lundi 27 février 2017

Palais de Justice - De César à Belleyme

La visite du Palais de Justice de Paris continue !
Aujourd'hui, nos déambulations vont se concentrer sur la partie comprise entre le quai de l'horloge et la salle des pas perdus, c'est à dire la façade sur la Seine regardant vers le nord.



J'ai placé des repaires colorés sur ce plan afin de vous faciliter la visite


Repaire 1 rouge.
Nous commençons par la salle Rozès, du nom de la première femme nommée première présidente de la cour de cassation. Elle fut aussi présidente du TGI de Paris. Simone Rozès est aujourd'hui en retraite.


Nous sommes dans l'ancien bureau du directeur de la Conciergerie lorsque c'était une maison d'arrêt (jusqu'au début du 20° siècle). Elle est située au rez-de-chaussée de la tour César; on y accède par la "cour de la conciergerie".



Repaire 2 rouge
Salle Diet (du nom d'un magistrat).
Cette salle se trouve tout en haut de la tour César.


La photo représente le retable du parlement qui était dans la grande chambre du Parlement de paris sous l'ancien régime (là où le roi faisait lit de justice, aujourd'hui première chambre du TGI paris).
Ce retable du 15° siècle (auteur inconnu) fut déposé à la Révolution puis restitué en 1891 non pas dans la première chambre du TGI mais dans la première chambre de la cour d'appel. Il sera retiré en 1904. C'était l'époque du petit père Combes où l'on ne voulait plus voir de signes religieux.
L'original est au Louvre.


La (jolie) charpente en châtaigner est récente.



Au détour d'un couloir longeant la tour d'argent, nous découvrons ce tout petit placard en bois, à peine visible. Il y a plus d'un siècle, il contenait le plus vieux téléphone du Palais.


Voici le monument Berryer (grand avocat défenseur du peuple et des socialistes comme Louis Blanc), situé dans la salle des pas perdus. Repère 3 vert.
Le sculpteur Henri Chapu a représenté Berryer en pleine plaidoirie, avec à ses pieds la Fidélité (à gauche) et l’Éloquence (à droite).
Mais regardez mieux... (cercle rouge)


Le facétieux sculpteur a placé sous le pied de l’Éloquence une tortue !
Est-ce pour symboliser la durée des plaidoiries, la lenteur de la Justice, ou plus simplement l'éternité ?


Repaire 4 bleu
Nous entrons dans la première chambre du Tribunal de Grande Instance (TGI), anciennement "Grande chambre du parlement" puis salle du tribunal révolutionnaire. C'est ici qu'eut lieu le procès de Marie-Antoinette.


Cette partie du Palais fut incendiée sous la Commune mais a été reconstruite dans le même style Henri II. 



On savait faire des plafonds en ce temps-la !


Voici ce que vous verriez si vous étiez président:


Mais regardez derrière le fauteuil du président: cet autre fauteuil condamné (bah oui !) par une embrasse...
Il est ici pour nous rappeler le trône du roi; il s'y asseyait lorsque se tenaient les "lits de justice".


Salle du conseil. Repère 5 violet.
Sert aujourd'hui aux délibérations du TGI voisin, Mais à l'époque de la Grande chambre du Parlement, la cloison n'existait pas et la Grande chambre donnait sur la Seine.


Le roi se tenait près de la cheminée.
Si vous observez la fenêtre, vous verrez que nous somme exactement entre le tour d'argent et la tour de César.


Nous voici dans l'atrium de Belleyme - repère 6 orange.
Louis-Marie de Belleyme fut président puis procureur du tribunal civil de la seine (ancêtre du TGI de paris) sous Napoléon III et c'est lui qui fit bâtir ce secteur en 1853.


Grimpons dans la galerie.


D'après la légende , Belleyme avait conçu des supports pour les bustes de ses prédécesseurs présidents du tribunal... et pour lui. Mais il se fâcha avec Napoléon III et son buste ne fut jamais installé, d'où la console restée vide (à droite sur la photo). Il a tout de même une rue à Paris et son portrait dans l'atrium qui porte son nom.


Bibliothèque - Repère 7 bleu


C'est une ancienne salle d'audience du TGI devenue bibliothèque, elle se situe au fond de l'atrium de Belleyme (là où il y a le buste de Bonaparte d'après Chaudet), non loin de la tour de l'horloge. Cette partie n'a pas été touchée par l'incendie mais date de 1853.


C'est sur cette image que prend fin très provisoirement notre visite du Palais de Justice. 
Que voulez-vous, j'aime les beaux plafonds !


Je tiens à préciser que cet article n'aurait pas pu être écrit sans Marc S. qui, non content de nous avoir guidé dans le labyrinthe du Palais, a bien voulu légender ces photographies.
Je suis sûr que vous vous joignez à moi pour le remercier très chaleureusement ! (et si vous ne le faites pas, vous n'aurez pas la suite !

à suivre...

Rappel: pour voir les autres articles consacrés au Palais de Justice, cliquez sur le libellé "Palais de Justice" ci-dessous.

4 boulevard du Palais, Paris I°.

4 commentaires:

  1. Passionnant ! Et de l'usage des symboles...Merci et pas seulement pour avoir la suite !!!!!

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour, si vous repassez par là, il est amusant de passer la tête derire la statue de la salle des pas perdus......

    RépondreSupprimer
  3. Comment ? Montrer un fessier sur un site aussi distingué que Paris-Bises-Art, vous n'y pensez pas :-)

    RépondreSupprimer
  4. Je M en doute...... je vois que vous avez eu cette information 😉

    RépondreSupprimer