Voici un immeuble comme il y en a des milliers à Paris : Modeste mais élégant et bien proportionné. Observez comme on a voulu éviter l'uniformité chère aux bétonneurs actuels : la façade est rythmée par les corniches, les fenêtres de chaque niveau bénéficient d'encadrements différents, les hauteurs sous plafond varient selon les étages, sans compter le soin apporté aux ferronneries.
Nous entrons grâce à la complicité d'une habitante.
Après avoir franchi l'immeuble sur rue, une cour minuscule nous dévoile une immense verrière surplombant une autre porte fermée...
Heureusement, mon sourire irrésistible et mon amabilité proverbiale parviennent à débloquer ce verrou ! ( qui a dit que je débloquais beaucoup ? ).
Nous nous retrouvons dans un immense passage couvert surmonté d'une verrière où le silence est impressionnant.
La structure marie la ferraille et le bois. une passerelle couverte au deuxième étage coupe la "rue" en son milieu.
Sur la passerelle, une forme en bois fait penser à un logo... Serait-ce celui de la société Varène frères qui a occupé ces locaux du XIX° siècle aux années vingt, avant de déménager pour le 144 rue de Flandres ?
Cette société était grossiste en verrerie, porcelaine, poterie et autres articles de ménage, de brosserie et de ferblanterie.
Dans ces locaux, rien n'indique que les frères Varène fussent fabricants ( pas de four, pas de cheminée ).
Je tiens à remercier chaleureusement Jean-Raphaël B. qui, en fin connaisseur du XVIII°, m'a mis sur la piste de ce trésor caché.
15 rue Doudeauville, ParisXVIII°.
Ce document est un relevé de factures acquitté, comptant fin de mois, en forme de "Reçu", sans escompte. Et c’est le client qui paye le timbre quittance. Heureux temps pour les fournisseurs…
RépondreSupprimerRédaction entièrement manuelle. Pas absolument courant en l928, où la dactylographie dans les bureaux était d’usage quotidien.
L’écriture est d’une superbe anglaise.
Le logo symbolique de la passerelle est très réussi et de facture (évidemment !), moderne. « Art Déco » ? sans doute…
Cette cour couverte d’immeuble est vraiment très spacieuse et même élégante par son volume, ses lignes et sa sobriété.
Luxe...calme...mais sans volupté.
Un très bel endroit.
Otto.
Paris et ses cours et passages secrets, merci à vous de nous faire accéder à ces lieux si bien cachés. Anne
RépondreSupprimerBingo ! Le Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris du mardi 9 mai 1905 comporte bien une adjudication d'un lot de la société Varène Frères, sise au 15 rue Doudeauville.
RépondreSupprimerMerci Gallica,