mercredi 29 novembre 2017

Exposition "Les nuits parisiennes" à l'hôtel de ville

La salle Saint-Jean de l'hôtel de ville (entrée rue Lobeau) nous présente une bien curieuse exposition consacrée à la nuit parisienne.


Dans un premier temps, l'éclairage nocturne des rues tient la vedette.


Eclairage au gaz, à huile, électrique, nous revisitons l'éclairage public en admirant des objets de la collection de "Monsieur éclairage", Ara Kebapcioglu. Paris-Bise-Art avait rendu visite à son petit musée en mai 2015 (Clic !).




Puis soudain l'exposition prend une autre tournure, plus colorée, plus lumineuse, plus superficielle aussi.




Nous ne parlons plus de l'éclairage mais nous sommes dans la nuit parisienne, ses cabarets, ses dancings et autres lieux de fête.


Quelques toiles...


Quelques photos osées pour l'époque...



Cette seconde partie de l'exposition aurait pu être passionnante; elle ne présente qu'une collection de photos de presse... sans grand esprit.




Golf-Drouot, Régine's, Castel, Palace, quelques photos souvent en noir et blanc, et quelques lignes d'un commentaire vraiment peu fouillé. Paris-Match aurait fait mieux !


En résumé, une première partie fort intéressante et bien conçue, et une deuxième partie insignifiante à oublier.
Un dernier très mauvais point pour la vulgarité agressive (ou l'agressivité vulgaire) des ASVP qui contrôlent l'entrée.


Entrée gratuite

Hôtel de ville, rue Lobeau, Paris IV°.

Un immeuble de Charles Labro rue Sedaine

Notre lectrice Fati a décidé d'offrir pour ses neuf ans un cadeau à Paris-Bise-Art: cet article fort détaillé et les photos qui l'accompagnent.
C'est donc bien volontiers que je lui cède la parole.

***

La rue Sedaine (XIe arrondissement) est une artère dont le tracé tel qu'on le connaît aujourd'hui commence à voir le jour en 1844 dans sa partie centrale (entre les rues Saint-Sabin et Popincourt) pour atteindre sa longueur définitive en 1862. C’est en 1850 qu'on lui attribua le nom de l’auteur dramatique Michel Sedaine (1719-1797) voisin du quartier. Un médaillon à son effigie agrémente d’ailleurs la façade du n°2.


Cette artère a pour particularité de répondre parfaitement aux normes haussmanniennes régulant la hauteur et les saillies des bâtiments sur rue. Les immeubles y sont dépourvus d'aspérité et parfaitement alignés comme des articles dans un hypermarché (pour autant nulle intention de ma part de dénigrer le travail du célèbre préfet). Mais au niveau du n°52 un immeuble détonne au milieu de l’uniformité ambiante et se fait remarquer par sa façade admirablement travaillée, son association réussie de la pierre et de la brique qui ne se dévoile qu'aux deux étages supérieurs, et surtout ses nombreux encorbellements. 


Une fantaisie qui semble émaner d'un créateur longtemps brimé qui, à la faveur de deux nouveaux règlements urbanistiques plus permissifs (1882 et 1893)*, s’est donné à cœur joie dans une explosion de saillies en tout genre. Bow-windows (ou oriel si l'on veut éviter le recours à l'anglais) de diverses tailles et formes, à angle droit, à pan coupé, reposant sur consoles, de profondeurs plus ou moins prononcées. Des baies tout aussi variées incluses ou non dans les oriels, surmontées de linteaux simples ou ornés, de frontons triangulaires enserrant une énigmatique sphère dont l'arrondi ne fait qu'appuyer la géométrisation de la façade, voire dépourvues de décor pour certaines d'entre elles.  Un agencement parfaitement rectiligne mais néanmoins adouci çà et là par des courbes. 
L'immeuble qui date de 1898 (année de l’achèvement du Castel Béranger) est l’œuvre de Charles Labro (ingénieur diplômé de l’Ecole Centrale) qui finira par produire des constructions Art Nouveau sans toutefois faire concurrence à la créativité d'un Hector Guimard ou d'un Jules Lavirotte. 


La façade sur cour est tout aussi soignée et les saillies y sont aussi de rigueur. A pans coupés elles laissent deviner la présence d'une cage d'escalier ; plus travaillées elles encadrent sans doute un séjour. On peut admirer les pendentifs rattrapant le passage du pan coupé du troisième étage à l'angle droit du quatrième.



