lundi 27 février 2017

Écuries et abreuvoir rue d'Aumale

La rue d'Aumale est relativement jeune. Elle ne fut percée que dans les années 1850-1860, d'où le style Louis-Philippe de ses constructions.
Intéressons-nous à ces immeubles jumeaux portant les numéros 12 et 14:


Ces immeubles ne sont que le revers d'une propriété acquise en 1832 par Alexis Dosne, l'un des principaux lotisseurs du (nouveau) quartier Saint-Georges. L'avers étant l'hôtel particulier donnant sur la place Saint-Georges qu'il habitait avec sa famille. 
Adolphe Thiers épousera l'une des filles Dosne.


Nous entrons sur la pointe des pieds...


Le porche était jadis éclairé au gaz, comme en témoigne le petit bout de tuyau arrivant dans les cheveux de cette dame:


Bien pratique cette barre en fonte permettant d'attacher les rênes de mon fougueux destrier !


Le double porche nous mène à une cour où une fontaine se dissimule derrière des véhicules



La fontaine est encadrée par deux arcs en plein cintre dont l'un - celui de droite - est muré. C'est la trace d'un ancien passage qui permettait à l'origine de communiquer directement avec l'hôtel particulier en traversant ses jardins (aujourd'hui le square Axel Biscarre).


 Où l'on découvre que la fontaine cache un abreuvoir:


L'ouverture de gauche, elle, est ouverte...


Atmosphère, atmosphère !
Ici, rien n'a changé depuis Monsieur Thiers. Les vieux pavés sont toujours là, mais pas de pierre à bois, hélas.
Les remises cochères et les écuries sont bien alignées; le personnel logeait à l'étage.



Il y a bien encore des chevaux aujourd'hui, mais ils sont vapeur !



Allez, retour vers le XXI° siècle !


Je tiens à remercier chaleureusement Isabelle B. sans qui cet article n'aurait pas été possible.

12 et 14 rue d'Aumale, Paris IX°.

Palais de Justice - De César à Belleyme

La visite du Palais de Justice de Paris continue !
Aujourd'hui, nos déambulations vont se concentrer sur la partie comprise entre le quai de l'horloge et la salle des pas perdus, c'est à dire la façade sur la Seine regardant vers le nord.



J'ai placé des repaires colorés sur ce plan afin de vous faciliter la visite


Repaire 1 rouge.
Nous commençons par la salle Rozès, du nom de la première femme nommée première présidente de la cour de cassation. Elle fut aussi présidente du TGI de Paris. Simone Rozès est aujourd'hui en retraite.


Nous sommes dans l'ancien bureau du directeur de la Conciergerie lorsque c'était une maison d'arrêt (jusqu'au début du 20° siècle). Elle est située au rez-de-chaussée de la tour César; on y accède par la "cour de la conciergerie".



Repaire 2 rouge
Salle Diet (du nom d'un magistrat).
Cette salle se trouve tout en haut de la tour César.


La photo représente le retable du parlement qui était dans la grande chambre du Parlement de paris sous l'ancien régime (là où le roi faisait lit de justice, aujourd'hui première chambre du TGI paris).
Ce retable du 15° siècle (auteur inconnu) fut déposé à la Révolution puis restitué en 1891 non pas dans la première chambre du TGI mais dans la première chambre de la cour d'appel. Il sera retiré en 1904. C'était l'époque du petit père Combes où l'on ne voulait plus voir de signes religieux.
L'original est au Louvre.


La (jolie) charpente en châtaigner est récente.



Au détour d'un couloir longeant la tour d'argent, nous découvrons ce tout petit placard en bois, à peine visible. Il y a plus d'un siècle, il contenait le plus vieux téléphone du Palais.


Voici le monument Berryer (grand avocat défenseur du peuple et des socialistes comme Louis Blanc), situé dans la salle des pas perdus. Repère 3 vert.
Le sculpteur Henri Chapu a représenté Berryer en pleine plaidoirie, avec à ses pieds la Fidélité (à gauche) et l’Éloquence (à droite).
Mais regardez mieux... (cercle rouge)


Le facétieux sculpteur a placé sous le pied de l’Éloquence une tortue !
Est-ce pour symboliser la durée des plaidoiries, la lenteur de la Justice, ou plus simplement l'éternité ?


