jeudi 30 avril 2020

La queue de cochon de la rue de Bièvre

Si vous vous placez au coin de la rue de Bièvre et du quai de la Tournelle, vous verrez plusieurs choses intéressantes.


Tout d'abord deux repères de nivellement dont un rare repère-console en dessous duquel est placé un repère-cylindre:


Et puis - chose rare sur la voie publique - une queue de cochon en parfait état surmontant l'entrée d'une cave:


Rappelons que ces queues de cochons étaient utilisées comme point de levier pour, à l'aide d'une corde, remonter de la cave des charges lourdes comme le bois ou le charbon.


Angle quai de la Tournelle et rue de Bièvre, Paris V°.

6 commentaires:

Klaus Building a dit…

Merci. J'aurais 2 questions : à quoi servaient les 2 repères, cylindre et console ? Et qu'est-ce qu'on accrochait à l'anneau, à droite de la quatrième photo ?

JPD a dit…

Les repères-consoles sont les plus anciens. Ils indiquent 3 chiffres. Le premier se rapporte à l'échelle du pont de la Tournelle, le deuxième se rapporte au bassin de la Villette (utilisé pour la distribution de l'eau), le troisième indique la hauteur par rapport au niveau de la mer.
Les repères cylindriques, eux, n'indiquent que l'altitude par rapport au niveau de la mer.

Ces anneaux sont fréquents, ils servaient sans doute à attacher le cheval tirant la charrette durant le déchargement.

Klaus Building a dit…

Merci beaucoup. L'intérêt scientifique de ces repères me dépasse, c'est le cas de le dire, mais je suis heureux que ces témoignages du passé de Paris soient toujours en place. Et je peux maintenant regarder cet anneau en imaginant le cheval attendre patiemment que son maitre ait fini son ouvrage.

Anonyme a dit…

Bonjour, savez-vous à quoi correspondent les deux marquages au sol en forme de quart de cercle aux deux extrémités de la rue ? Merci !

JPD a dit…

Alors là, vous me posez une colle !
En regardant sur Google streetview, j'ai vu les marques au sol dont vous parlez.
Je ne sais pas ce que c'est, mais j'ai une hypothèse: à l'époque où le président Mitterrand habitait rue de Bièvre, la rue était barrée et gardiennée à ses deux extrémités. Il pourrait donc s'agir des marques du scellement de ces barrières.
Mais ce n'est qu'une hypothèse !

Anonyme a dit…

Merci pour cette réponse qui doit sans doute être la bonne ! Ce qui m'intrigue c'est le fait que les divers goudronnages évitent de recouvrir ces marques...