Dans la cour que l'immeuble partage avec son voisin du 54 en travaux (presque achevés), les vélos s’entassent dans un joli désordre. Certains semblent avoir servi jusqu’à l’épuisement.


Et ce n'est pas terminé, il faut revenir sur nos pas pour retraverser le hall d'entrée, car c'est là que résident les petites surprises que nous réserve cet immeuble où tous les recoins ont bénéficié d’un traitement soigné. Il est encadré côté rue par une belle entrée surmontée d'un arc en briques bicolores (un petit bémol néanmoins : l’hypertrophie de la clé de l’arche qui fusionne avec le corbeau de l'étage supérieur).


Comme s'il ne devait pas lui non plus être négligé, l’accès côté cour quoique simple est rehaussé par 3 discrètes rosaces ornementales uniformément blanches fixées sur le linteau métallique.




Une fois dans le hall l'on ne sait que regarder en premier :  le faux-plafond décoré de plaques de plâtre moulé, le sol pavé de bois, les murs habillés de briques et ornés de cabochons, les carreaux en relief émaillés où s'enroulent les rinceaux d'une belle frise végétale. 






On sent la proximité de l'Art Nouveau mais ce n'est pas de l'Art Nouveau...



Vous pouvez vous pencher, ils sont bien en bois ces pavés !


Un grand merci à Fati pour cet article riche et passionnant !

Addendum 20 novembre 2017

Quand je vous dis que le lectorat de Paris-Bise-Art est le plus cultivé du ouaibe, je le prouve !
Voici un envoi reçu sur Twitter de la part de supergreg‏ (@supergreg3), que je remercie:



54 rue Sedaine, Paris XI°.

mardi 28 novembre 2017

Paris Mystères

Un nouvel ouvrage vient d'arriver dans la bibliothèque de Paris-Bise-Art.
C'est par là: Clic !


lundi 27 novembre 2017

Château d'Ormesson

Hors Paris

Un château qui est dans la même famille depuis quatre-cents ans, ce n'est pas si fréquent.
Toujours privé mais jamais ouvert au public, l'opportunité de le visiter lors des dernières journées du patrimoine était tentante, même si un droit d'entrée était requis (5,00 €).
Donc, après une fraîche chevauchée matutinale, nous voici en vue du château, au bout de l'allée d'honneur. 


Cette allée d'honneur est bordée par les anciens communs transformés en confortables maisons et habités aujourd'hui par les ex-châtelains. Le château lui, n'est plus habité.


Le château paraît relativement petit vu sous cet angle


Guidés par un membre de la famille Ormesson, nous commençons notre visite par un tour du parc



C'est en découvrant ces vastes espaces qu'on réalise l'étendue du domaine


Sur cette capture d'écran, on voit l'ensemble du domaine dont une partie a été transformée en golf.



Admirez cette trompe, chef d'oeuvre de stéréotomie: partant d'un angle droit en partie basse, elle se développe en une forme hémisphérique en partie haute.


Comme on le voit ici, le château est complètement entouré d'eau


Encore partiellement recouvert de givre, le majestueux fer à cheval avec ses degrés semble protégéer le grand canal. Si Le Notre n'en est pas l'auteur, on sent tout de même son influence.


Nous voici devant la façade sud du château, ajoutée au XVIII°. Notez l'absence de parements en briques et le style classique qui tranche avec la façade nord.




Après ce grand tour du parc, une courte visite d'une (petite) partie des appartements. 


Cet escalier va au premier étage, pas nous.



L'intérieur de château est plutôt décevant. Il n'a pas été habité depuis la mort de Wladimir d'Ormesson en 1973.






Vous ne verrez pas de photos de la charmante bibliothèque pleine de souvenirs car on m'a interdit d'user de mon appareil-photo et je ne voulais pas finir dans les douves...

Voila, une visite en deux temps: le parc, le grand canal et les degrés du fer à cheval sont magnifiques, tandis que l'intérieur est décevant. Il nécessiterait une restauration en profondeur qui pourrait sans doute être financée par une plus grande ouverture au public...

 231 avenue Olivier d'Ormesson, Ormesson-sur-Marne (Val de Marne).