Repaire 4 bleu
Nous entrons dans la première chambre du Tribunal de Grande Instance (TGI), anciennement "Grande chambre du parlement" puis salle du tribunal révolutionnaire. C'est ici qu'eut lieu le procès de Marie-Antoinette.


Cette partie du Palais fut incendiée sous la Commune mais a été reconstruite dans le même style Henri II. 



On savait faire des plafonds en ce temps-la !


Voici ce que vous verriez si vous étiez président:


Mais regardez derrière le fauteuil du président: cet autre fauteuil condamné (bah oui !) par une embrasse...
Il est ici pour nous rappeler le trône du roi; il s'y asseyait lorsque se tenaient les "lits de justice".


Salle du conseil. Repère 5 violet.
Sert aujourd'hui aux délibérations du TGI voisin, Mais à l'époque de la Grande chambre du Parlement, la cloison n'existait pas et la Grande chambre donnait sur la Seine.


Le roi se tenait près de la cheminée.
Si vous observez la fenêtre, vous verrez que nous somme exactement entre le tour d'argent et la tour de César.


Nous voici dans l'atrium de Belleyme - repère 6 orange.
Louis-Marie de Belleyme fut président puis procureur du tribunal civil de la seine (ancêtre du TGI de paris) sous Napoléon III et c'est lui qui fit bâtir ce secteur en 1853.


Grimpons dans la galerie.


D'après la légende , Belleyme avait conçu des supports pour les bustes de ses prédécesseurs présidents du tribunal... et pour lui. Mais il se fâcha avec Napoléon III et son buste ne fut jamais installé, d'où la console restée vide (à droite sur la photo). Il a tout de même une rue à Paris et son portrait dans l'atrium qui porte son nom.


Bibliothèque - Repère 7 bleu


C'est une ancienne salle d'audience du TGI devenue bibliothèque, elle se situe au fond de l'atrium de Belleyme (là où il y a le buste de Bonaparte d'après Chaudet), non loin de la tour de l'horloge. Cette partie n'a pas été touchée par l'incendie mais date de 1853.


C'est sur cette image que prend fin très provisoirement notre visite du Palais de Justice. 
Que voulez-vous, j'aime les beaux plafonds !


Je tiens à préciser que cet article n'aurait pas pu être écrit sans Marc S. qui, non content de nous avoir guidé dans le labyrinthe du Palais, a bien voulu légender ces photographies.
Je suis sûr que vous vous joignez à moi pour le remercier très chaleureusement ! (et si vous ne le faites pas, vous n'aurez pas la suite !

à suivre...

Rappel: pour voir les autres articles consacrés au Palais de Justice, cliquez sur le libellé "Palais de Justice" ci-dessous.

4 boulevard du Palais, Paris I°.

vendredi 24 février 2017

Une piscine de chocolat !

Si vous vous rendez au 28 boulevard Bonne-Nouvelle, vous trouverez le musée du chocolat, nommé aussi "Choco Story" car les frenchies understand bien mieux quand c'est in english, comme pour les olympic games qui sont comme chacun sait, "made for sharing".


Nous prenons un ticket et descendons vers des espaces où tout vous est expliqué: de la cabosse à votre chocolatier !



C'est bien simple, la seule visite de ce musée vous fera prendre un kilo !


Seulement voyez-vous, certains détails de la décoration me font réfléchir...


Des carreaux de faïence avec des poissons ? et ce ne sont pas des poissons en chocolat.


Et puis, cette déco. tout en carrelage fait plus penser à une piscine qu'à un musée, non ?


Regardez cette fontaine ? Si encore du chocolat chaud y coulait...


La dernière pièce du musée vous proposera de goûter à différents crus de chocolat et même, sous les conseils avisés d'un maître chocolatier, de confectionner vos propres chocolats... dans un cadre surprenant !



Regardez ces photographies anciennes:


Nous sommes dans la première piscine à vagues parisienne construite au début des années trente par l'architecte Lucien Bréguet, la piscine Neptuna.
C'est ce même architecte qui construira quelques années plus tard la piscine Lutétia, déjà vue sur PBA ( Clic !).
Après guerre, cette piscine deviendra un lieu très gay avant que ce mot ne soit en usage.
Le bassin de la piscine a été détruit pour construire un parking, mais les annexes subsistent, comme cet ancien hammam.


Le site du musée: Clic !

Prix d'entrée: 11,00 €

28 Boulevard de Bonne Nouvelle, Paris X°.