vendredi 14 octobre 2016

Ancien hôpital Saint-Vincent de Paul

Désaffecté depuis plusieurs années, l'ancien hôpital Saint-Vincent de Paul, ancien Hospice des Enfants-Assistés, ancienne Institution des pères de l'Oratoire (noviciat) se nomme à présent "Les grands voisins". Ce regroupement d'associations a désormais la haute main sur l'ancien hôpital, mais il s'agit d'un contrat à durée déterminée: la mairie de Paris veut édifier ici un "éco-quartier ouvert et connecté", en d'autres termes couler du béton.
Nous laisserons à d'autres le soin d'épiloguer sur le devenir de ces trois hectares; l'objet de cet article est la partie historique de l'hôpital, ce qui est encore debout et ce qui doit être sauvé.
Sur cette vue, j'ai entouré l'hôpital en violet, le pavillon de l'Oratoire en rouge et j'ai indiqué la chapelle en jaune.

capture d'écran Google maps

C'est l'association Aurore  qui occupe la partie historique que nous visons. La porte s'ouvre facilement.


De l'avenue Denfert-Rochereau, on reconnaît la façade de la chapelle que nous avions visité récemment (Clic !). 


Nous sommes dans la cour d'honneur qui s'organise autour d'une statue de Saint-Vincent de Paul


La statue en marbre blanc est signée par le sculpteur Jean-Baptiste Stouf. Elle avait initialement été commandée en 1786 pour enrichir la série des grands hommes du Louvre et ne fut installée ici qu'en 1814.


Il existe à ma connaissance trois statues identiques de St-Vincent de Paul à Paris:
de gauche à droite, à St-Vincent-de-Paul, église Ste-Marguerite et église St-Thomas d'Aquin.
Identiques ? Pas tout à fait. Regardez bien, vous verrez qu'elles diffèrent par des détails.
Alors, sont-ce des copies, des imitations ?


Encore un instant sur cette statue.
Aux pieds du saint, un petit garçon est allongé sur le sol. Est-il vivant ?
En voyant cette statue, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement avec une photographie récente...


Sur la droite de la cour, se dresse l'ancienne chapelle qui occupait jadis la totalité du bâtiment:


Rappelez-vous, nous y sommes venus le mois dernier ! (Clic !)


L’opiniâtreté paye, c'est ma six-centième visite et je trouve la porte ouverte !
(Heuu... Peut-être moins que 600
Encore une sculpture du héros local:


La "chapelle" n'est plus qu'une grande pièce depuis que le bâtiment a été entresolé pour aménager une crèche à l'étage supérieur.



D'un bond gracieux, nous voila au premier étage, dans un immense volume  


Vous reconnaissez le vitrail qui orne la façade:


C'est l'association Artémisia qui est installée dans ce local.


Prise presque sous le même angle, ce même espace lorsqu'il était occupé par la crèche.


Des boxes permettent aux élèves de travailler sans se gêner


Le même espace il y a cent ans:


Cette gravure est parue sur le magazine L'Illustration n° 42 du 16 décembre 1843:


Aujourd'hui, seules subsistent ces deux plaques en marbre...


... ainsi que la grande cheminée. Les deux portes latérales étaient-elles des chauffe-biberons ?


Le reste du bâtiment "historique" a été aménagé en logements pour "personnes fragiles".
Il subsiste deux escaliers datant du XVII° siècle.
Nous montons par le premier:




Nous sommes sous les toits et la charpente est apparente par endroits:


Cette cuisine sous les combles me comblerait !


Au passage, l'arrière de l'horloge dominant la cour d'honneur; elle n'est pas à l'heure !


Nous descendons par le second escalier, semblable au premier:




Si vous voulez tout savoir sur ce lieu, son histoire et son patrimoine, consultez l'épais dossier (245 pages) préparé par le Grahal  pour éclairer la ville de Paris : Clic !

72-86 avenue Denfert-Rochereau, Paris XIV°.

4 commentaires:

  1. Bravo pour ce billet bien documenté!
    L'escalier me plait bien...

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  2. Excellent compte-rendu de la visite à laquelle j'ai participé. Je me permets juste de préciser que dans la chapelle les enfants abandonnés étaient baptisés le lendemain de leur admission à l'hospice. J'ai découvert grâce à vous le document du Grahal. Espérons que ces lieux seront préservés car ils font partie de notre Histoire. Peut-être en souvenir des cinq enfants abandonnés par J.J. Rousseau...

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  3. le grand barde de PBA15 octobre 2016 à 15:37

    Merci Hélène de nous avoir éclairé sur les citoyens helvétiques , non seulement ils attirent chez eux les français pleins aux as , mais en plus ils nous abandonnent leurs gosses

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  4. Bonjour. Pour la statue de Stouf, il y aurait encore des copies à St Germain des Prés et à St Nicolas du Chardonnet. L'original serait à St Thomas d'Aquin (pourtant un plâtre) et daterait de 1798. http://www.culture.fr/collections/resultats?keywords=stouf+vincent&sel_search_mode=tous_les_termes&sel_filter_ortho=sel_filter_ortho&sel_filter_syn=sel_filter_syn&filter_date_debut=&filter_date_fin=&filter_date_fixe=
    On trouve la scène précédente, du même Stouf, dans un musée américain. St Vincent n'a pas encore ramassé le gamin : http://www2.artsmia.org/blogs/blog/2013/02/22/mia-academy-art-film-awards/les-mis-saint-vincent-de-paul-jean-baptiste-stouf-1787-terracotta-sculpture-the-john-r-van-derlip-fund-70-15/
    On trouve la même posture dans des plâtreries d'églises très communes, preuve du succès de l'image.

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