mercredi 16 août 2017

Un matin à la Madeleine

Regardez bien cette photo. Comme moi, vous comptez dix balayeurs ?
Et bien sachez que cette place - au demeurant pas très sale - voit passer en une matinée autant de balayeurs que la rue de Clignancourt en trois mois !



Alors maintenant, quelque chose m'intrigue: il semblerait que des bûcherons utilisent l'espace public pour entreposer leurs planches de bois.
Y a-t-il une scierie dans le coin ?


Il faudrait tout de même le signaler aux autorités; quelqu'un pourrait tomber. 




Addendum 17 août 2017:

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager le commentaire envoyé par Musard, on ne peut mieux dire:

"Il est très facile de faire la différence entre des détritus, du mobilier urbain ou de l'art contemporain. Il suffit de se munir d'une simple bombe de peinture. Vous colorez la chose. Si on ne vous dit rien, il s'agit de détritus, si vous êtes poursuivi en justice, c'est de l'art contemporain, si vous touchez une subvention, c'est du mobilier urbain. J'ai employé cette méthode place de l'Hôtel de ville et j'ai touché 25 euros. Ce sont donc des bancs, d'ailleurs tout le monde marche dessus."

Merci à Musard; allez voir son travail dans le blog Paris Myope !


Place de la Madeleine, Paris VIII°.

8 commentaires:

  1. Et si c'était de l'Art Contemporain ces poutres ?
    Bon, bien sur, si c'est pas écrit dessus, c'est impossible à savoir.

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  2. C'est drôle, j'étais à la terrasse du café du coin de la place de la Madeleine l'autre jour et je regardais ces poutres-bancs en pensant à votre blog et à votre coup de gueule à propos du Panthéon. Il me semble que j'ai vu le même genre de poutres ailleurs (Place de la République ?) En tout cas il est évident que cela n'embellit pas le paysage et que ça ne sert pas à grand chose. On ne peut pas comprendre ce genre de "gestes" quand on n'est pas un énarque idiot nanti d'un conseiller à la Culture qui croit qu'un peu d'art "brut" rend la vie plus chic. Dans l'ensemble, le "mobilier urbain", à part les bancs dans les squares et sur quelques avenues, est une forme de pollution visuelle, au même titre que la publicité. Cela permet juste à quelques petits malins de faire leur beurre…

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  3. Il est très facile de faire la différence entre des détritus, du mobilier urbain ou de l'art contemporain. Il suffit de se munir d'une simple bombe de peinture. Vous colorez la chose. Si on ne vous dit rien, il s'agit de détritus, si vous êtes poursuivi en justice, c'est de l'art contemporain, si vous touchez une subvention, c'est du mobilier urbain. J'ai employé cette méthode place de l'Hôtel de ville et j'ai touché 25 euros. Ce sont donc des bancs, d'ailleurs tout le monde marche dessus.

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  4. Même chose que Place du Panthéon...https://www.paris.fr/actualites/la-madeleine-retrouve-son-ecrin-historique-3865
    C'est une façon d'attirer l'attention des riverains et autres pour une réflexion sur le futur aménagement de cette place et des six autres.
    Je n'ai pas dit que j'appréciais mais je le prends comme des signaux adressés à ceux qui vivent ou passent dans les lieux concernés afin qu'ils donnent leur avis sur le devenir ou les propositions de réaménagement des places.

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  5. Il est vrai qu'en communication, la mairie de Paris est plutôt bonne.

    Maintenant, des faits: ce ne sont pas des propositions de réaménagement, mais des décisions déjà prises. Sont laissés à la vox populi la couleur des clous ou la forme des boulons.
    Ces décisions ne sont pas prises en tenant compte de l'environnement architectural et urbain, ni en tenant compte de l'usage qui en est fait.

    Deux exemples: la place du Panthéon est une place minérale, ordonnancée autour du Panthéon. La mairie veut la "végétaliser" !

    La place de la Madeleine possède déjà de très larges trottoirs (voir mes photos) où il est tout à fait possible de positionner un manège ou une estrade si l'on veut.
    De plus, si vous lisez le projet, vous noterez la suppression de files de circulation autour de la place. Mais ces files de circulation sont en fait des files de "dépose-minute" pour les commerces de luxe qui entourent la place (Fauchon, Hédiard, Maison de la truffe, Caviar Kaspia, etc...), toutes équipées de voituriers.
    Imaginez-vous la clientèle de ces commerces venir en vélib ????

    Enfin, last but not least, plus fondamentalement, j'estime que par leur vote, les parisiens ont confié leur ville à une équipe dont la mission est de la gérer et de la faire fonctionner au mieux, pas de la transformer !
    Imagine-t-on des tours de 180 mètres comme le nouveau palais de justice ou les tours Duo plantées à Venise, St-Petersbourg, Florence ou Vienne ?

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  6. Excellent commentaire mais quelles constatations!

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  7. Je me positionnais sur la présence, temporaire, des blocs de pierre et ou de bois sur les places considérées et donc pas "une œuvre d'art"...Pas sur le fond des projets de modifications et d'aménagement ou réaménagement de places. Je vis bien loin de la capitale depuis fort longtemps; je pense que je reconnaîtrais même le PARIS actuel.

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  8. Bonjour. Je ne suis pas d'accord avec vous. Ces poutres sont évidemment des bancs. On peut regretter la non-reprise des bancs traditionnels vert bouteille de type haussmanien et l'espèce d'idéologie bien pensante et cul-cul des bancs en bois type chantier pour faire à la fois écolo et contemporain. Pour ma part, je regrettais surtout la disparition progressive et systématique depuis 20 ans des fameux bancs verts si utiles aux vieux, aux femmes enceintes, aux enfants, aux handicapés, enfin, à tout le monde, et surtout, outils et expressions indispensables de l'art de la station, du refus de la mobilité vibrionnante, bref, du rien-faire et aussi de la rencontre possible ("c'est à vous ce joli petit chien ?" "C'est intéressante, ce que vous lisez ?"). Alors, pour ma part, je me réjouis de ce retour des bancs. Quant au réaménagement des places au détriment de la bagnole, il est plus que temps d'en faire des lieux de vie et non plus des ronds-points de taille autoroutière (par contre, vous avez raison sur le fait que la "concertation" autour de ces projets est une rigolade qui relève plus de la communication et de l'embrigadement que de la démocratie participative, mais pour ma part, cela va dans ce qui me semble être l'évidence et le bons sens). Et puis l'idée (hélas fort peu probable) de voir un jour les clients fortunés d'Hédiard ou de Fauchon (mais en réalité, ce sont plus sûrement les touristes) venir en métro acheter leur caviar et leur foie gras, cette idée me fait jubiler ! Amicalement.

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