Qu'il est loin, le "pavillon de la meute", rendez-vous de chasse qui appartint à la reine Margot, vit Louis XIII y chasser et le Régent y faire des fêtes !
Du rendez-vous de chasse, l'architecte Gabriel fera un château sous le règne de Louis XV, et ce château sera la première adresse de Marie-Antoinette lorsqu'elle arriva à Paris.
C'est d'ici que Pilatre de Rozier, accompagné du marquis d'Arlandes, décollera en montgolfière pour atterrir un quart d'heure plus tard à la Butte aux cailles.
C'est encore ici que Marie-Antoinette fera construire dans le parc une salle de bal dont le nom restera: le Ranelagh.
Après la Révolution, le château sera presque abandonné; c'est le célèbre facteur de pianos Sébastien Erard qui achètera le domaine en 1820.
Mais la loi sur les propriétés non bâties, imposant de 80000 francs le parc de la Muette, sera la cause de son morcellement et de sa disparition.
Sur cette carte de 1878, on observe que le chemin de fer de la Petite Ceinture a prudemment évité le domaine de la Muette, domaine qui était beaucoup plus vaste que l'actuel:
Le château que nous voyons aujourd'hui est de construction relativement récente puisque c'est le baron Henri de Rothschild qui le fit construire en 1912 sur un terrain de 2,2 hectares.
Mais ce château qui porte encore les armes de la famille de Rothschild n'a rien à voir avec le vieux château voisin dont les derniers vestiges ne disparaîtront qu'en 1926.
Pendant la guerre, les Rothschild se verront spoliés de leurs biens. Le château sera occupé par les allemands puis par les américains à la libération.
En 1948, les Rothschild vendent la propriété à l'Organisation Européenne de Coopération Economique (OECE), à qui succédera en 1961 L'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE).
Paris est le siège mondial de l'OCDE.
De 2002 à 2009, de très importants travaux seront menés, qui verront la création du centre de conférences de l'OCDE.
C'est donc par l'entrée moderne que nous pénétrons dans ce haut lieu de l'intelligentsia mondiale:
L'immense lobby où chaque toile au mur vaut bien plus que votre maison de campagne...
... et la grande salle où ont lieu les réunions plénières ont été creusés sous le jardin
Nous remontons vers le soleil parisien par une sorte de kiosque en verre
NB: Un jour, il a fait beau et PBA était là: Clic !
La pelouse recouvre les locaux que nous venons de traverser
Entrons maintenant dans la partie "historique", non sans regarder cette carte postale qui nous permet de jouer au jeu des sept erreurs !
Le "grand foyer", ses drapeaux, ses hôtesses polyglottes...
Le "grand salon" accueille aujourd'hui le Conseil des Représentants permanents auprès de l’OCDE, c’est-à-dire le conseil d’administration.
Orné de tapisseries des Gobelins (Les Portières des Dieux) appartenant au Mobilier national, le grand salon présente un ensemble de boiseries provenant de l'ancienne bibliothèque royale de Louis XV.
Observez en détail les boiseries et essayez d'en faire autant !
La "salle des tapisseries" n'en contient aucune...
Cet ancien grand salon s'appelle maintenant "salle Roger Ockrent", du nom d'un ancien ambassadeur de Belgique auprès de l'OCDE.
Ce nom vous semble familier ? C'est normal, Roger Ockrent était le père de l'illustre journaliste Christine Ockrent.
Cette ancienne bibliothèque a encore de beaux restes
La salle Georges Marshall - l'homme du plan - est l'ancienne salle à manger.
(oui, oui, c'est du vrai marbre !)
Elle est utilisée aujourd'hui pour... manger, boire et danser !
Sous un écran (il doivent les livrer par paquets de cent, ici), on reconnaît une desserte.
C'est sous le blason de la famille Rothschild que nous quittons les lieux... avec une impression plus que mitigée. Bon, d'accord, il y a quelques belles pièces, de belles boiseries, un ou deux lustres remarquables, Mais avez-vous vu un seul plafond ? Non, ils ont tous disparu au profit de l'éclairage, des caméras, de la climatisation, etc... Les fenêtres à la française ont cédé la place à du verre blindé...
Disons que c'est l'idée qu'ont les américains du goût français !
N'espérez pas entrer à l'improviste, l'OCDE est mieux gardienné que l'Elysée !
Il vous faudra attendre les prochaines journées du patrimoine (en septembre) !
Savez-vous que l'adresse - rue André Pascal - est le nom de plume du baron de Rothschild ?
OCDE/OEDC, rue André Pascal, Paris XVI°.
eh bien vous avez été bavard sur la Muette
RépondreSupprimerEffectivement Pascal comme nom de plume du baron à cause des billets de banque éponymes dont il était grassement pourvu
Bon, ça c'est fait...
RépondreSupprimerMerci encore au Grand Barde, excellente l'allusion aux Pascal.
RépondreSupprimerConcernant Christine Ockrent, cette illustre journaliste, dont la déontologie est bien connue. L'ancien Premier ministre du Shah Hoveida en sait quelque chose
que voulez vous , je suis nostalgique de ces billets , il parait qu'il existe des coupures de 200 et 500 euros , je ne sais même pas à quoi ils ressemblent , en revanche le billet de 5 euros je peux vous le dessiner à main levée
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