Nous sommes ici au croisement d'un certain parisianisme "bobo-bio-écolo-mes-genoux" et de l'archéologie industrielle. Cet ancien dépôt SNCF sur lequel la mairie de Paris lorgne avec gourmandise afin d'y couler du béton se nommait Ground control l'année dernière. Des milliers de néo-parisiens étaient venus s'encanailler en buvant des cocktails onéreux dans un quartier populaire sous la protection de moult vigiles molossoïdes.
Pourquoi, dans ces conditions, y retourner cette année ?
Les bars (au nombre de six) sont toujours là, de même que les six restaurants qui vous proposeront un barbecue argentin, de la cuisine coréenne, des pâtisseries américaines (sans gluten of course!), des waffle-burgers, des ceviches, des hot-dogs et des pizze... Ne cherchez pas de bœuf bourguignon ou d'andouillette, nous sommes à Paris en 2016, quoi !
Non, ce qui a changé cette année - outre le nom - c'est qu'au milieu des caïpirinhas et des bières japonaises, se sont glissées quelques splendides pièces du patrimoine des chemins de fer français prêtées par le plus grand musée ferroviaire d'Europe, "La cité du train" à Mulhouse.
Suivez-moi !
Chaque recoin est exploité, le tout dans une atmosphère de brocante... Sooo chic !
Dans ce "restaurant" aux banquettes fleuries, regardez bien où vous mettez les pieds : des pavés en bois, comme dans d'autres ateliers.
Les amateurs de trains seront inévitablement frustrés car ils ne pourront pas s'approcher des matériels exposés... Dommage.
En mai 1967, la SNCF entrait dans l'ère de la grande vitesse grâce à ces élégantes BB 9200 rouge tractant le "Capitole" entre Paris et Toulouse avec des pointes à 200 km/h.
L'humour ne perd pas ses droits !
N'est-il pas beau cet autorail Decauville ?
Ne me demandez pas pourquoi on surnomma cette machine "biquette", sachez seulement qu'avant de prendre sa retraite, elle a travaillé pendant 49 ans !
Unique représentante de l'âge de la vapeur, cette 230 D9 dite "Ten wheel" (pourquoi sans S ?).
Vous avez parfaitement le droit de rester insensibles à ces ateliers muets où des centaines d'ouvriers ont travaillé jour et nuit sans savoir qu'un jour, leur lieu de travail deviendrait un endroit "festif-et-ludique"... Sic transit...
Exposées à l'extérieur et inaccessibles, quelques pièces moins "historiques" :
Il y a même un tout petit TGV !
Dans la cabine de pilotage du pont transbordeur, les deux extincteurs sont toujours en location... Les factures seront-elles payées ?
Dans un coin éloigné du dépôt (merci mon zoom !), à l'écart du circuit public, ce monument aux morts est encore debout... Pour combien de temps ?
L'entrée est gratuite. Les consommations sont payantes mais non obligatoires !
26 ter rue Ordener, Paris XVIII°.
Fabuleuse trouvaille, je n'en avais jamais entendu parlé ni vu l'entrée (pourtant 6 bars, autant de restos...). Mais pourquoi ce prêt de matériels anciens? n'y a t'il pas un projet es gestation. J'enquêterai lors de mon passage. Si l'endroit est l'ancienne gare "pont ordener" (il n'y a plus aucune trace de cette station qui était en plus petit l'équivalente de pont cardinet sur la ligne st lazare) où mes parents m'emmenaient voir passer les trains quand j'étais petit, cela sera en plus un pèlerinage
RépondreSupprimerLa rue Ordener passe en surplomb des voies ferrées. De la rue, on ne voit que les toits de l'ex-dépôt de la Chapelle en contrebas.
RépondreSupprimerL'entrée se situe juste en face de la rue Léon, derrière une solide grille. Il faut ensuite descendre un escalier.
Quant à la gare de Pont-Marcadet, je me souviens l'avoir aperçue de la plateforme du bus 60, il y a... quelques années ! On n'en voit plus rien aujourd'hui.
RépondreSupprimerPas de la petite bière ce matériel ferroviaire !
Un de mes émerveillements d'adulte fut ce musée de Mulhouse.
Bonne bourre ! et un gode en mémoire du Pont Cardinet.
Otto.
ouf , je croyais qu'on nous avait mondialisé notre JPD , je suis rassuré
RépondreSupprimeroui Otto une petite mousse nous ferait du bien
Excellents texte et photos :)
RépondreSupprimerAu risque de paraître réac
RépondreSupprimerrime d'Otto dit d'acte
PBA ,blog paradisiaque
du Paris d'avant Chirac
que JPD de la rue du Bac
à Bercy parcourt comme un crack
Maintenant je vais essayer avec des rimes en " chon" et "tou" pour Mélenchon et Poutou dans l'hypothèse où l'un des deux soit maire de Paris un jour
Lorsque C-P nous pond des vers
RépondreSupprimerPar la grâce du vermifuge "Lune"
Vite ça l'oblige à courir vers
Le gars Decaux faisant fortune.
Après - trop tard ! - à la terrasse
Son joli bock n'a plus d'faux col
Qu'un traine savate à la ramasse
Vient de siffler, quel manque de bol ! .
Otto Radio
Fabuleux. Si j'ai bien compris, il semble s'agir d'un projet pour un nouveau quartier devant prendre en compte l'aspect historique ferroviaire. Très grande découverte. Enormément de monde ce samedi...Que des bobos, aucun autochtone du quartier Marcadet (à part les agents de sécurité). c'est la mixité et le vivre ensemble vu par les bobos. Ils aiment nos quartiers populaires mais surtout ne nous mélangeons pas, et tant pis si les prix de l'immobilier flambent et que les "populaires" partent
RépondreSupprimer
RépondreSupprimerLes bobos ont-ils une apparence, un tenue, des vêtements, un langage différents des habitants du quartier dont il est question ici ?
Il me semble que la plupart des habitants du quartier sont eux aussi des privilégiés qui s'ignorent car dans le XVII ème et le XVIII ème les loyers ne sont pas non plus à la portée du prolétaire. Paris se vide des plus pauvres, là comme ailleurs. Je me trompe ?
Otto.
habitant une commune de la petite couronne où la gentrification fonctionne à fond , je me dois de vous dire que les bobos me sont assez sympathiques ,
RépondreSupprimeren fait il y a énormément de différences entre un bourgeois de droite de la rive gauche et un bourgeois de gauche de la rive droite
tous à vos boussoles
RépondreSupprimerJe penserais plutôt que les bourgeois des 2 rives ne sont pas encore décidés à aller coloniser la petite couronne, ni la plus grande, quelle horreur !. Ils laissent ça à ceux qui ne tiennent plus la route.Ils s'accrochent, les bobos, pas près d'abandonner leurs cantines habituelles : la Coupole, le Dome, la Closerie, Mollard (c'est chouette aussi, Mollard !)ou le restau qui fait face à la Bourse et dont j'oublie le nom. Toute une géographie parisienne où l'on se retrouve entre soi.
Otto.
Fils de cheminot et resté "ferroviphile", je suis bluffé par la qualité du matériel présenté ! Si seulement cela pouvait être pérennisé en transformant cet ancien dépôt en annexe de la fabuleuse "Cité du train" de Mulhouse, plutôt que d'y édifier des cages à lapins en béton...
RépondreSupprimer