la reine sont resté très proche des soldats dans les tranchées de l'Yser, s'attirant la sympathie populaire. Mais au delà de cette image d'Épinal, par modestie, le roi n'appréciait pas ce surnom, d'autant qu'il se dit qu'il était assez mauvais cavalier !
Le cheval est représenté les quatre pieds au sol (symbole d'une mort naturelle), il n'y a donc pas ici de discussions autour des circonstances de sa mort *, à l'inverse d'autres statues équestre du roi, comme celle de Liège.
* Féru d'alpinisme, Albert I° fera une chute mortelle le 17 février 1934 sur les Rochers de Marches-les-Dames près de Namur en Belgique.
Un grand merci à Renaud qui nous a éclairé sur un monument mal connu des parisiens.
Cours la reine, Paris VIII°.
Un grand merci pour ce beau reportage, très documenté et fort bien expliqué !
RépondreSupprimerL'un des commentaires me pousse cependant à réagir car il propage une légende urbaine qui a la vie dure... En effet, le nombre de jambes levées sur une statue équestre n'a rien à voir avec la mort du cavalier. Rien. Cela signifierait-il que seules des statues posthumes pourraient être érigées ?
Plus sérieusement, cette légende urbaine est apparue chez certains guides peu scrupuleux et s'est propagée par la magie d'internet sans que jamais aucune source fiable ne vienne l'étayer.
Arrêtons donc de chercher des symboliques foireuses où il n'y en a pas, et apprécions simplement l'audace des sculpteurs, dont la statue équestre de Vercingétorix à Clermont Ferrand est un superbe exemple.
(d'ailleurs, sur cette statue, aucun des pieds du cheval ne touche le sol...mais quelle en est donc la mystérieuse signification cachée ?).
Super-Matthieu a raison, cette légende concernant les statues équestres a la vie dure, même en Belgique. Sans doute est-elle partie d'une coincidence puis elle a été recopiée ad libitum...
RépondreSupprimerQuant à l'interrogation finale de Matthieu, je pense que nous avons ici un bel exemple du surréalisme belge !
pour les ésotéristes, le cheval sur ses 4 pieds signifie que le cavalier oeuvre dans le monde de la matière (le quaternaire, donc dans le monde sociétal ou monde manifesté. Lorsqu'une patte est levée, il oeuvre aussi dans le spirituel (le ternaire divin)cas fréquent des statues royales (rois sacrés s'entend et non rois constitutionnels comme l'était Albert).
RépondreSupprimerComme ésotériste ici, je ne vois que le grand barde !
RépondreSupprimerGrâce à vous l'érotique grand barde a appris qu'on pouvait faire de l'escalade dans le plat pays
RépondreSupprimerNon, pas érotique mais ésotériste !
RépondreSupprimerSoyez pas jaloux ,puisque je vous dit que je suis érotique
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RépondreSupprimerC'est pour cela qu'à 76.Sainte Adresse - capitale de la Belgique de 1914 à 18 - et pour éviter toute polémique ultérieure bruyante (mais technique !) sur Paris-bise-art que le Roi Albert est présenté debout, sans son canasson, et habillé en soldat.
Ca vous désarçonne, pas vrai ?...
Vive la Belgique, Une fois !
Ottomédon.
Otto a la frite !
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