vendredi 9 mars 2018

Atelier des beaux-arts de la ville de Paris

C'est un hôtel particulier du XVII° siècle situé rue Sévigné, en plein cœur du Marais. De ses fenêtres on voit le musée Carnavalet.


Ce fut une école élémentaire municipale qui vit nombre de ses élèves partir en déportation pendant la guerre; une plaque nous le rappelle.


Et bien figurez-vous que la ville de Paris, dans le cadre de son plan "Réinventer Paris II", a décidé de disposer d'un certain nombre d'immeubles vides, de terrains vagues ou de parkings. Nul doute que la mairie a en tête toute une gamme de nouvelles affectations qui seront à coup sûr ludiques, festives et onéreuses.
Le plus drôle si l'on ose dire, c'est que cet immeuble est loin d'être vide !



Il abrite les Ateliers des Beaux-arts de la ville de Paris qui, avec près de huit cents élèves, prouve chaque jour qu'il est bien actif.
Les professeurs et les syndicats soupçonnent la mairie de Paris de simplement vouloir vendre ce bien pour combler en partie le déficit municipal abyssal...

Pour vous faire une idée, lisez cet article publié sur le blog de la CGT: Clic !

Face à ce danger, les professeurs publient une lettre ouverte à destination des élus. La voici:


Gardons vivants les Ateliers Beaux-Arts de la rue de Sévigné ! 

Nous venons d'apprendre que le centre des Ateliers Beaux-Arts de Paris où nous enseignons, situé au 48, rue de Sévigné dans le troisième arrondissement fait partie du projet « réinventer Paris 2 ». 
À court terme, cela implique que d'ici deux ans environ, il sera affecté à d'autres activités et les treize ateliers le constituant seront dispersés dans des locaux aujourd'hui inconnus.

Nous voudrions vous alerter sur la façon dont cette décision a été prise : sans concertation et en niant purement et simplement la vie et l’activité déjà existante de ce centre en l’incluant dans une liste de lieux vides voire désaffectés tels que d’anciens postes de transformation, abattoirs, stations de métro, tunnels, parcs de stationnement, etc.

Nous sommes d’autant plus surpris que le dernier audit de l’inspection générale des services souligne la bonne santé des Ateliers Beaux-Arts de Paris (ABAVP) tant au service des Parisiens que du point de vue de leur coût.

Les Ateliers Beaux-Arts de Sévigné ont une histoire qui en fait une institution au sein des pratiques amateurs de la Ville de Paris. Au fil des années, le centre a acquis une réputation dépassant largement le quartier : nombre de Parisiens mais aussi de Franciliens et d'étrangers sont venus s'exercer aux différentes pratiques proposées : dessin, peinture, gravure, photographie, histoire de l'art, écriture.

Depuis plus d’un siècle, les ABAVP proposent un enseignement artistique adressé à tous, d'un niveau supérieur, correspondant à la qualité et à la diversité des 80 artistes qui y enseignent.

Répondant à une forte demande des Parisiens d'avoir un lieu central consacré à la pratique des Beaux-Arts, « Sévigné » a été créé à l'initiative de Jean Cardot, membre de l'Institut de France et inspecteur des ABAVP de 1983 à 2006. Jean Cardot avait pu convaincre Jacques Chirac, maire de Paris, de l'importance stratégique de ce lieu pour la cité. Et nous ne pouvons que nous étonner des choix d'une mairie dans la seconde moitié de sa mandature qui ferme progressivement des espaces de culture ouverts depuis tant d'années aux Parisiens.

Depuis sa création, « Sévigné » accueillera successivement le public et les professeurs du centre de la place des Vosges, autre endroit emblématique contraint de fermer ses portes en 2005, ainsi que celui de l'Hôtel de Lauzun un peu plus tard.

Sa situation géographique, dans le cœur historique de Paris a fortement contribué à son rayonnement et à son attractivité.

Nos élèves, informés de la fermeture prochaine de leurs ateliers, nous témoignent quotidiennement de leur désarroi et de leur tristesse face à la perte de cet endroit exceptionnel par son caractère historique, sa centralité, sa proximité aux musées et galeries du Marais. Celui-ci rassemble un panel d'élèves extrêmement divers et participe activement à une démocratisation des pratiques artistiques.

Bien relié par le réseau de transports en commun, il est devenu un espace de mixité sociale, ouvert à la banlieue et aux quartiers périphériques de Paris.

Si ce site ferme, n'est-ce pas la perte irrémédiable d'un certain public fort de 800 personnes, fidèle, exigeant, curieux de culture et impliqué dans la vie de la cité ?

Ensemble, avec le nouveau Carreau du Temple et l’espace des Blancs Manteaux, les Ateliers de la rue de Sévigné forment un pôle d’excellence des pratiques de la création artistique. Ensemble, ils participent au maintien des activités de création du cœur de Paris et contribuent à l’équilibre délicat de ces activités avec celles, croissantes, du luxe et du tourisme. La disparition des Ateliers Beaux-Arts de la rue de Sévigné ne risque-t-elle pas de renforcer l’image commerciale et la muséification du Marais au détriment de son identité culturelle ?

 Les Professeurs du centre Sévigné: Myriam Boccara, Véronique Masurel, Olga Rochard, Mélissa Pinon, Isabelle Geoffroy-Dechaume,
Juliano Caldeira, Eric Genevrier, Sarah Verstraeten, Pierre Lancelin, Pascal Monteil, Vincent Faou


------------------->  Une pétition est en ligne, signez-la ! Clic !


43, 46 rue Sévigné, Paris III°.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Très intéressant d'apprendre à cette occasion que les Beaux-Arts disposent de locaux en dehors de cette magnifique et splendide école.
Pourtant, dans l'école elle-même d'immenses espaces restent vides ou destinés à diverses manifestations. Voir ce lien https://www.beauxartsparis.fr/fr/locations-d-espaces
On y découvre des salles qui n'ont pas de rapport avec l'enseignement et la vocation originelle du lieu.
Tout cela me semble fort incohérent…

juan de nubes a dit…

les ateliers beaux arts de la ville de paris, régie dépendant de la ville de paris (c'est écrit en toutes lettres)
ce ne sont pas les beaux arts de paris, institution nationale. En effet rien à voir avec l'ecole des beaux arts à laquelle vous faites allusion, d'une façon désagréablement mal informée.
’École nationale supérieure des Beaux-Arts", placée sous la tutelle du ministère de la Culture, en résumé :
Cher anonyme, l'incohérent c'est vous, qui ne savez pas de quoi vous parlez complotiste mal informé et bien désinformé, vous êtes un danger pour la bonne compréhension des problématiques, allez donc jeter des soupes sur les façades.
désagréablement votre
C.